La Croix consacre un article à l’avis du Comité consultatif d’éthique (CCNE) sur la question de la conservation des cadavres d’enfants avortés ou morts-nés. Ce rapport avait bien sûr été motivé par la choquante affaire des 351 dépouilles découvertes à l’Hôpital Saint-Vincent-de-Paul fin juillet.
Ceux qui ont suivi le traitement médiatique de cette affaire ont remarqué qu’après le choc initial et un débat sur les bonnes questions les deux premiers jours (le respect dû aux dépouilles, le respect des parents), le discours médiatique avait ensuite fait dévier la problématique vers une justification de la pratique ("oui, cette conservation était illégale, mais n’est-ce pas la loi qui est trop dure ?"). On pouvait même s’inquiéter de ce qu’un rapport soit confié au CCNE : n’allait-il pas prôner un relâchement de la loi plutôt qu’un plus grand respect des dépouilles ?
Mais si les informations de la Croix sont exactes, la teneur de l’avis serait positive :
– "Le foetus doit faire l’objet du respect que l’on doit à son origine humaine. Il ne peut en aucun cas être considéré comme un déchet hospitalier"
– "Le désir des parents concernant le devenir du corps du foetus ou du nouveau-né doit toujours être respecté". Dans le cas où des autopsies doivent être pratiquées, elles doivent faire l’objet d’une demande d’autorisation des parents".
– "Tout élément identifiant le foetus doit être incinéré ou inhumé […] dans des délais courts. Aucune conservation […] ne doit se faire en dehors d’une raison scientifique majeure, accompagnée alors du consentement des parents".Enfin, revenant sur l’affaire Saint Vincent de Paul, le CCNE conclut : "les collections sont désormais obsolètes et contraires à l’éthique".
Toutefois, un motif d’inquiétude est que l’avis devait être rendu public le 11 octobre : la conférence de presse a été annulée au dernier moment. Est-ce que des pressions en retardent la sortie ? On se doute qu’il ne plaît pas à tout le monde…