Les éditions DMM ont réédité en version poche l'ouvrage de Jean de Viguerie, Les Deux patries (et version poche), dont la première édition date de 1998. L'ouvrage n'a rien perdu de son actualité… Il existe deux patries. L'une est la terre des pères, le pays de naissance et de l'éducation. Celle-ci a toujours existé. L'autre est récente. Elle date des Lumières et de la Révolution. Elle représente l'idéologie révolutionnaire. Les paroles de la Marseillaise expriment son idéal. La première est la France. La seconde n'est pas la France, mais la France est son support et son instrument. A chacune son patriotisme : celui de la première est fait de gratitude et de piété ; celui de la seconde est marqué par la passion et la démesure. Le patriotisme traditionnel impose le devoir de reconnaissance. Le patriotisme révolutionnaire exige le sacrifice d'innombrables vies. Depuis 1789, les Français n'ont cessé de les associer, jusqu'à les confondre. Au point de voir la France dans la patrie révolutionnaire et de vouer à la douce terre natale la violente passion du patriotisme idéologique. La tromperie a culminé avec les guerres et surtout celle de 1914-1918. On sait que ce grand massacre a épuisé la substance de la France.
"Cet Etat qui "répond de la France", en réalité la détruit. N'est-ce pas la détruire que légaliser l'avortement, manipuler sans cesse les esprits, fomenter la haine civile et tenir pour négligeable la sécurité des personnes et des biens ? Mais l'Etat ne peut que détruire la France. C'est sa pente naturelle depuis la Révolution. Sa mécanique fonctionne révolutionnairement : le "ressort principal" qui l'actionne, n'est pas l'amour de la France, mais celui de la patrie mythique, celui du mythe des droits de l'homme. On a écrit de l'Etat léniniste qu'il était " un Etat contre son peuple", mais on peut en dire autant du nôtre. Si l'on veut que l'Etat cesse d'être contre le peuple, il ne suffit pas de changer la Constitution, de modifier les institutions et les lois, ni même d'appeler au pouvoir des hommes honnêtes animés de l'amour du bien commun. Il faut changer la nature même de l'Etat. Il faut instaurer un autre Etat dont l'idéologie soit absente. Il faut que puisse naître enfin du corps social une nouvelle association politique. Avec l'Etat issu des Lumières et de la Révolution, on ne fera jamais rien. Les Vendéens et le comte de Chambord l'avaient compris. Un jour peut-être les Français le comprendront."