Andréa Tornielli explique le sens de la démarche du Pape :
"Après un Noël et un jour de l'An ensanglantés, Benoît XVI a fait à l'Angélus du 1er Janvier une annonce passée à la sauvette: la convocation des dirigeants des religions du monde à Assise en Octobre. Un geste d'autant plus significatif, car inattendu, par lequel Ratzinger s'inscrit dans la continuité de son prédécesseur et entend célébrer le 25e anniversaire de cette rencontre interreligieuse voulue par le Pape Wojtyla à une époque où sur le monde était suspendue l'épée de Damoclès d'une guerre nucléaire. Mais significative aussi parce que, lors de cette rencontre, il y eut des bavures et des abus, certainement pas dûs au Pape mais à la légèreté des organisateurs, qui finirent par faire passer un message syncrétique. On sait que le Cardinal Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, témoigna qu'il comprenait les objections.
Dans le livre "Foi, vérité et tolérance", Joseph Ratzinger parlait de "dangers indéniables", écrivant que beaucoup avaient interprété de façon "erronée" la rencontre d'Assise. Mais il ajoutait qu '"il serait tout aussi erroné de rejeter en bloc et sans condition, la prière multi religieuse", expliquant qu'elle était soumise à certaines conditions. La première est que ces rencontres interreligieuse ayant pour but l'invocation de la paix devaient "rester seulement comme un signe, dans des situations extraordinaires, où, pour ainsi dire, s'élève un cri d'angoisse commun, qui devrait toucher le cœur des hommes et en même temps toucher le cœur de Dieu." La seconde condition était de présenter l'événement "de manière extrêmement claire, afin de ne pas devenir une manifestation de relativisme , car il se priverait ainsi de son sens".
Benoît XVI a qualifié hier d'"acte vil de mort" les attaques contre les chrétiens coptes à Alexandrie en Egypte, ainsi que les bombes utilisées pour "expulser" les chrétiens d'Irak, parlant d'une "stratégie de la violence dirigée contre les chrétiens". Un jugement qui témoigne de l'inquiétude croissante du Pape pour la situation mondiale. […] Aujourd'hui, si Benoît XVI s'est décidé à répéter le geste, cela signifie que la spirale de la haine et la violence, l'exploitation du nom de Dieu pour justifier le terrorisme, la "stratégie" contre les chrétiens et la montée du fondamentalisme réclament la répétition de ce "cri d'angoisse commun", et surtout l'appel à travailler pour la paix et pour le droit à la liberté religieuse."
RL
Si Benoît XVI a pris cette décision, c’est qu’elle est bonne.
Robert
Je suis de tout cœur notre Pape, mais la mémoire de tous ces siècles de persécutions, de sang, de massacres, de haine, de mensonges, de souffrances, dus a un conducteur de caravane lubrique, violent et analphabète, reste et ne peut être ignorée.
J’espère que notre Saint Père rectifiera le sens lamentable donné a la première initiative de ce genre a Assise.
Cassianus
S’il est presque impossible de vivre en paix entre chrétiens, même dans un couvent, quelle paix est-il raisonnable d’espérer entre la chrétienté et les croyants d’autres religions, sachant que le Christ n’est pas venu apporter la paix, mais le glaive et la division (Mt 10,34) ?
Mû de Jamir
A Assise, en 1986, Jean-Paul II avait quand même pris soin de déclarer, devant ses “invités”, que la Paix portait le nom de Jésus-Christ.
Encore une fois, on pourrait faire tous les procès à cette (ces) initiative(s) d’Assise, encore faut-il s’efforcer d’en avoir une lecture juste (“ré-informée?”), entre celle des relativistes qui s’en frotteront les mains et celle des fondamentalistes qui crieront d’office à l’apostasie.
Ariane G.
[…]
Sancenay
Deo Gratias.