Catherine Lemorton, présidente PS de la
commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, a estimé hier que
le gouvernement était prêt à revenir sur l'interdiction de la recherche sur
les embryons. Lors d'un colloque sur l'industrie pharmaceutique, principale bénéficiaire en monnaie sonnante de cette recherche, elle a déclaré :
"Notre pays est très en retard sur les lois de bioéthique". "Je fais partie de
celles qui disent qu'il faut des recherches sur les embryons". "Majoritairement, dans mon groupe parlementaire, on
est pour les recherches sur les embryons parce qu'on estime que c'est tout un
pan de matière qui échappe à nos chercheurs".
La Fondation Jérôme Lejeune rappelle que cette transformation constituera un bouleversement du droit français organisé autour de cet interdit fondateur
: « la loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à
la dignité de celle-ci et garantit le respect de l’être humain dès le
commencement de sa vie » (art 16 code civil). Il s’agira d’un changement de paradigme inédit aux termes duquel la protection de l'être humain deviendra une exception à la règle nouvelle de sa non-protection.
M.
Hollande ayant placé au cœur de ses promesses de campagne non seulement
la volonté de respecter les fondamentaux du pacte républicain mais
aussi l’importance du débat démocratique, il faut s’interroger sur son
soutien à cette initiative parlementaire. Et ce, d’autant plus que l’organisation d’états généraux est une obligation légale avant toute nouvelle modification de la loi bioéthique.
Le
renversement sera radical : loin d’assortir le régime d’autorisation de
conditions strictes réelles visant à contrôler la libéralisation de la
recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires, la proposition de loi instaure des conditions volontairement inopérantes.
Paradoxalement,
en 2011, ce sont les dérives de l’Agence de la biomédecine – agence de
contrôle sous la tutelle du ministère de la Santé – en matière de
dérogations de recherche, qui étaient pointées du doigt et qui ont
encouragé les parlementaires à renforcer l’encadrement. Pour preuve, la
Fondation Jérôme Lejeune a remporté au printemps dernier une victoire
juridique contre l’Agence de la biomédecine qui avait attribué
illégalement une dérogation. Les
conditions actuelles, malgré l’interdiction, ne sont donc déjà pas
respectées ! Comment imaginer qu’elles puissent l’être dans un contexte
d’autorisation ? Sauf à penser que l’embryon humain ne doit plus
bénéficier d’aucune protection.
Pire, en
raison des choix politiques faits au début des années 2000 qui ont
favorisé la recherche sur les cellules souches embryonnaires, la France
accuse un retard sérieux en matière de thérapie cellulaire. Aujourd’hui, le Président de la République et sa majorité veulent-ils creuser ce retard de la France? Le
questionnement est d’autant plus aigu en période de restrictions
budgétaires : les responsables politiques n’ont-ils pas intérêt à
prioriser les recherches dont l’efficacité thérapeutique est prouvée ?
En
2011, aucun chercheur n’a dit avoir été gêné par le régime
d’interdiction assorti de dérogations. Ce sont certains laboratoires de
l’industrie pharmaceutique, ambitionnant de pouvoir utiliser sans
contraintes les cellules souches embryonnaires, qui voulaient faire
tomber ces restrictions. Le Président de la République et sa majorité
vont-ils sacrifier l’embryon humain au profit d’intérêts commerciaux de
laboratoires ?
lève-toi
Ce qui est lamentable, la pire chose, c’est le conditionnement des esprits. Beaucoup ont accepté l’idée de l’avortement et de tous les horribles bricolages collatéraux, alors que tout cela est abominable, un crime épouvantable, mais nous perdons tout sens de la réalité, la première réaction à avoir, c’est de refuser l’Idée même, de ces abominations.
pmlg
Et dans le même temps le Prix Nobel de Médecine 2012 vient d’être attribué à deux chercheurs qui ont apporté des preuves de l’intérêt et de la validité& des recherches sur les cellules souches adultes.
Mme Lemorton parle du retard pris par la France… oui et il va s’aggraver encore davantage et une fois de plus pour des raisons idéologiques la France manquera le train de l’histoire.