« Très grande inquiétude en Syrie »
En raison de l’actualité en Syrie, nous avons interrogé Benjamin Blanchard, directeur général de SOS Chrétiens d’Orient :
Après une révolution qui a vu les groupes jihadistes prendre Alep, puis Hama, puis Homs, et balayer l’armée arabe syrienne en quelques jours, après la prise de Damas et la fuite de Bachar el-Assad, quel est le sentiment qui domine aujourd’hui en Syrie ?
D’abord, il y a une très grande inquiétude. Le gouvernement de Bachar el-Assad est tombé en quelques jours. C’est une vraie révolution pour les Syriens, qui, pour la plupart n’ont connu que la famille Assad. La père d’abord, Hafez, puis le fils Bachar. Imaginez, cela fait 53 ans que la Syrie était gouverné par la famille Assad ! C’est donc un grand saut dans le vide !
Une inquiétude évidemment quand on voit qui est aujourd’hui au pouvoir. Il s’agit de jihadistes bien connus ! Ainsi, Al-Jolani, de son vrai nom Ahmed al-Sharaa, le nouvel homme fort de la Syrie, est la tête d’un groupe appelé Hayat Tahrir al-Cham (HTC). HTC, c’est le nouveau nom de l’ancienne branche syrienne d’al-Qaïda, connu sous le nom de Front al-Nostra, même si ils ont depuis rompu avec al-Qaïda. Bref, ce sont des islamistes jihadistes qui connaissent la Charia et qui veulent la faire appliquer. Notons, d’ailleurs, que Mohammed al-Jolani est toujours sur la liste noire des Américains. Sa tête est mise à prix !
Inquiétude aussi, que la guerre civile se poursuive, notamment dans le nord-est de la Syrie, où Kurdes et milices pro-turques s’affrontent, et que la Syrie continue d’être le « terrain de jeu », si j’ose dire, des puissances régionales : la Turquie au nord-ouest et Israël au sud-ouest.
Enfin, inquiétude quant à la situation économique. En Syrie, plus de 90% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Le pays est frappé par des sanctions internationales depuis 14 ans et cela a sapé – le terme est faible – toute l’économie. Lorsque j’étais en Syrie, au mois d’octobre, j’ai vraiment été frappé par l’extrême lassitude du peuple syrien… C’est sans doute pour cela que depuis quelques jours, chez les Syriens, et aussi les chrétiens, il existe une infime – j’insiste sur le infime – lueur d’espoir, malgré toutes les inquiétudes.
Comment cela ?
Oui, je vous le disais : le pays est usé. Et, il y a quelques semaines, les Syriens n’avaient plus d’espoir de changement. Parce que même si la guerre était terminée dans une grande partie du pays, l’activité ne redémarrait pas : tout était bloqué. Aujourd’hui, malgré tout, les Syriens ont donc une toute petite lueur d’espoir.
Les déclarations des nouvelles autorités se veulent rassurantes et dans les faits, au moment où je vous parle, cela se confirme, notamment à Alep. Pour le moment… Ainsi, les messes ont-elles lieux, les paroisses poursuivent leurs activités, les évêques sont toujours là , etc. A ce jour, la situation est même plus stable à Alep, entièrement contrôlée par le HTC depuis une douzaine de jours, qu’à Damas !
Notons que dans la province d’Idlib, au nord-ouest de la Syrie, où le HTC est au pouvoir depuis 2016, après des années de restrictions, de soumissions, voire même de persécutions, depuis quelques mois, les chrétiens avaient repris une vie « normale ». Au point que certaines familles chrétiennes étaient même rentrées ! Est-ce une simple opération de communication provisoire ? Il ne faut pas être naïf, ni crier avant d’avoir mal. C’est du moins, la position des Eglises de Syrie. Nous allons pouvoir voir, puisque Noël approche, si les chrétiens de Syrie pourront fêter dignement et surtout publiquement la nativité, comment s’était le cas sous l’ancien régime.
Après, nous l’avons vu en Afghanistan et avant en Irak, à Mossoul, ou en Syrie, à Raqqa du temps de l’organisation Etat islamique, ce n’est pas la première fois que des jihadistes ont des paroles tranquillisantes… La suite, on la connait.
Combien compte-t-on de chrétiens en Syrie et quelle est leur situation ?
Il est difficile de savoir combien il y a de chrétiens en Syrie. Avant la guerre, ils étaient 1,5 millions. Aujourd’hui, ils sont entre 400 000 et 700 000 peut-être. Avec les combats, beaucoup se sont exilés, d’autres ont quitté leur ville pour se réfugier dans ce qu’on appelle « la vallée des chrétiens », à l’ouest du pays. Ainsi, à Alep, on ne comptait plus – avant les derniers évènements – plus que 25 000 chrétiens contre 150 000 avant la guerre !
Leur situation est, on s’en doute, extrêmement difficile et précaire, comme d’ailleurs celle de l’ensemble des Syriens. Sans aide, sans la levée des sanctions, la situation ne pourra qu’empirer. En attendant, nous faisons de notre mieux pour continuer à les aider en Syrie. SOS Chrétiens d’Orient poursuit son travail en Syrie et espère bien pouvoir le faire aussi longtemps que nécessaire, en lien avec nos partenaires et avec le soutien de nos donateurs, sous réserve de l’autorisation des nouvelles autorités.
Sectarisme chez les employés de Bayard : “Je n’imaginais pas que ce serait dans un groupe chrétien qu’on me reprocherait d’être chrétien”
Après avoir dû quitter le groupe Bayard qui l’avait embauché comme numéro 2, Alban du Rostu s’exprime dans L’Express :
Je n’imaginais pas que ce serait dans un groupe chrétien qu’on me reprocherait d’être chrétien, et dans un groupe qui s’adresse à toute la population qu’on me reprocherait d’avoir travaillé avec un entrepreneur de droite. Être évincé d’un poste contre ma volonté, après un long processus de sélection, la signature d’un contrat de travail et sous la pression de syndicats et d’équipes qui refusent de me rencontrer au prétexte qu’on m’impute les opinions d’autres personnes, n’est-ce pas là de la discrimination? Dans le passé j’ai travaillé pour le cabinet d’Emmanuel Macron à l’Elysée et désormais je me réjouissais de rejoindre un groupe dont certains titres sont plutôt marqués à gauche car je suis absolument persuadé que dans la situation d’opposition de conflits généralisés de notre société, il est urgent de bâtir des ponts et de rassembler en dépassant les clivages. Malheureusement certains préfèrent la division, les attaques ad-personam et refusent le dialogue. D’un point de vue global je suis très inquiet de ce que cela dit de notre société. Il est urgent de nous ressaisir collectivement autrement on court à l’affrontement.
Pour quelles raisons pensez-vous avoir été choisi à ce poste de directeur de la stratégie?
