Le pèlerinage organisé habituellement entre Chartres et Paris par la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX) lors du week-end de Pentecôte n'a pas abouti cette année dans la capitale mais à Orléans pour commémorer le 6e centenaire de la naissance de sainte Jeanne d'Arc. C'est sur les lieux où campait l'armée française en mai 1429 et d'où l'héroïne s'est élancée pour prendre les Tourelles et lever le siège de la ville que fut célébrée la messe de clôture devant 7500 à 8000 pèlerins, lesquels étaient partis 4000 de Chartres, l'avant-veille.
Dès le samedi, Mgr Bernard Fellay, supérieur général de la FSSPX, a marché au milieu des pèlerins qui l'ont souvent chaleureusement remercié pour le délicat travail qu'il entreprenait auprès de Rome. Les responsables du Pèlerinage Notre-Dame-de-Chrétienté, Hervé Rolland, son président, et l'abbé Denis Coiffet, son aumônier, sont venus le saluer à la halte du dimanche à Saint-Remy-l'Honoré.
Le soir, Mgr Fellay célébrait la messe pontificale de la fête de la Pentecôte. Il a encouragé les prêtres et les fidèles à imiter la patronne secondaire de la France pour remplacer la crainte par la confiance en Dieu dans la situation actuelle que nous vivons.
Extrait de son sermon :
"Lorsqu'on parle que Rome voudrait nous donner une reconnaissance canonique, on est plein de méfiance. A voir la manière dont les autorités ont traité la tradition et tout ce qui a un petit peu de sentiment traditionnel ou de tendance traditionnelle. Quand on voit comment cela est traité, on est plein de méfiance. Et même de peur. De peur sur un futur en disant 'mais comment cela pourra-t-il se faire ?' Mais est-ce que nous avons le droit d'en rester là ? Mais ce ne sont pas des sentiments bien réels, vrais ? C'est trop humain. Est-ce qu'au moment de Sainte Jeanne d'Arc, lorsqu'elle arrive, si elle n'avait pointé que les difficultés, ces impossibilités de s'en sortir, est-ce qu'on serait jamais allé jusqu'à Orléans ? […] Toujours l'Eglise nous donne une solution en disant 'Adjutorium nostrum in nomine Domini'. Notre secours, il n'est pas dans les hommes, il n'est pas dans les efforts des hommes, il est dans le Nom du Seigneur. Et surtout quand on regarde l'Eglise, on est obligé à cela. Et c'est pour cela que nous prions. C'est pour cela que nous faisons ces croisades du Rosaire. Nous appelons le ciel au secours. Bien sûr il faut faire avec toute la prudence, avec toute la prudence, certes. En analysant les dangers, en voyant si c'est possible ou pas. Et jusqu'ici mes bien chers frères, et bien on peut dire qu'une certaine direction semble s'indiquer. On pourrait dire que c'est peut-être possible qu'on soit reconnus, qu'on arrive à continuer, mais jusqu'ici, je n'ai pas encore, moi-même, tous les éléments, je peux dire les derniers éléments, qui peuvent permettre de dire oui ou non. Et donc jusqu'à aujourd'hui, et bien nous en sommes là. Cela ne sert à rien de s'émouvoir, de dire ceci ou de dire cela, nous en sommes là un point c'est tout. Si nous avons les élements suffisants pour pouvoir juger que oui c'est possible, alors il faudra tirer les conclusions et si nous arrivons à la conclusion que non ce n'est pas possible, c'est beaucoup trop dangereux, c'est impossible, ce qu'on nous demande ne va pas, nous dirons non, c'est tout. […] Aujourd'hui, au moins, je suis arrivé à cette certitude que celui qui veut reconnaitre la Fraternité c'est bel et bien le Pape. Je constate qu'à Rome, tous ne sont pas du même avis. A Rome et ailleurs. Mais le Pape oui. […] A voir tous les éléments que j'ai dans les mains, il me semble que c'est possible, mais encore une fois, à condition que l'on nous laisse libres d'agir.