Permanences publie un numéro spécial qui reprend les plus beaux textes de Benoît XVI. Cette sélection sert de référence aux parcours Jean-Paul II
-l’anthropologie du bonheur et la Doctrine sociale de l’Église en
action.
Ces textes regroupés par thème contiennent un référentiel précieux pour
la formation, l’étude et l’argumentation.
"Benoît XVI à son tour aura donc été, n’en déplaise à certain, un Pape politique, pour rappeler le fondement du droit sur la nature et la raison, l’héritage chrétien de la civilisation européenne, l’enjeu stratégique pour toutes les libertés et la dignité de la personne humaine, de la liberté religieuse qui défend l’homme contre les prétentions totalitaires de César.
Les «messianismes prometteurs, mais bâtisseurs d’illusions fondent toujours leurs propositions sur la négation de la dimension transcendante du développement, étant certains de l’avoir tout entier à leur disposition.
Cette fausse sécurité se change en faiblesse, parce qu’elle entraîne l’asservissement de l’homme, réduit à n’être qu’un moyen en vue du développement, tandis que l’humilité de celui qui accueille une vocation se transforme en autonomie véritable, parce qu’elle libère la personne» [Caritas in veritate, 17].
Si face aux totalitarismes du XXe siècle, Jean-Paul II nous a appelés à la responsabilité personnelle de l’acteur qui fait l’histoire, Benoît XVI nous fait goûter cette harmonie qui doit être recherchée entre la Cité de Dieu et la Cité des hommes. Avec ces deux Papes, la ferveur amoureuse du disciple de Saint Jean de la Croix rejoint les solidités de l’harmonie bénédictine.
Benoît XVI nous laisse une oeuvre écrite d’une richesse incroyable avec en particulier pour tous ceux qui sont soucieux d’agir dans le champ de la culture et de la politique, la publication du Catéchisme de l’Eglise Catholique et le Compendium de la Doctrine Sociale de l’Eglise.Ce corpus unique est fait pour éduquer tous les hommes comme il le disait lui-même aux journalistes dans l’avion le 23 mars 2012 lors de son voyage au Mexique et à Cuba :
«Eduquer non seulement à une morale individuelle, mais à une morale publique, ceci nous cherchons à le faire avec la Doctrine sociale de l’Eglise, car naturellement cette morale publique doit être une morale raisonnable, commune et partageable aussi par les non-croyants, une morale de la raison. Bien sûr, dans la lumière de la foi, nous pouvons mieux comprendre de nombreuses réalités que la raison peut également appréhender. Mais la foi sert justement à libérer la raison des intérêts erronés et obscurcis, et ainsi créer, dans la doctrine sociale, les modèles essentiels d’une collaboration politique, en particulier pour surmonter cette division social/antisocial, qui malheureusement existe. […] Ce qui est important, c’est que l’Eglise offre une contribution fondamentale à la rationalité commune, et elle doit toujours aider à l’éducation des consciences, que ce soit pour la vie publique, ou pour la vie privée»."