A son départ de Rome, le pape a déclaré que l’objectif de sa visite était "un engagement pour la compréhension et le dialogue entre les cultures". Il a précisé aborder ce voyage avec "grande confiance et espoir", qualifiant la Turquie de "pont entre les cultures" occidentale et musulmane.
Benoît XVI a été accueilli à l’aéroport d’Ankara par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan qui l’attendait au pied de l’avion, un geste exceptionnel. Il s’agit d’un signe diplomatique important de la part de M. Erdogan qui avait été soupçonné de vouloir éviter de rencontrer le pape. Selon le protocole, le pape aurait dû être accueilli au pied de l’avion par un ministre d’Etat, Besir Atalay, puis rejoindre le Premier ministre dans un salon de l’aéroport.
Le Premier ministre a estimé que cette visite allait contribuer à la "paix mondiale". Les principales artères de la capitale ont été pavoisées avec les drapeaux jaune et blanc du Vatican et rouge et blanc de la Turquie. Des policiers ont été postés tout le long de la route de l’aéroport dont la trentaine de kilomètres a été interdite à la circulation deux heures avant l’arrivée du souverain pontife, tandis que des artificiers de la gendarmerie ont inspecté le moindre tunnel. Le dispositif de sécurité est encore plus lourd que pour la visite en 2004 du président américain George W. Bush.
Pour cette première journée, le pape se rendra au mausolée d’Atatürk. Il sera ensuite reçu par le président de la République Ahmet Necdet Sezer. Ensuite, il rencontrera Ali Bardakoglu, directeur des affaires religieuses au sein du gouvernement. Ce dernier avait tenu des propos très durs contre le pape après son discours de Ratisbonne, estimant que ces propos reflétaient "la haine qu’il a dans son coeur" contre l’Islam. Dans une interview publiée lundi, il a averti que la visite papale ne suffirait pas à réparer la "rancoeur" des musulmans même s’il s’agit d’"un bon pas".