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Lévitique 17:11 La vie de la chair est dans le sang
Lévitique 12:1-5 1 L’Éternel parla à Moïse, en disant : 2 Parle aux enfants d’Israël, et dis : Quand une femme deviendra enceinte et enfantera un mâle, elle sera souillée sept jours; elle sera souillée comme au temps de l’impureté de son indisposition. 3 Et le huitième jour on circoncira la chair du prépuce de l’enfant. 4 Elle restera pendant trente-trois jours, à se purifier de son sang ; elle ne touchera aucune chose sainte, et n’ira point au sanctuaire, jusqu’à ce que les jours de sa purification soient accomplis. 5 Et si elle enfante une fille, elle sera souillée deux semaines, comme pour son impureté, et elle restera soixante-six jours à se purifier de son sang.
Sommaire
1. Paternité et maternité responsables au regard de Lévitique 12
2. La matrescence
3. Quelques rappels sur la méthode Billings
4. Troubles de la fertilité
5. Le SOPK, un désordre hormonal dans le monde de la Chute
6. Billings et le SOPK, un outil de restauration ?
7. Une pensée généalogique : SOPK et épigénétique
8. La gratuité de Billings
Conclusion
1. Paternité et maternité responsables au regard de Lévitique 12
Au cours de la grossesse le corps de la femme est très sollicité et la grossesse va aller ponctionner dans tous les précurseurs hormonaux, en particulier dans le prégnénolone qui est un précurseur de la progestérone. Il faut laisser au corps un temps de récupération après la grossesse pour qu’il puisse reconstituer ses réserves. Lorsqu’il manque de ce précurseur pour la progestérone, la femme va se retrouver avec des phases lutéales physiologiques raccourcies en post-partum, et ce de façon presque cumulative pour des femmes qui ont des accouchements et des bébés rapprochés.
Le placenta utilise le cholestérol maternel pour la synthèse de la progestérone dont le devenir sera dans le compartiment fœtal : la progestérone sera la source des androgènes, œstrogènes et des corticoïdes. Le cas typique est celui d’une femme qui a eu trois enfants en trois ans ou quatre enfants en quatre ans, ou qui a de petits enfants avec de faibles écarts d’âge, qui n’a pas récupéré entre deux grossesses et qui peut par surcroît stresser dans la perspective d’une nouvelle grossesse trop proche.
Cette faiblesse progestative va marquer la phase lutéale qui sera plus courte. C’est aussi possiblement une situation d’hyperœstrogénie relative où la femme voit arriver de la glaire de type fertile en pré-ovulatoire – signe d’une fécondité qui revient, mais va avoir une période post-ovulatoire moins nette avec la possibilité de voir deux types de PIB (profil d’infécondité de base). Alors qu’elle souhaite différer une grossesse, elle peut alors se retrouver enceinte si elle manque de rigueur dans le suivi de la méthode Billings et prend des libertés avec les règles de la méthode.
C’est dans ce genre de situation que les tests de LH montrent la plus grande efficacité car ils permettent une vérification ou une confirmation des mécanismes hormonaux sous-jacents dans cette situation de perturbation hormonale.
Mais alors qu’un bébé peut être conçu, il y a une fragilité chez ces femmes qui cumulent la fatigue et un stress important. C’est un contexte de grossesse qui n’est pas réellement sage et qui peut amener à des fausses couches. On peut être ici dans le cas d’une femme dont le col de l’utérus est en parfait état. La sécrétion de glaire n’est pas endommagée. La fécondité est là, mais la capacité à porter la grossesse – disons la fertilité intégrale – est fragilisée.
Si on ne respecte pas cette phase de récupération du corps de la femme, on arrive à une situation où le corps est épuisé et il y aura des fausses couches, et des fausses couches qui ne se produiront pas forcément au tout début de la grossesse et qui seraient à peine visibles, mais souvent des fausses couches du premier mois ou du deuxième mois.
Ce devrait être un vrai sujet de préoccupation que ces insuffisances hormonales, leur détection et leur compensation, leur restauration, car elles peuvent vraiment s’installer chez des femmes qui vont faire cinq, six, sept, huit fausses couches. Dans certains cas, cela devient comme une fatalité assumée ou, pire, une forme de régulation naturelle des naissances. On se trouve alors dans une sorte de naturalisme morbide qui n’est plus de l’ordre d’une maternité et paternité responsables (avec une philosophie de soutien des processus vitaux et d’intelligence de sa fertilité). On se trouve ici dans une idéologie qui est même contraire et opposée à la philosophie des méthodes de régulation naturelle des naissances. On démissionne de l’esprit des méthodes naturelles pour tomber dans une idéologie contraceptive morbide – les méthodes naturelles ne sont pas réellement étudiées, une ignorance volontaire de confort – où l’état biologique naturel dégradé est accepté comme état naturel normal, signe qu’on ne s’aime pas, qu’on n’accepte pas son corps et qu’on ne respecte pas sa fécondité selon Dieu. C’est au contraire la manifestation d’une détestation de son corps et d’une haine profonde et secrète de soi. On assimile l’état naturel dégradé à une forme de contraception physiologique. En vérité on n’aime pas son corps.