J’ai été recruté au terme d’un long processus d’une dizaine d’entretiens et prises de références par l’un des principaux cabinets de chasse de tête de dirigeants. La raison principale tient au fait qu’après un début de carrière en fusions-acquisitions et chez McKinsey j’ai réalisé en tant qu’investisseur une cinquantaine d’investissements dont plus de vingt sur des secteurs qui auraient pu représenter des terrains de développement pour Bayard : musées immersifs pour rapprocher la culture de tous les publics, expositions immersives et en réalité virtuelle pour donner de nouvelles manières d’apprendre, studios de production de films, société de production et distribution sur les réseaux sociaux ainsi qu’une demi-douzaine de médias digitaux sur des sujets culturels et éducatifs. En me recrutant, Bayard faisait le choix de prendre pleinement ce virage vers de nouveaux marchés en croissance. Par ailleurs, mes nombreux engagements associatifs, notamment en solidarité internationale et dans le monde de la rue témoignaient de valeurs humanistes proches de ce que me semblait être l’ADN de Bayard. […]
Les six syndicats du groupe Bayard ont fait valoir que votre parcours professionnel était de “nature à porter atteinte” à l’image de leur entreprise. En clair, ils vous reprochent d’avoir été durant trois ans le bras droit de Pierre-Edouard Stérin, entrepreneur conservateur et libéral. Comprenez-vous leur inquiétude?
Pierre-Edouard Stérin est un grand entrepreneur et un grand investisseur. J’ai pu, en dirigeant l’une de ses structures d’investissement, réaliser de nombreuses acquisitions de grande qualité à la fois en termes d’impact positif et de performance financière. Est-il de coutume de reprocher à un candidat à un emploi les opinions politiques de ses précédents employeurs? Interroge-t-on les salariés de Free sur les opinions de Xavier Niel ou de LVMH sur celles de Bernard Arnault? Ce sont à chaque fois de grands entrepreneurs et leurs opinions ne sont pas nécessairement celles de leurs salariés. Au-delà de ces opinions je regrette que ces syndicats n’aient pas accepté mes différentes propositions d’échanges, témoignant à nouveau de ce mal qui touche notre société : la crainte plutôt que l’échange.
Dans les faits, vous avez été le directeur général du Fonds du Bien Commun. Ce fonds soutient des projets culturels et associatifs éloignés du “catholicisme social”, dont se réclame le groupe Bayard, non?
C’est là que la situation est la plus malhonnête. Plusieurs dizaines de projets créés ou soutenus par le Fonds du Bien Commun ont fait l’objet d’une quinzaine d’articles extrêmement positifs dans La Croix et Pèlerin, titres du groupe Bayard, par exemple lorsque nous avons lancé la Maraude des parlementaires pour servir la soupe et le café à des sans-abri avec des députés de tous les partis, ou encore sur nos projets dans le patrimoine ou la culture. Sans compter bien sûr des projets comme ceux qui entouraient la visite du Pape François à Marseille. Ces projets ont rassemblé des interlocuteurs et des participants de toutes tendances et je réfute l’idée qu’il y ait des camps irréconciliables.
Dans vos fonctions de directeur général du Fonds du Bien Commun, vous avez participé au lancement du projet Périclès, cher à Pierre-Edouard Stérin, un projet politique qui vise à former et soutenir des candidats de droite et d’extrême droite. On peut comprendre que c’est en effet éloigné des positions du quotidien La Croix…
Pierre-Edouard Stérin est ce qu’on appelle un “serial entrepreneur” qui lance en permanence de nouveaux projets. Pour porter ses opinions libérales et conservatrices il a souhaité lancer un projet à visée plus politique comprenant un volet de formation du personnel politique… En tant que son associé sur l’une de ses activités, il m’a sollicité comme il le faisait souvent pour échanger sur la vision ou l’équipe. Cependant j’ai souhaité, pour des raisons personnelles, ne pas prendre de rôle actif dans ce projet dont je ne suis ni fondateur ni administrateur, et les statuts officiels révélés récemment par la presse prouvent bien que mon nom n’y est pas. […]
Le personnel d’une entreprise, détenue par une congrégation religieuse catholique, les Augustins de l’Assomption, exige le départ d’un directeur au motif qu’il serait catholique de droite. Est-ce à dire que chez les catholiques aussi, on ne sait plus travailler ensemble?
Jamais je n’aurais pu imaginer que ce soit dans un groupe portant haut les valeurs de tolérance et d’ouverture que je puisse subir un tel sectarisme. Le monde chrétien, comme la société entière doit à mon sens dépasser ces oppositions stériles qui n’existent que pour diviser. La rumeur, la foule, les caricatures ou fausses informations, l’emballement médiatique et des réseaux sociaux… tous les ingrédients de la division se sont manifestés en quelques jours à peine. Au-delà de mon cas personnel, il est urgent de nous ressaisir et de nous rassembler pour éviter l’éclatement de la société. Dans cet esprit je souhaiterais lancer dans les prochaines semaines une large initiative visant à dépasser ces clivages stériles pour inviter ceux qui le souhaitent à choisir le dialogue et l’échange.
Délinquants expulsés : ils doivent pouvoir revenir (selon la CEDH)
Dans cet entretien du mois, Grégor Puppinck revient sur plusieurs décisions rendues par la Cour européenne des droits de l’homme contre le Danemark.
Nombre de musulmans en Europe : Pierre Manent a dit la vérité, il a doit être exécuté
Jeudi 5 décembre, invité du Figaro TV, dans le cadre d’une émission sur la laïcité, le philosophe Pierre Manent devait répondre à la question « peut-on encore vivre ensemble ? ». Réponse :
« Il faut quand même regarder les masses, les forces, et se rendre compte que la pression est telle que nous devons prendre des décisions concernant, je le dis brutalement, le nombre de musulmans qui sont en Europe. »
Le nombre de musulmans en Europe « ne peut pas croître indéfiniment ».
« Si elle croît indéfiniment, comme c’est aujourd’hui le cas en Europe, nous irons au-devant de drames qu’aucune version de la laïcité ne permettra de maîtriser ».
«La pression est telle qu’il faut prendre des décisions concernant le nombre de musulmans en Europe. Il ne peut pas croître au rythme actuel sinon nous irons au-devant de drames qu’aucune version de la laïcité ne permettra de maîtriser», prévient Pierre Manent. pic.twitter.com/X2YqCHUm3M
— Le Figaro TV (@LeFigaroTV) December 5, 2024
Ces propos incorrects ont provoqué des réactions indignées. Le député (LFI) de l’Essonne, Antoine Léaument a annoncé, au nom du groupe parlementaire insoumis, saisir le procureur de la République de Paris « au titre de l’article 40 du Code de procédure pénale » car « la haine religieuse n’a pas sa place en République ».
