Le bureau de presse du Saint-Siège n’a pas publié dans son intégralité le texte de la lettre que Benoit XVI a envoyée le 7 février dernier au Préfet du Secrétariat pour la communication, Mgr Dario Edoardo Viganò, en réponse à une lettre de Mgr Viganò du 12 janvier.
Elle n'a été rendue publique que le soir du 12 mars, soit la veille du cinquième anniversaire de l’élection au pontificat de Jorge Mario Bergoglio. Certains l'ont étrangement interprété comme une caution de Benoît XVI envers François. Pourquoi le pape aurait-il donc besoin d'avoir la caution de son prédécesseur ?
Voici le texte complet de la lettre, de l’en-tête à la signature finale (c'est moi qui souligne la continuité intérieure: pourquoi ne pas écrire la continuité tout court ? Que signifie cette expression ?)
Rev.mo Signore
Mons. Dario Edoardo Viganò
Préfet du Secrétariat pour la communicationCité du Vatican
Le 7 février 2018Monseigneur,
Je vous remercie pour votre aimable lettre du 12 janvier et pour le cadeau qui y était joint contenant les onze petits volumes sous la direction de Roberto Repole.
J’applaudis à cette initiative visant à s’opposer et réagir contre le préjugé » stupide en vertu duquel le pape François ne serait qu’un homme pratique dénué de toute formation théologique ou philosophique tandis que je ne serais moi-même qu’un théoricien de la théologie qui n’aurait pas compris grand-chose de la vie concrète d’un chrétien d’aujourd’hui.
Ces petits volumes montrent, à juste titre, que le Pape François est un homme doté d’une profonde formation philosophique et théologique et ils aident en cela à voir la continuité intérieure entre les deux pontificats, nonobstant toutes les différences de style et de tempérament.
Toutefois, je ne peux pas rédiger une brève et dense page théologique à leur sujet parce que toute ma vie, il a toujours été clair que je n’écrirais et que je ne m’exprimerais jamais que sur les livres que j’aurais vraiment lus. Malheureusement, notamment pour des raisons physiques, je ne suis pas en mesure de lire les onze petits volumes dans un avenir proche, d’autant plus que d’autres engagements que j’ai déjà accepté m’attendent.
Je suis sûr que vous comprendrez et je vous salue cordialement.
Bien à vous,
Benoît XVI