Après le Président de la République italienne et Romano Prodi, c’est au tour du maire de Rome et chef du principal parti de centre-gauche italien, Walter Veltroni, de juger -lors d’un discours prononcé à l’université La Sapienza- l’annulation de la visite du Pape :
"Ce qui s’est passé est grave, c’est inacceptable pour un démocrate. [Cela] n’a pas renforcé le principe de laïcité: la laïcité est le refus de l’intolérance. Le fait que le pape puisse prendre la parole dans cette université n’est pas une remise en question de la laïcité".
Le discours que devait lire le Pape à La Sapienza est disponible en italien. On en trouve ici quelques extraits traduits en français :
"Qu’est-ce que le pape a à faire ou à dire, à l’Université ? […] Il ne doit sûrement pas chercher à imposer aux autres et de manière autoritaire la foi, qui peut seulement être offerte librement.
C’est son devoir de maintenir éveillée la sensibilité à la vérité ; inviter toujours de façon renouvelée la raison à se mettre à la recherche du vrai, du bien, de Dieu".
Le Pape salue
"l’autonomie qui a toujours fait partie de la nature de l’université, qui doit toujours être exclusivement liée à l’autorité de la vérité".
"Le pape, précisément en tant que pasteur de sa communauté, est devenu de plus en plus une voix du raisonnement éthique de l’humanité. […] Face à une forme a-historique de la raison qui cherche à se construire dans une rationalité exclusivement a-historique, la sagesse de l’humanité en tant que telle – la sagesse des grandes traditions religieuses – doit être considérée comme une réalité qui ne peut être impunément jetée dans la poubelle de l’histoire des idées."
[Si la raison] veut seulement s’auto-construire sur la base du cercle de ses argumentations, sur ce qui l’auto-convainc à un moment donné, et, préoccupée par sa laïcité, se détache des racines dont elle vit, alors, elle ne devient pas plus raisonnable et plus pure, mais elle se démonte et se casse. Les racines de notre culture sont dans la vérité offerte par la tradition chrétienne".
Michel Janva (via Présent)