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a annoncé, lundi 9 décembre, son intention de saisir l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) :
« Derrière son apparence prétendument factuelle se cache un discours explicitement discriminatoire, raciste et porteur d’une dangereuse rhétorique ». « Les musulmans ne sont pas des “nuisibles” dont il faudrait contrôler la supposée prolifération. Aucun groupe humain ne doit être considéré comme une variable à ajuster au sein de la Nation. En démocratie, les musulmans, comme tout autre citoyen, sont des personnes à part entière, protégés par l’Etat de droit et libres de leurs croyances et convictions ».
En revanche, dans les pays musulmans, les non-musulmans ne sont pas comme tout autre citoyen, ce sont des dhimmis…
Raphaël, charpentier de Notre-Dame
Raphaël de Belleville, charpentier, raconte son expérience unique sur le chantier de reconstruction de Notre-Dame de Paris. De l’incendie à la renaissance, il partage son émotion, son engagement pour l’artisanat d’excellence et la foi qui anime ce projet historique. Découvrez comment ce ‘chantier d’éternité’ met en lumière la beauté et la grandeur de l’artisanat français au service de Dieu.
Pierre Joubert – Souvenirs, souvenirs, de 1960-2000
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
Après le succès du premier volume, nous voilà régalés d’un deuxième tome. Un album de 256 pages consacré aux 70 ans de l’œuvre exceptionnelle de Pierre Joubert. Cet album couvre la deuxième période 1960-2000, nourri de près d’un millier d’ouvrages et des centaines de revues.
Entre 1960 et 2000, Pierre Joubert poursuit sa carrière qui l’amènera à illustrer des centaines de livres et de revues, porté désormais par sa réputation et la qualité remarquable de son dessin.
Au-delà du thème du scoutisme pour lequel il a une prédilection qui perdure, il s’empare de nouveaux univers à la demande des grandes maisons d’édition comme hachette : le monde de la mer, l’histoire et les adaptations de grands classiques comme Le livre de la jungle ou L’île au trésor. Des thèmes qu’explore particulièrement ce second tome couvrant la période 1960 à 2000.
Pierre Joubert termine sa carrière en illustrant des ouvrages bibliophilie toujours autour de thématiques historiques
Passionné du travail de Pierre Joubert, Jean-François Vivier sort en 2023 un premier volume d’une rétrospective de la carrière du célèbre créateur couvrant la période 1927-1959. Vivier est aussi le scénariste d’une quinzaine d’albums pour la plupart sur fond historique.
Plus d’informations, dernières recensions, illustrations et commandes sur LIVRES EN FAMILLE
https://www.livresenfamille.fr/recits-chroniques/27667-pierre-joubert-retrospective-1960-2000.html?aff=Mjoz
Un magnifique ouvrage à glisser au pied de la crèche.
Les bons résultats de Giorgia Meloni
Deux ans après son arrivée au pouvoir, Mme Meloni peut se féliciter de son succès, comme l’écrit Frédéric Pons dans Conflits :
Les arrivées maritimes des migrants clandestins ont diminué d’environ 65 % pour les huit premiers mois de 2024, par rapport à la même période de 2023 (41 530 contre 114 513). La chute est spectaculaire pour les arrivées de mineurs non accompagnés, presque divisées par quatre (5 044 contre 18 820). Aucun autre gouvernement européen ne peut se prévaloir d’une telle réduction des flux migratoires.
La politique de Giorgia Meloni repose sur un durcissement des règles à l’intérieur des frontières et sur une négociation avec les pays émetteurs de migrants. Une série de décrets-lois cible les ONG qui viennent au secours des clandestins en Méditerranée et le business des mafias de passeurs. Ces textes renforcent les peines pour les passeurs et les capitaines des bateaux, facilitent les refoulements, restreignent le droit de travailler. Les ONG concernées sont mieux encadrées : leurs bateaux ne peuvent pas procéder à plus d’un sauvetage à la fois. Les ports de débarquement accessibles ont été éloignés, ce qui allonge les délais de navigation des ONG et limite leurs opérations de sauvetage. Les amendes ont été alourdies et les sanctions vont même jusqu’à l’immobilisation des navires.
Les accords signés concernent les principaux pays de départ et de transit, au premier rang desquels la Libye, la Tunisie, l’Albanie, où des centres d’accueil et de tri sont prévus. Les demandes d’asile naguère traitées sur le sol italien ont commencé à l’être hors de l’Italie et du territoire de l’Union européenne. Les procédures de rapatriement des clandestins ont été assouplies et accélérées : plus de 9 000 migrants ont repris le chemin du retour en 2024, dont quelque 5 000 vers la Libye et 4 000 vers la Tunisie. […]
Efficaces pour l’Italie, ces mesures italiennes entraînent cependant des conséquences directes pour l’Espagne et la Grèce, qui subissent encore largement l’immigration clandestine. Les arrivées ont explosé sur leur sol : 155 % d’augmentation en Espagne (notamment aux îles Canaries), 222 % en Grèce ! L’allongement des routes navales accroît le nombre de morts en mer : on estime à 1 312 personnes, les migrants disparus en Méditerranée cette année, dont 1 023 au sud des côtes italiennes. Pour réduire les arrivées de clandestins en Europe et le nombre de victimes en mer, Giorgia Meloni rappelle à ses partenaires européens l’urgence d’une politique coordonnée, afin de tarir les flux en amont et de fermer les voies venant de Tunisie et de Libye.
Syrie : aux portes de l’Europe, la menace d’un califat
Dans “Chocs du monde”, le magazine des crises et de la prospective internationale de TV Libertés, Edouard Chanot reçoit Benjamin Blanchard.
Comme un château de cartes, la République arabe syrienne de Bachar el-Assad s’est effondrée en moins de deux semaines. Le pays est plongé dans l’incertitude, alors que les puissances voisines sont à l’affût. L’Axe de la résistance a subi un coup sévère. L’Iran et l’Irak seront-elles les prochaines ? Dès le début de l’offensive de Hayat Tahrir al-Cham, Benjamin Blanchard, directeur de l’ONG SOS Chrétiens d’Orient, avait prévenu que le pouvoir syrien menaçait de s’effondrer en moins de deux semaines. Notre invité connaît très bien le terrain syrien et la région.
La progression fulgurante de la connaissance va conduire à des révolutions spirituelles majeures
Nous avons interrogé Olivier Bonnassies, directeur de Marie de Nazareth, avant le débat public contradictoire qu’il organise sur le Saint-Suaire
« Résurrection du Christ ou faux du Moyen-âge : qui a créé le Linceul de Turin »
qui aura lieu le 16 décembre 2024 à 20 heures
au théâtre Saint Léon, 11 Palce du Cardinal Amette, 75015 Paris
(PAF : 10 € / 500 places seulement : réservation obligatoire)
Y a-t-il du nouveau sur le Linceul de Turin ?
