Extrait de l’homélie prononcée par le père Bernard, modérateur de la Famille Missionnaire de Notre-Dame à l’occasion de la messe du martyre de saint-Jean Baptiste :
“(…) Nous sommes invités à méditer sur l’exemple de fidélité et de courage pour la vérité que nous donne saint Jean-Baptiste. Comme Jésus, il a été mis violemment à mort vers l’âge de 33 ans pour avoir dénoncé l’adultère du roi Hérode (…)
Jean-Baptiste n’a pas tu la vérité et ainsi, il est mort pour le Christ qui est la Vérité, disait Benoît XVI. Et il ajoutait : « Précisément pour l’amour de la vérité, il ne fit pas de compromis et n’eut pas peur d’adresser des paroles fortes à ceux qui avaient égaré la voie de Dieu […]. Son exemple nous rappelle à nous, chrétiens de notre temps, qu’aucun compromis n’est possible avec l’amour du Christ, avec sa Parole, avec sa Vérité. La Vérité est Vérité, il n’existe pas de compromis (…)
Saint Jean-Baptiste savait très bien le risque qu’il courait. Mais il n’a pas cédé à la peur, il a rempli sa mission en rappelant au roi Hérode la vérité sur le mariage.
On assiste aujourd’hui à une recrudescence de la peur. Les gens sont angoissés pour l’avenir et la crise sanitaire, largement relayée par les médias, suscite un climat de crainte. Nos églises ne sont-elles pas devenues parfois des lieux dangereux dans l’inconscient des personnes ? La vertigineuse baisse de la pratique des sacrements ne s’explique-t-elle pas en partie par la peur ? La juste crainte de s’approcher indignement du Corps et du Sang du Seigneur n’a-t-elle pas été remplacée par la peur d’être contaminée par le coronavirus ? Il nous faut aujourd’hui donner un témoignage clair et courageux de la Présence réelle et substantielle de Jésus dans l’Eucharistie comme St Jean-Baptiste a donné ce témoignage qui lui a valu le martyre.
Dans son avant-dernière audience, Benoît XVI nous avait rappelé la nécessité de combattre pour la vérité : « Les épreuves auxquelles la société actuelle soumet le chrétien, […] sont nombreuses, et touchent la vie personnelle et sociale. Il n’est pas facile d’être fidèles au mariage chrétien, de pratiquer la miséricorde dans la vie quotidienne, de laisser une place à la prière et au silence intérieur. Il n’est pas facile de s’opposer publiquement à des choix que beaucoup considèrent évidents, tels que l’avortement en cas de grossesse non-désirée, l’euthanasie en cas de maladies graves, ou la sélection des embryons pour prévenir des maladies héréditaires ».
Et il ajoutait : « La tentation de mettre de côté sa propre foi est toujours présente et la conversion devient une réponse à Dieu qui doit être confirmée à plusieurs reprises dans notre vie (…)”