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L'Eglise : Benoît XVI / L'Eglise : Jean-Paul II

Benoît XVI affirme que l’étude de Veritatis Splendor demeure un devoir

Un livre vient de paraître en Italie sur Jean-Paul II, avec divers témoignages dont un de Benoît XVI. Le pape émérite revient sur plusieurs documents, notamment les encycliques et sur le document Dominus Jesus de la Congrégation pour la doctrine de la foi. 

Benoît XVI évoque l'encyclique Veritatis Splendor :

"Il a fallu de longues années pour que l'encyclique "Veritatis splendor", consacrée aux problèmes moraux, parvienne à maturité et aujourd’hui elle conserve toute son actualité. La constitution de Vatican II relative à l’Église dans le monde contemporain voulait que la doctrine morale catholique à propos de la personne de Jésus et de son message ait un fondement biblique, contrairement à l'orientation, marquée surtout par le droit naturel, de la théologie morale à cette époque.

On a essayé de le faire en procédant par allusions, mais seulement pendant une courte période. Puis une opinion a gagné du terrain : la Bible n’avait aucune morale spécifique à annoncer, mais elle renvoyait aux modèles moraux considérés comme corrects à chaque époque. La morale est une affaire de raison, disait-on, pas une affaire de foi.

C’est ainsi qu’a disparu, d’une part, la morale entendue au sens du droit naturel, mais aucune conception chrétienne n’est venue prendre sa place. Et, comme on ne pouvait reconnaître ni un fondement métaphysique ni un fondement christologique de la morale, on a eu recours à des solutions pragmatiques : à une morale fondée sur le principe de l’équilibre des biens, dans laquelle il n’y a plus ce qui est vraiment mal et ce qui est vraiment bien, mais seulement ce qui, du point de vue de l’efficacité, est mieux ou moins bien.

Le grand travail que Jean-Paul II s’est assigné dans cette encyclique a été de retrouver de nouveau un fondement métaphysique dans l’anthropologie, ainsi qu’une concrétisation chrétienne dans la nouvelle image d’homme donnée par la Sainte Écriture. Étudier cette encyclique et l’assimiler reste un grand et important devoir.

Et à propos de Dominus Jesus :

"Parmi les documents qui concernent différents aspects de l'œcuménisme, celui qui a suscité les plus fortes réactions a été la déclaration "Dominus Jesus", publiée en 2000, qui résume les éléments non négociables de la foi catholique. […] Face au tourbillon qui s’était développé autour de "Dominus Jesus", Jean-Paul II m’annonça qu’il avait l’intention de défendre ce document de manière tout à fait claire lors de l’Angélus. Il m’invita à rédiger pour l'Angélus un texte qui soit, pour ainsi dire, étanche et qui ne permette aucune interprétation différente. Il fallait montrer de manière tout à fait indiscutable qu’il approuvait inconditionnellement le document. Je préparai donc un bref discours. Toutefois je n’avais pas l’intention d’être trop brusque ; je cherchai donc à m’exprimer avec clarté mais sans dureté. Après l’avoir lu, le pape me demanda encore une fois : "Est-ce que c’est vraiment assez clair ?". Je lui répondis que oui. Ceux qui connaissent les théologiens ne seront pas étonnés d’apprendre que, malgré cela, il y a eu par la suite des gens qui ont soutenu que le pape avait pris prudemment ses distances par rapport à ce texte."

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