Oui, on assiste aujourd’hui à un phénomène massif et global partout et pas seulement sur le Linceul : la connaissance progresse à une vitesse folle, dans tous les domaines, grâce au développement de la science et du savoir. Internet et les moyens modernes de communication permettent de diffuser toutes ces informations inédites, d’échanger à leur sujet et de valider, dans le temps, tous les acquis. Dès lors, bon nombre de questions sont de moins en moins indéterminées et des certitudes nouvelles apparaissent. C’est un peu comme quand la marée descend ou quand le brouillard se dissipe : un paysage inattendu se dévoile, de plus en plus clairement. Et avec Tristan Casabianca, grand spécialiste du Linceul qui vient encore de publier un bel article le 7 décembre 2024 dans la revue de référence Theology & science, nous essayerons de bien montrer le 16 décembre prochain que tout converge vers la certitude que le Linceul ne peut s’expliquer que par la Passion et de la Résurrection du Christ.
Comment en arrivez-vous là  ?
Par la progression de la connaissance, justement. Jusqu’au XIXe siècle, le Linceul de Turin était vénéré comme une des reliques du Christ, mais on n’y prêtait pas beaucoup d’attention. Mais, en 1898, la première photographie réalisée sur le Linceul montre que l’image très ténue qu’on perçoit à peine est en fait l’équivalent d’un négatif photographique et cela crée un premier choc. En 1902, Paul Vignon, de l’Académie des sciences française, affirme que l’image contient une information 3D, ce qui est aussi tout à fait unique et sera confirmé plus tard. Dans les années 1970, le linge est examiné et on découvre que la brûlure du lin est extrêmement superficielle, ce qui est également sidérant et rend cette image quasiment impossible à reproduire ; et l’étude se poursuit avec quantité d’autres éléments scientifiques analysés qui convergent et contribuent à démontrer 3 choses : 1°/ l’image sur ce linge est absolument singulière et jamais vue, 2°/ elle est inexplicable en l’état actuel de la science du XXIème siècle, et 3°/ elle est absolument inconcevable par quiconque au Moyen-âge ou avant. Or si on raisonne correctement, à un effet singulier, inexplicable et inconcevable doit nécessairement correspondre une cause qui soit elle aussi absolument singulière. On peut ainsi éliminer toutes les autres hypothèses et comme disait Sherlock Holmes : « Lorsque vous avez éliminé l’impossible, ce qui reste, aussi improbable soit-il, est nécessairement la vérité ». Je crois qu’on a aujourd’hui vraiment assez d’éléments concordants pour conclure, et il y a bien des nouveautés peu connues du grand public et des contradicteurs ne vogue. Voilà pourquoi j’ai lancé sur X le 20 septembre dernier un petit défi à tous ceux qui croient encore que le Linceul pourrait être un « faux » du Moyen-âge.
Dans quel état d’esprit y allez-vous ?
Notre but n’est pas de gagner le débat sur un malentendu, mais de mettre à jour la vérité autant que possible, pour permettre au grand public de se faire une idée sérieuse de l’état de la question : il faut pour cela que le débat soit aussi profond et documenté que possible. C’est pour cela que j’ai sollicité Tristan Casabianca, qui est selon moi actuellement le meilleur spécialiste francophone de la question, de participer à ce débat avec moi. Et ensemble, nous avons décidé de communiquer tous les slides de notre présentation et tous nos arguments à nos contradicteurs une semaine à l’avance pour qu’ils aient le temps d’en parler avec les objecteurs les plus connus avec qui ils sont en contact pour essayer de trouver les meilleures réponses. De cette manière, le débat sera plus profond et plus intéressant. Mais honnêtement, je pense que cela va être dur pour eux, car plus je travaille le sujet à partir des éléments que Tristan me communique, plus je suis convaincu que c’est imparable.
Et s’ils avaient eux aussi des arguments forts et imparables ?
Nous y allons de manière très tranquille parce que nous ne craignons pas la vérité. D’ailleurs, que le Linceul soit ou non établi comme une preuve de la Passion et de la Résurrection du Christ n’est pas une chose essentielle pour la crédibilité de notre foi puisqu’il existe 1000 autres raisons de croire au Christ, dont certaines sont bien plus fondamentales. Mais il faut noter que ce n’est pas le cas pour les athées, car dans leur situation, il n’est logiquement pas possible d’admette l’authenticité du Linceul et de rester athée. C’est la même chose que pour les preuves de l’existence de Dieu, d’ailleurs, comme nous avons pu le constater souvent : il y a du côté des athées ou agnostiques un énorme biais de confirmation car reconnaître qu’il existe des preuves de l’existence de Dieu ou de la Résurrection du Christ les obligerait en toute logique à cesser immédiatement d’être athées ou agnostiques. Voilà pourquoi sur ces sujets les contradicteurs sont obligés de chercher et de donner crédit à toutes les explications alternatives imaginables, aussi irrationnelles, fantaisistes et « désespérées » soient-elles. Et, à cause de cela, on voit souvent des gens très intelligents soutenir sérieusement des choses tout à fait absurdes. Il y a quantité d’exemples, jusque parmi les plus grands noms de la science …
L’apologétique a-t-elle de beaux jours devant elle ?
Oui car la démarche apologétique, qui consiste littéralement en la justification et la défense de la foi chrétienne et qui est ancrée dans la plus ancienne tradition de l’Eglise, connait aujourd’hui un regain d’intérêt du fait de cette formidable progression de la connaissance. Trois domaines peuvent être signalés : le domaine de la science, qui conclue de plus en plus fermement sur quelques points décisifs concernant les preuves de l’existence de Dieu ; le domaine des 1000 raisons de croire au Christ qui apparaissent plus claires et plus fortes que jamais, et le Linceul en fait partie ; et le domaine des objections au Christianisme, athées, juives, musulmanes ou autres, qui apparaissent de moins en moins tenables au fur et à mesure que l’on creuse les dossiers. Nous sommes engagés sur tous ces sujets avec l’Association Marie de Nazareth parce que nous pensons que le projet des « 1000 raisons de croire » peut avoir un gros impact pour répondre au défi du relativisme, qui crée beaucoup de confusion, et qui est, selon les trois derniers papes, le principal problème de notre époque. Rendez-vous donc lundi 16 décembre pour une recherche de vérité sur le fascinant sujet du Linceul de Turin !
Bande annonce du débat : https://youtu.be/8Jq16oKOKz0?si=AnQNC0qIeK3S1ZgH
Réservations sur : https://my.weezevent.com/resurrection-du-christ-faux-du-moyen-age-qui-a-cree-le-linceul-de-turin
Une approche du complotisme et de l’anti-complotiste par la psychologie
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Comprendre le complotisme
Un jour, j’ai eu le malheur de dire dans une conversation entre collègues : « Notre Dame de Paris est en feu, ce n’est pas un accident. » Je n’ai même pas eu temps de justifier ou de compléter mon propos que l’on me rétorque : « encore un complotiste ! » dans un jugement téméraire et colérique.