Ephésiens 5:28-29 28 C’est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même. 29 Car jamais personne n’a haï sa propre chair ; mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l’Eglise.
Dans ce cadre, la règle du Lévitique 12 protège la vie en permettant une récupération physique de la femme dont le corps a été fatigué. La durée prolongée de cette période de repos sexuel après la naissance d’une fille (80 jours) contre 40 jours chez un garçon ne doit pas nous étonner. On peut penser que la contribution de la mère à la constitution de ce nouveau corps féminin avec potentiellement toute sa fécondité en puissance est un effort vital particulièrement intense dans l’apport de certains précurseurs biologiques féminins.
Cette période de repos est aussi une garantie d’un stress éloigné pour la mère. Le stress (via le cortisol) est un compétiteur de la progestérone.
2. La matrescence
Cette période de purification de 40 ou 80 jours pour la femme ouvre une fenêtre privilégiée pour qu’elle puisse développer un lien avec chaque enfant, en particulier avec sa fille nouveau-née.
Le processus de devenir mère – ou matrescence, est un terme inventé par Dana Raphael, Ph.D. (1973) dans Being Female: Reproduction, Power, and Change. Ce concept cherche à décrire le passage de développement où une femme passe par la préconception, la grossesse et la naissance, la maternité ou l’adoption, à la période postnatale et au-delà. La durée exacte de la matrescence est individuelle et se répète avec chaque enfant.
L’ampleur des changements englobe de multiples domaines – biologique, psychologique, social, politique, spirituel – et peut être comparée à la poussée développementale de l’adolescence. L’attention accrue portée aux mères a donné lieu à de nouvelles découvertes, allant des neurosciences à l’économie.
Ce concept est la contraction des mots “maternité” et “adolescence”. Il désigne l’état de transition dans la vie d’une femme où elle devient mère. Il cherche à décrire le bouleversement psychologique et identitaire (et pas uniquement physique) du changement, ainsi que son côté transitoire, de cette période de vie. Devenir une mère n’est pas réductible à l’expérience physique de l’accouchement mais relève également d’une maturation psychologique et du caractère qui accompagne la grossesse et l’accouchement.
Dans son travail séminal, Dana Raphael a également conceptualisé la notion de doula, c’est-à-dire l’accompagnement d’une professionnelle ou d’une femme expérimentée dans la phase périnatale pour soutenir la mère, en complément du corps médical.
Tite 2:4 Que les femmes âgées apprennent aux jeunes à aimer leurs maris, à aimer leurs enfants
Cette période de purification, de mise à part pour le repos et le développement d’un lien privilégié avec le bébé – période de 80 jours entre la mère et sa fille – doit être mise en perspective avec certaines attitudes culturelles infanticides et surtout féminicides. La Bible cherche à promouvoir un lien particulier de grande qualité et de grande valeur entre la mère et sa petite fille. Que penser dans ce cadre de l’encouragement à l’élimination des bébés filles comme en Inde ou en Chine ?
La pratique moderne de l’avortement sélectif des filles est liée au faible statut des femmes au sein de certaines sociétés patriarcales ou encore à une logique biologique évolutionniste. En 1990, l’économiste Amartya Sen estimait à 100 millions le nombre de femmes de moins que prévu en Asie.
https://fr.scribd.com/document/102534786/6-More-Than-100-Million-Women-Missing
3. Quelques rappels sur la méthode Billings
La méthode Billings est un corpus anthropologique découvert par un groupe de chrétiens – les médecins catholiques John et Evelyn Billings, le biophysicien luthérien Erik Odeblad et l’endocrinologue presbytérien James Brown – déterminés à venir en aide aux couples pour les aider à réguler leur fertilité dans le respect d’une métaphysique chrétienne.
La glaire est indispensable pour aboutir à une éventuelle conception. Jour après jour, au cours de son cycle menstruel, la femme peut observer et noter le comportement de la glaire. Ce moyen lui permet de déterminer la période du Profil Infécond de Base (PIB) et la période de fécondité.
Les 4 règles de la méthode Billings
Règle N°1 : Pas d’union pendant les règles.
Règle N°2 : Il est possible d’avoir des unions un soir sur deux, au coucher, durant le Profil d’Infécondité de Base (sec ou avec des sécrétions qui ne varient pas d’un jour à l’autre).
Règle N°3 : Tout changement dans le profil d’infécondité de base (PIB) (sensation, aspect ou saignement) implique : 1. De s’abstenir pendant cette période. 2. Et de compter 3 jours d’abstinence à partir du retour au PIB.
Règle du sommet : Après le jour sommet et les 3 jours qui suivent, les unions sont possibles à n’importe quel moment jusqu’aux règles.