Le pape Benoît XVI a écrit un message en
français adressé à l'archevêquede Bruxelles-Malines Mgr André-Joseph
Léonard :
"Je désire vous exprimer, cher Frère dans l’Episcopat, ainsi qu’à tous
les
Evêques de Belgique, ma proximité et ma solidarité en ce moment de
tristesse, dans lequel, avec certaines modalités surprenantes et
déplorables, des perquisitions ont été menées y compris dans la
cathédrale
de Malines et dans les locaux où l’Episcopat belge était réuni en
Session
plénière. Durant cette réunion, auraient dû être traités, entre autres,
des
aspects liés à l’abus sur des mineurs de la part de membres du clergé.
J’ai
répété moi-même de nombreuses fois que ces faits graves devaient être
traités par l’ordre civil et par l’ordre canonique dans le respect
réciproque de la spécificité et de l’autonomie de chacun. Dans ce sens,
je
souhaite que la justice suive son cours en garantissant le droit des
personnes et des institutions, dans le respect des victimes, dans la
reconnaissance sans préjugés de ceux qui s’engagent à collaborer avec
elle
et dans le refus de tout ce qui pourrait obscurcir les nobles devoirs
qui
lui sont assignés."
Alice
La façon est déplorable, cependant on découvrira peut être une réelle culpabilité. Vu sur Benoit et moi :”dans les années 90, le cardinal Danneels a fait adopter un abominable texte de catéchisme intitulé “Roeach”, écrit par le professeur Jef Bulckens de Université catholique ( ! ) de Louvain et le professeur Frans Lefevre du séminaire ( ! ) de Bruges.
Voici comment ce « catéchisme », explique la sexualité des enfants ( et déjà?… qu’est-ce que cela a à voir avec le catéchisme ? ): Par exemple, avec l’image reproduite ci-contre d’une fillette nue à laquelle la bande dessinée fait dire: “Caresser mon minou me fait du bien”. “J’aime bien enlever ma culotte avec mes amis”. “Je veux rester dans la chambre quand papa et maman font l’amour”. Un autre dessin montre un petit garçon et une fillette nus jouant au docteur, et le garçon qui dit “Regarde, mon zizi est gros”. Un autre dessin montre trois différents types de parents. Sont recalés ceux qui ont des attitudes puritaines; ceux qui sont “corrects sont bien sûr ceux qui réagissent ainsi “Oui , sentir, et stimuler ces parties est agréable” ( Si vous voulez en savoir plus sur cette histoire , et le refus dédaigneux de Danneels d’entendre les protestations des fidèles , lire ici ) .”
http://benoit-et-moi.fr/2010-II/0455009d6b0fa2a05/0455009da40f9040f.html
Michel
La façon est non seulement déplorable, mais elle est digne d’un régime totalitaire: si on estime certaines personnes responsables d’actes abjects perpétrés par des membres isolés du clergé, ce n’est pas en séquestrant la totalité des membres de la conférence épiscopale belge qu’on va résoudre la question!
Gustave Minet
@ Alice
Ces extravagances étaient dans l’air du temps. De plus, elles provenaient de la même erreur que l’attitude contraire, qui est maintenant en vogue : la confusion entre santé psychique et pureté morale. L’idée que les enfants avaient des pulsions érotiques qu’il serait malsain pour eux de brimer était (et est encore, il me semble) un lieu commun de la psychologie médicale. L’idée que la morale chrétienne s’épanouit plus facilement sur le terreau d’un psychisme sain, ou même qu’elle est l’expression spontanée d’un psychisme sain (tandis que le péché serait lié nécessairement à quelque inhibition ou traumatisme) est aussi, de son côté, très commune dans le catholicisme. C’est, il me semble, cette illusoire interpénétration du psychiquement correct et du moralement correct qui fait voir un dommage spirituel dans ce qui est supposé être un dommage psychique, et fait juger comme une corruption morale ce qui est dit être la cause d’un traumatisme psychologique.
On ne peut pas nier que le jugement moral de l’Eglise sur la pédophilie a évolué très vite ces derniers temps, et qu’il a évolué dans le sens de la psychologie médicale en grâce dans les milieux scientifiques laïques. Mais que serait-il advenu si la “Science” avait suivi la piste déjà ouverte de l’innocuité de l’érotisme pour les enfants ? L’Eglise, alors, aurait dû avoir sa propre école psychanalytique, pour conforter ses vues morales, comme dans le cas de l’homosexualité, que les autorités médicales laïques ne considèrent plus, ordinairement, comme une pathologie.
Force est donc de reconnaître que cette alliance entre la théologie et la psychologie “scientifique” est, pour le moins, problématique. Il se trouve que le parti de l’enfance non sexualisée a triomphé. Ce pouvait être le contraire. A l’époque du catéchisme incriminé, la libération sexuelle pour les enfants était, somme toute, une posture qui voguait sur le courant de la modernité. Mais qui sait si, dans quelques années, le monde n’accusera pas l’Eglise de collaborationnisme avec un néo-puritanisme désastreux pour l’éducation des enfants ?
Le mieux à faire, me semble-t-il, le plus solide, serait de renoncer nettement et définitivement à ce flirt entre la théologie morale et la psychiatrie. Les raisons chrétiennes de qualifier de bonne ou de mauvaise telle ou telle action humaine ne sont pas et ne seront jamais les raisons d’une philosophie qui fait consister l’épanouissement de l’homme dans l’assouvissement de ses instincts. Entre l’homme parfait parce que parfaitement naturel, et l’homme parfait parce que parfaitement régénéré par la Grâce divine, le fossé est totalement infranchissable.