Dans son ouvrage récemment publié aux éditions Artège nommé « complotisme et anti-complotisme », le père Pascal Ide nous livre une analyse plus que passionnante sur les enjeux et les mécanismes qui nous poussent à croire telle ou telle rumeur. Son entreprise est d’autant plus édifiante que, comme il l’affirme, aucune étude du complotisme sérieuse n’a encore été réalisé jusqu’à présent, d’où l’intérêt de proposer des pistes sur un sujet qui semble imprégné notre société. Il nous rappelle quels sont les différents types de complots et qu’ils sont gradués : le complot juif-mondial (les juifs veulent dominer le monde), le nouvel ordre mondial des Illuminati, les anti-mondialistes, les anti-américanistes, les anti-sionistes, les reptiliens ou même la rumeur de Roswell selon laquelle il y aurait des extraterrestres parmi nous. N’oublions pas qu’il existe des complots avérés comme le Watergate de 1972 ou plus simplement le complot contre le Christ.
Habituellement, le complotisme est un mouvement réactif qui se déclenche par des lanceurs d’alertes comme, l’un des plus connus, Edward Snowden qui est un ancien employé de la National Security Agency (NSA), connu pour avoir révélé en 2013 des informations classifiées sur les programmes de surveillance de masse des États-Unis et d’autres gouvernements. Le complotiste se méfie, manque de confiance et peut se constituer tout un système de pensée se basant sur un fait, partant de la simple peur à l’idéologie puis à la mythologie.
Ce que nous enseigne la psychologie
L’auteur passe volontairement par le domaine de la psychologie pour tenter d’expliquer les réactions complotistes. Il invoque la théorie des biais cognitifs qui propose une interprétation des comportements en fonction de nos à priori, de notre condition humaine. Citons en quelques-uns : le biais de simplicité qui nie la complexité des systèmes, le biais de confirmation qui retient uniquement les opinions qui vont dans le sens du sien, le biais d’intentionnalité qui veut toujours trouver une cause à un phénomène, et celui de focalisation qui représente une erreur par monisme en isolant l’évènement et en occultant ses possibles dépendances.
Il cite clairement deux psychologues qui, chacun, ont une vision particulière du « comment » de ce mécanisme.
Le premier, Daniel Kahneman est un psychologue israélo-américain, surtout connu pour ses travaux en psychologie cognitive et en économie comportementale, domaines pour lesquels il a reçu le Prix Nobel d’économie en 2002 (partagé avec Vernon Smith). Il a travaillé sur la manière dont les gens prennent des décisions. Avec son livre “Thinking, Fast and Slow” (Système 1, Système 2 : Les deux vitesses de la pensée), il donne une approche plutôt pessimiste et édicte que notre mode de pensée fonctionne en deux temps. Le premier est le « pilote » automatique, sans effort de pensée, où nous émettons des jugements basés sur des intuitions ou associations : il est passionnel et irrationnel. Le second demande de la concentration et permet d’avoir une réflexion approfondie, supposée logique pour résoudre une énigme par exemple.
Le second, Raymond Boudon, part des actions des individus pour expliquer les phénomènes sociaux, et a donc une approche plus inductive. Dans son livre “L’inégalité des chances” (1973), Boudon explique que les inégalités scolaires et sociales ne sont pas seulement le résultat de la domination culturelle (comme le pensait Bourdieu), mais aussi des choix rationnels des familles en fonction de leur milieu. Le raisonnement spontané ne serait donc pas purement passionnel mais découlerait de raisons plus profondes.
Un diagnostic
Derrière ces mécanismes, notre auteur décrit quelques adages tenus par les complotistes. Rien n’arrive par hasard. Tout ce qui arrive est intentionné. Rien n’est tel qu’il paraît être. Tout est lié. Tout doit être critiqué. Ces à priori font intervenir ce que l’auteur nomme une blessure de l’intelligence par l’affectivité. Derrière ce concept qui recadre ce qu’est l’intelligence, il ne soutient pas que l’intelligence n’est plus mais qu’elle est blessée comme la nature originellement bonne est blessée par le péché originel.
Quel est le symptôme ? L’individu en question réagit par peur, méfiance, et graduellement éprouve un ressentiment puis de la haine qui réduit malgré lui l’univers des possibles pour tenter d’expliquer un évènement. Evidemment, les influences du monde y sont pour quelque chose puisque, notamment depuis l’avènement d’Internet, l’information est beaucoup plus accessible tout comme la désinformation. Qui n’a jamais été pris de colère en lisant la une du jour ? L’individu est sujet à des mauvaises interprétations au point que l’on voit aujourd’hui des rubriques « Désintox » sur les médias les plus populaires. Ne parlons pas des nombreux slogans des politiques pour faire de la démagogie et du populisme.
Des critères
L’auteur propose quelques critères pour discerner ou non du bienfondé des articles et des nouvelles.
Il reprend le critère de la non-réfutabilité, émit par Karl Popper, pour tester la fiabilité d’une théorie. Ainsi, dire que le vaccin contre le Covid19 est inefficace sur quelques individus est réfutable car expérimentable. En revanche, dire que ce même vaccin est dangereux est irréfutable. Pour rendre cette phrase (qui n’est pas une théorie du coup) réfutable donc théorique, il faudrait la préciser : « Le vaccin contre le Covid-19 est dangereux à long terme à cause des effets secondaires révélés, comme des troubles cardiaques rares observés dans 1 personne sur 50 000 après 2 ans d’utilisation. ». Rappelons qu’une théorie est recevable tant qu’une autre ne vient pas l’invalider. Ainsi, dire que la Terre est ronde est vraie… tant qu’une théorie plus vraisemblable ne dit pas l’inverse ! (Beaucoup de scientistes idolâtrant la science l’oublie).
Blaise Pascal a énoncé : « l’erreur n’est pas la vérité mais l’oubli de la vérité contraire ». Dans nos affirmations, nous sommes souvent tentés de sortir de nos gonds et de prononcer une sentence : « la justice punit toujours les innocents ». Réalistement, nous voyons que ce n’est pas vrai car cette phrase ne prend pas en compte sa vérité contraire qui serait… plutôt fausse : « la justice protège toujours les coupables ». Avoir cette posture inverse permettrait d’être plus perspicace avant de nous lancer dans des anathèmes qui ne ferait que mouvoir nos passions.
Autre vérité : philosophiquement parlant, le mal est une privation de bien. Théologiquement, il existe (les anges déchus). Mais il ne doit pas être extrapolé comme le fait le manichéisme. Les esprits impurs pèchent par désobéissance. Comme disait le Christ : « Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut subsister ». Or l’unité qu’est le Christ est la pierre angulaire du Royaume de Dieu. Un système purement mauvais ne peut donc pas tenir.
