Le numéro de mars de L’Incorrect consacre un dossier conséquent sur l’avortement. On y trouve des témoignages de mères, poussées à avorter, faute d’alternative ou de soutien, réduisant le slogan “mon corps mon choix” à un mensonge :
« J’y suis allée : à l’intérieur tout était rose et vert, très “girly”. J’ai expliqué que mon compagnon voulait que l’on garde l’enfant, mais que je ne savais pas quoi faire, car j’étais complètement paniquée. Je lui ai dit que j’avais peur d’une rupture et de me retrouver seule avec l’enfant. Durant tout l’entretien, la conseillère me répétait qu’elle ne voulait pas me pousser à l’IVG, que c’était “mon corps, mon choix”, mais elle ne me présentait aucune aide sociale, ni aucun recours ».
« J’ai été reçue par une animatrice. Je lui ai dit que j’étais là car je n’avais pas le choix, mais que je ne voulais pas avorter. Elle m’a dit plusieurs fois que personne ne pouvait m’y obliger, que légalement la décision m’appartenait. “Vous avez le choix, c’est votre corps, c’est vous qui décidez de le garder ou de ne pas le garder”. Elle a ajouté qu’il fallait considérer la situation dans laquelle je garderais l’enfant et a terminé : “a priori toute seule, sans soutien” ».
Un article est consacré à la nébuleuse du Planning familial :
[…] Comment trouve-t-elle l’argent nécessaire à son fonctionnement ? En tant qu’association recevant plus de 153 000 € de subventions de la part d’une administration, le Planning familial est dans l’obligation de publier ses comptes. Or, il est impossible d’y avoir accès, ni sur le site de l’association ni nulle part ailleurs. Premier problème. Le planning n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations, impossible d’en savoir plus en se renseignant directement à la source. Deuxième problème. […] L’impossibilité de trouver les comptes du Planning familial pose des questions plus graves. L’association toucherait-elle de l’argent de la part de laboratoires ? Clara une sage-femme qui a travaillé dans un planning familial nous explique « Une fois le fœtus avorté, on le met dans un sac jaune “déchets biologiques” qui est ensuite récupéré par un laboratoire ». Rappelez-vous le scandale de 2015 : le Planning familial américain avait été pris en flagrant délit de trafic d’organes de fœtus avortés avec des laboratoires. […]
Autre témoignage glaçant :
« Quelque chose est tombé sur le carrelage. On m’avait dit “à ce stade c’est juste un amas de cellules”. Mais en réalité ce que j’ai vu c’était bien un mini bébé avec une petite tête, des petites mains, des débuts de pieds, et deux points noirs pour les yeux ». Elle ramène son enfant à l’hôpital dans le flacon de recueillement et demande aux infirmières s’il s’agit bien de son enfant. « Elles m’ont ri au nez et l’ont jeté à la poubelle. C’était mon premier enfant qui a été jeté dans une poubelle ». À la suite de cela, Rose plonge en enfer. Elle tombe en grave dépression, et pleure nuit et jour durant neuf mois. Elle est abandonnée par son compagnon. Sa vie sera parsemée de périodes de grande souffrance dont une fausse couche lors de sa deuxième grossesse.
Un autre article se penche sur la sociologie des mères qui avortent :
En l’occurrence, les femmes jeunes, célibataires, à faibles revenus et vivant dans des régions pauvres.
Liberté de choix ? C’est bidon :
La même étude établit une corrélation très claire entre le niveau de revenus et le taux de recours à l’avortement : plus une personne est pauvre, plus elle a de chance d’avorter – ceci n’étant que peu lié à un difficile accès à la contraception, puisque trois femmes avortant sur quatre sont sous contraception.
Contraception, parlons-en.
Le paradoxe contraceptif est donc entier : comment expliquer que la plus grande couverture contraceptive s’accompagne ces trente dernières années d’une hausse très claire du recours à l’avortement ? En d’autres termes, comment une meilleure maîtrise de la procréation – donc une part moins importante de grossesses imprévues, qui sont passées de 60 % en 1975 à 35 % en 2014 – peut-elle déboucher sur une hausse en absolu du nombre d’avortements ? Ce paradoxe apparent est d’ailleurs partagé dans les autres pays européens, où il y a corrélation claire entre taux de contraception et recours à l’avortement. Plutôt que de le réduire, la contraception pourrait bien favoriser l’avortement par l’évolution des comportements qu’elle provoque. En ce sens, l’argument avancé par le Planning familial d’un difficile accès matériel à la contraception est marginal, d’autant que près de 75 % des femmes qui avortent sont tombées enceintes tout en ayant recours à la contraception en 2010 d’après l’Inspection générale des affaires sociales. La raison statistique est claire : une hausse de la propension à recourir à l’avortement en cas de grossesse imprévue, de sorte que la diminution du nombre de grossesses imprévues est statistiquement compensée par l’augmentation du recours à l’avortement dans ces situations. […]
Dès lors, toute grossesse subie, qui n’est pas le fruit du bon vouloir et qui échappe à la pleine maîtrise individuelle, est jugée inacceptable, car affront fait à l’individu libre et à sa pleine dignité. En ce sens, il y a encore continuité entre contraception et avortement, puisque poursuite d’une même logique – celle de la « maternité lucide » avancée par de Gaulle et Neuwirth – avec des moyens ex-post autrement différents, rendus possibles par la négation des droits naturels de l’embryon. Toute grossesse imprévue doit alors de facto être avortée, avortement qui n’est plus même considéré comme un mal en soi puisqu’aboutissement « d’un monde où la fertilité est maîtrisée », ce qui explique qu’« aucune politique de prévention qui essayerait de faire baisser le nombre d’avortements ne soit mise en place ».
Le mensuel s’intéresse à Frederik Paulsen, milliardaire suédois, spécialiste de la lutte contre l’infertilité, résident fiscal suisse et ami de Poutine, qui détient 100 % du marché français des pilules abortives : Ferring, Linepharma, Nordic Pharma et Amring.
Enfin, un reportage clôt le dossier sur l’association Magnificat, qui accueille des futures mères en difficulté, pour leur permettre une grossesse sereine et une vraie préparation à la vie de maman.
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DUPORT
Le mensonge commence à l’entrée : “Mon corps, mon choix”
Alors qu’en réalité il s’agit d’un enfant, d’un autre corps précisément et de sa vie et non d’un choix !
Le choix c’est avant de le concevoir qu’on le fait !