L’abbé de Tanoüarn souligne l’ordonnance des discours du Pape lors de son voyage en France :
"ces discours se déploient selon un ordre extrêmement clair, balayant tous les sujets, depuis l’identité chrétienne de la France (discours à l’Elysée), en passant par la culture comme quête de Dieu (aux Bernardins), puis en ajoutant que cette quête est celle de la vérité qui est le Christ (aux jeunes), ce qui nous interdit les idoles (Invalides) en nous groupant autour du Saint Sacrifice de la messe (idem, deuxième partie), pour nous faire atteindre le Ciel, sa Lumière et le sourire de Marie (Lourdes). Et puis, lorsqu’on a contemplé le Ciel, comme le philosophe platonicien, il faut redescendre dans la Caverne, en l’occurrence dans l’Eglise. Il faut régler les problèmes qui s’y posent, non pas selon le caprice de l’instant ou selon l’opinion dominante, mais selon ce que l’on a contemplé.
Il n’y a pas opposition entre le pape de l’intériorité qui est apparu partout et le pape de l’ordre et de la foi qui s’est adressé aux évêques. Contempler ne suffit pas, il faut transmettre aux autres ce que l’on a contemplé. Il faut les inviter à vivre selon la vérité…
C’est parce que Benoît est un vrai contemplatif qu’il est en même temps foncièrement actif et efficace. […] Il me semble que l’assurance tranquille du petit homme en blanc vient de la confiance qu’il a dans la faculté transformatrice de la foi. […] [L]a leçon aux évêques (comme dit le Figaro) est bien l’akmé de ce voyage en crescendo. C’est le moment où le pape est le plus pasteur, où il est pasteur des pasteurs, serviteur des serviteurs de Dieu. C’est le moment où il transmet avec assurance la puissance transformatrice de la foi (dans sa dernière encyclique, il a donné à cette puissance transformatrice son vrai nom : c’est l’espérance théologale)."
MJ