Guérisons
Comme un vrai médecin qui analyse les maux et en propose des remèdes, il s’agit maintenant pour l’auteur de proposer une voie de sortie. Le Père Ide a mis un accent sur le complotiste mais, et très justement, vient aussi toquer à la porte de l’anti-complotiste qui pèche tout autant, par manque de charité : il est réactionnaire au réactionnaire en prenant une « posture d’aplomb ».
Dire de quelqu’un qu’il est ignorant, biaisé parce que complotiste, c’est aussi faire preuve d’un certain conformisme : allégeance au système, aux institutions, aux personnes sans remise en question et par lâcheté. Pour concilier les deux cas, il faut prendre du recul et rentrer dans un vrai dialogue qui interroge les positions. Reconnaître le besoin de vérité, éclairer l’intelligence par un retour à une véritable formation en logique et aux syllogismes.
« Il faut alors entrer dans le paradoxe ». Le purisme complotiste comme anti-complotiste « simplifie par excès la réalité et refuse la nuance ». Notre devoir est de comprendre la réalité sans raccourci et d’en appréhender toute sa complexité contre tous les sophismes quotidiens que nous entendons mais surtout de savoir dialoguer… car en France, il est devenu difficile de rentrer dans un sujet sans tomber dans le tabou. Tout devient facilement sujet à polémique.
Mickaël Ottmann
Nous serons dans la rue, Ã Paris, le dimanche 19 janvier, pour demander une politique respectueuse de la vie
Communiqué de la Marche pour la Vie :
Chers amis,
Une motion de censure votée par 331 députés à fait tomber le gouvernement de Monsieur Barnier.
Le calendrier parlementaire prévoyait, avec l’aval du premier ministre, un examen d’un texte sur la fin de vie, incluant l’euthanasie et le suicide assisté, à partir du 3 février. Ce changement politique reporte à une échéance ultérieure ce projet.
Nous sommes et serons vigilants. Nous demandons le rejet pur et simple d’une légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie, qui est contraire à la solidarité. Il faut secourir les personnes voulant se suicider, et non les pousser vers la mort !
Ce que nous voulons, c’est que les soins palliatifs soient accessibles à tous les Français qui en ont besoin, et qui en sont largement privés faute de choix budgétaires adaptés.
Notre objectif est 100% soins palliatifs, 0% euthanasie.
Nous serons dans la rue, à Paris, le dimanche 19 janvier 2025, pour demander une politique respectueuse de la vie, permettant d’accompagner les personnes en fin de vie, sans transgression du principe fondateur de notre civilisation, interdisant de tuer un être innocent.
Organiser une Marche pour la Vie à un coût : campagne de communication, matériel de sécurité, organisation logistique, podium, sonorisation, … Nous avons besoin de vous, et vous invitons à donner généreusement pour que la Marche pour la Vie 2025 soit un grand succès !
Chute de Bachar al-Assad : un coup dur pour la Russie, l’Iran et le Hezbollah
Extrait d’une analyse de Roland Lombardi :
[…] Le pouvoir de Bachar al-Assad s’est donc effondré ! On l’a dit, il était déjà très affaibli par les sanctions occidentales et la lassitude de ses soutiens. Il faisait ainsi face à une crise existentielle. La Russie, son allié le plus influent, est fort occupée dans une guerre en Ukraine qui consomme l’essentiel de ses ressources militaires et économiques. L’Iran et le Hezbollah, quant à eux, ont subi depuis des années et surtout depuis le 7 octobre 2023, des frappes israéliennes massives et régulières qui ont finalement limité leur capacité d’action en Syrie.
C’est un terrible coup dur pour la Russie de Poutine qui risque de perdre ses bases navale et aérienne en Méditerranée orientale que sont Tartous et Hmeimim, sauf si un réduit alaouite autour de Lattaquié a été négocié en secret entre Moscou et Ankara. De même, sa réputation et sa crédibilité jusqu’ici indéniables en tant qu’allié puissant et fidèle, risquent de fait d’en prendre un sacré coup…
Pour l’Iran et ses proxys comme le Hezbollah, déjà fortement humiliés depuis ces derniers mois par l’État hébreu, cette défaite du régime d’Assad est catastrophique. C’est « l’arc chiite » qui est brisé et Téhéran perd un nouvel allié, après le Hamas (quasiment anéanti et finalement sacrifié), ainsi que sa principale voie d’accès au Liban et à la Méditerranée. « Laisser faire » (ou commanditer ?) le Hamas perpétrer les massacres du 7 octobre 2023 pour mettre à bas les Accords d’Abraham et annihiler les normalisations qui était en cours entre Israël et les pays arabes sunnites, et n’ayant pas mesurer les conséquences et les contrecoups dévastateurs, se sera avéré au final, au regard des résultats, comme une pitoyable erreur stratégique !
Du côté de certains acteurs régionaux, comme l’Égypte de Sissi, l’Irak, la Jordanie, le Liban ou encore les Émirats arabes unis, qui ne souhaitent pas voir la Syrie sombrer dans un chaos total, c’est problématique. Même l’Arabie saoudite de Mohammed ben Salmane, autrefois ardente opposante au régime (avant 2015), avait depuis réintégré la Syrie dans la Ligue arabe et semble aujourd’hui, dans son approche plus pragmatique, très inquiète de la fin de la dynastie alaouite…
En tout cas, quelle belle victoire, certes tardives après leurs premières tentatives il y a de cela treize ans, pour la Turquie et le Qatar !
Les illusions occidentales sur les « islamistes modérés »
Ce qui est particulièrement frappant dans ce contexte, c’est le retour de la petite musique maintes fois entendue depuis 2011 et les « printemps arabes », avec un discours occidental angélique, voire irresponsable, sur les « islamistes modérés ». Hayat Tahrir al-Sham, sous la direction d’Abu Mohammad al-Joulani, est présenté dans certains médias comme un groupe ayant évolué vers une gouvernance responsable et inclusive. Rien n’est plus éloigné de la réalité. Ce groupe, héritier direct d’Al-Qaïda, utilise la Taqîya – la dissimulation stratégique – pour apaiser et « enfumer » ses interlocuteurs occidentaux tout en poursuivant son objectif de mise en place d’un État islamique strict.
L’histoire récente a montré que de tels paris sur les groupes islamistes finissent toujours par se retourner contre leurs initiateurs. Assad supprimé de l’équation, il n’y aura pas en Syrie une belle démocratie à la scandinave comme le croient encore certains. Le pays risque au contraire de se fragmenter davantage, avec au mieux une république islamique (les Frères musulmans qui attendaient leur heure et les islamistes, mieux organisés, auront toujours le dessus sur une opposition démocratique faible et divisée) et au pire, comme le rappelait récemment mon ami et spécialiste du Levan Fabrice Balanche, une guerre civile interminable comme en Libye. Cette perspective devrait alarmer les Européens, qui ne manqueront pas de subir les conséquences directes avec une nouvelle vague migratoire et la réémergence d’un foyer jihadiste sur les rives de la Méditerranée qui pourrait lancer de nouveaux attentats de masse sur le sol européen…
En attendant, la France vient de « saluer la chute d’Assad »… Hallucinant !
Israël et le dilemme syrien
Israël, pour sa part, suit la situation avec une vigilance accrue. Bien qu’il ait longtemps profité du chaos syrien pour affaiblir ses ennemis, notamment le Hezbollah et l’Iran, la chute d’Assad lui pose de nouveaux défis. […]
Samedi 14 décembre: Fête de Notre Dame de Guadalupe à Paris en l’église Saint-Roch
La fête de la Vierge de Guadalupe, Reine du Mexique et Patronne des Enfants à naître, sera solennisée à Paris samedi 14 décembre à 11h30 en l’église Saint-Roch. La messe solennelle sera célébrée selon le rit romain traditionnel pour honorer Celle qui est apparu à l’indien Juan Diego le 12 décembre 1531 à México. Alors que l’évangélisation par les franciscains arrivés en 1523 piétinait, une série d’apparition d’une Vierge métisse à la peau brune entre les 9 et 12 décembre 1531 et le miracle de la “tilma” – l’impression de l’image de la sainte Vierge sur le vêtement du voyant lors de l’apparition du 12 décembre – entraina la conversion massive de millions d’indiens mexicains en quelques années.
A l’occasion de cette solennité, les fidèles entendront des chants polyphoniques issus du répertoire des cathédrales de la Nouvelle-Espagne. Deux maîtres du baroque latino-américain seront à l’honneur : Juan MatÃas qui fut le premier indigène à devenir maître de chapelle de la cathédrale de Oaxaca (1655-1665) et Francisco López Capillas qui fut maître de chapelle de la cathédrale de México (1654-1673). Les traditionnels cantiques à la Vierge du Mexique interprétés par les musiciens mariachis clôtureront la célébration.
Eglise Saint-Roch
296 rue Saint-Honoré
75001 Paris
accès: métro L1 Tuileries, L7 L14 Pyramides.
L’Arcom veille sur la propagande
Le 12 août 2024, lors de son journal de 20 heures, TF1 diffusait un reportage comparant trois types de véhicules – un modèle thermique, un hybride et un électrique – dans le cadre d’un trajet de 311 kilomètres entre Villeneuve-d’Ascq et Étretat.
Dans ce reportage, trois véhicules ont été mis à l’épreuve :
- La DS 7 Diesel qui a réalisé le trajet sans encombre.
- Le Hyundai Tucson Hybride qui n’a rencontré aucun problème particulier.
- Le Volkswagen ID.4 Électrique pour lequel le conducteur a dû s’arrêter pour recharger entraînant un retard important.
TF1 précise que le conducteur de la voiture électrique a rencontré des difficultés avec une station de recharge en panne. Une solution de rechange a ensuite été trouvée avec une borne de faible puissance, allongeant ainsi considérablement le temps nécessaire pour terminer le trajet.
Lors de sa réunion du 23 octobre 2024, l’Arcom a émis un rappel à l’ordre à l’intention de TF1. L’Arcom a invité la chaîne à aborder les sujets relatifs à l’écologie et au développement durable avec « toute la rigueur et la mesure requise », soulignant l’importance d’un traitement équilibré de ces questions pour éviter tout malentendu auprès du public…
Syrie : la chute d’Assad illustre à quel point l’implication de la Russie en Ukraine a fragilisé sa position ailleurs
Article d’Henrik Werenskiold paru sur Geopolitika et traduit par Conflits :
L’obsession de Poutine pour l’Ukraine a conduit la Russie à canaliser pratiquement toutes ses forces militaires et ses ressources dans ce pays. il est difficile de prétendre que l’invasion s’est déroulée comme prévu par le Kremlin. La Russie a subi d’énormes pertes, affaiblissant progressivement son armée, ce qui rend de plus en plus difficile la défense de ses intérêts géopolitiques ailleurs.
Non seulement Moscou a redéployé ses forces depuis des les frontières de son immense territoire vers le front ukrainien, mais Moscou a également négligé d’autres régions où le pays a des intérêts stratégiques cruciaux, en particulier la Syrie d’Assad. Les récents événements militaires dans ce pays illustrent à quel point l’implication de la Russie en Ukraine a fragilisé sa position ailleurs.
Avec l’effondrement du régime d’Assad, l’emprise militaire russe en Syrie disparaîtra, entraînant des conséquences géopolitiques majeures pour le Kremlin. Particulièrement critique est la perte de la base maritime stratégique russe en Méditerranée orientale, un développement aux répercussions géopolitiques dépassant largement la région immédiate.
Offensive éclair
L’offensive fulgurante des groupes jihadistes contre l’armée syrienne ces dernières semaines a provoqué un effondrement du régime d’Assad plus rapide que personne ne pourrait prévoir. Contre toute attente, les insurgés ont également progressé dans les bastions alaouites de la province de Lattaquié, rencontrant peu de résistance.
C’est dans cette province que se trouvent les bases militaires russes en Syrie. Ces installations sont des cibles militaires évidentes. Les jihadistes ont à plusieurs reprises déclaré la Russie comme leur ennemi juré, et il n’y a donc aucune raison de croire que ces bases seront épargnées.
La base navale stratégique russe de la ville côtière de Tartous, ouverte sous l’ère soviétique en 1971, est donc perdue. Et sans Tartous, la Russie perd son seul point logistique maritime en Méditerranée, ce qui aura de graves répercussions sur la capacité du Kremlin à projeter sa puissance militaire au Moyen-Orient et sur le continent africain.
Un point logistique géostratégique essentiel
La base navale russe de Tartous a longtemps été un point logistique central et stratégique pour la marine russe en Méditerranée. C’est là que les navires de guerre russes pouvaient se ravitailler et être entretenus sans devoir retourner à leurs bases en mer Noire.
Cependant, compte tenu de la guerre en Ukraine et des récents événements géopolitiques, la base navale de Tartous est désormais plus stratégique que jamais pour le Kremlin. La fermeture du détroit du Bosphore par la Turquie, conformément à la convention de Montreux de 1936, empêche les navires russes d’accéder aux bases de la mer Noire.
La base de Tartous est donc devenue essentielle pour maintenir une présence navale militaire russe en Méditerranée. Elle offre un accès fiable et illimité à des installations de radoub, un chantier naval et une infrastructure de ravitaillement en carburant.
Sans cette base et avec le détroit du Bosphore fermé, la viabilité de la présence navale militaire russe en Méditerranée est gravement compromise. Les navires de guerre ont besoin d’un tel port non seulement pour le ravitaillement, mais aussi pour un entretien régulier. Sans ces infrastructures, maintenir une présence militaire prolongée devient pratiquement impossible.
Une perspective élargie
L’installation navale de Tartous joue un rôle crucial dans le soutien aux intérêts stratégiques du Kremlin bien au-delà de la Méditerranée orientale et du Moyen-Orient. La base offre un accès vital et ininterrompu à tout le bassin méditerranéen et sert également de point logistique clé pour les opérations militaires et commerciales russes en Afrique du Nord, au Sahel et en Afrique subsaharienne.
La base de Tartous facilite le transport de personnel, d’équipements et de fournitures vers les pays où opèrent les forces russes et des groupes affiliés tels que le groupe Wagner. Ce soutien est essentiel pour maintenir les opérations militaires russes en Libye, en République centrafricaine (RCA), au Mali et au Soudan, où la présence militaire russe a été significative.
Sans la base navale de Tartous, la capacité du Kremlin à projeter sa puissance sur tout le continent africain, où la Russie a réalisé des avancées géopolitiques majeures au détriment des puissances occidentales ces dernières années, sera gravement affaiblie. Il est loin d’être certain que la Russie pourra poursuivre ses projets d’exploitation des ressources dirigés par Wagner, ses projets de soutien aux juntes militaires et ses autres aventures militaires en Afrique à la même échelle qu’auparavant.
La Russie aurait-elle pu maintenir le régime d’Assad au pouvoir si la guerre en Ukraine n’avait pas eu lieu ? C’est bien sûr spéculatif, mais tout porte à croire que les forces armées russes en auraient eu la capacité si elles n’avaient pas été massivement engagées en Ukraine. Cette situation constitue donc une défaite stratégique majeure pour le Kremlin, conséquence directe de son invasion de l’Ukraine.
Creil : les prêtres et paroissiens de l’église Saint-Joseph visés par les dealers
L’église Saint-Joseph, située sur le Plateau de Creil, un quartier sensible classé QRR (quartier de reconquête républicaine), dans l’Oise (60), est perturbée par les trafiquants qui tiennent le point de deal voisin.
Plusieurs signalements ont été effectués auprès de la police dénonçant des menaces, intimidations, brimades, insultes, ainsi que d’autres agissements plus graves, émanant de ces délinquants. Le véhicule de l’un des prêtres aurait même fait l’objet d’un début d’incendie récemment.
Craignant pour leur intégrité physique, les prêtres ont alerté leur hiérarchie, ce que le diocèse de Beauvais confirme à Valeurs actuelles, tout en précisant que plusieurs plaintes ont été déposées de la part des ecclésiastiques.
Malgré les passages fréquents des polices municipale et nationale, l’église continue d’être la cible des trafiquants. Dimanche 8 décembre, la police nationale a été appelée pour chasser des perturbateurs aux abords de l’église. Ces derniers auraient menacé les prêtres et paroissiens qui leur demandaient de partir. Ils auraient également menacé de brûler l’église. À des témoins qui leur ont signifié qu’il s’agissait d’un lieu de culte, ces derniers auraient rétorqué que cela n’avait pas d’importance pour eux, puisqu’ils étaient musulmans.
Contrôlés par la police, et incapables de fournir un justificatif d’identité, les deux perturbateurs ont été interpellés, placés en garde à vue, puis déférés pour être présentés aujourd’hui en comparution immédiate, indique la préfecture de l’Oise. Il s’agit d’un certain Ahmed B., âgé de 21 ans, et d’un dénommé Saidou K., âgé de 19 ans. Les deux sont déjà connus de la justice.
Peut être que Europe 1 devrait demander d’avoir autant de fréquences que France Inter, au nom de l’égalité de traitement
De Christine Kelly dans le JDD :
[…] Selon les chiffres de l’Arcom, France Inter couvre, avec son nombre de fréquences record par rapport aux autres radios, 59 % de la population, lorsque Europe 1 couvre 38 %, RTL 37 % ou RMC 33 %.
Il y a trois raisons à ce décalage en termes de fréquences et de couverture.
- Le facteur économique et stratégique : les radios de service public, longtemps financées majoritairement par la redevance, se sont attachées à avoir une couverture la plus large possible de la population et du territoire pour répondre à leurs obligations de toucher le plus large public. Elles ont mis en service de nombreux émetteurs pour couvrir des zones très faiblement peuplées ; a contrario, les radios privées, financées par la publicité, ont avant tout cherché à maximiser le ratio couverture/coûts de diffusion. De ce fait, elles ont privilégié des développements dans des bassins urbains denses et n’ont pas été candidates systématiquement à l’exploitation de fréquences en zone rurale ou de montagne où ce ratio est potentiellement très dégradé.
- Le facteur juridique : le gouvernement dispose d’une faculté de réservation prioritaire des fréquences pour Radio France. Cette réservation prioritaire a permis de développer plus rapidement les réseaux historiques de Radio France (France Inter, France Musique, France Culture) à un moment où le spectre FM n’était pas saturé.
- Le facteur historique : la diffusion de France Inter en FM a débuté dans les années 60, celle d’Europe 1 est beaucoup plus tardive et n’a commencé qu’en 1986. Les radios dites « périphériques », Europe 1, RTL, RMC, qui émettaient alors en grandes ondes, n’ont pas cru dans un premier temps à la FM et n’ont demandé à utiliser cette bande de fréquence que cinq ans après la libéralisation de la bande FM.
L’assassin de Samuel Paty était en contact avec le groupe islamiste qui a renversé Bachar el-Assad
Mohammed al-Joulani, ancien fondateur du Front al-Nosra, affilié à al-Qaida, ex-compagnon de route d’al-Baghdadi, chef sanguinaire de l’État islamique, serait devenu modéré… Avec son groupe de rebelles islamistes Hayat Tahrir al-Sham (HTS), fondé en 2017, il a renversé le régime de Bachar el-Assad dimanche.
Quelques minutes après avoir décapité Samuel Paty, le terroriste tchétchène Abdoullakh Anzorov envoie une photo de la tête tranchée à un certain «Dnevnik_71» sur Instagram, accompagné d’un message audio : «J’ai décapité le prof, là je vais faire le djihad en France». Son interlocuteur lui répond : «Allah Akbar ! Que la paix, la miséricorde et la bénédiction d’Allah soit sur toi». Il sera identifié plus tard comme un membre actif de Hayat Tahrir al-Sham et localisé en Syrie. L’homme est un dénommé Faruq Shami, originaire du Tadjikistan, qui se faisait passer pour un reporter indépendant couvrant l’activité des groupes djihadistes en Syrie. En réalité, d’après le procès-verbal des policiers de la sous-direction antiterroriste, il tenait un «rôle dans le djihad médiatique et dans la propagande de Hayat Tahrir al-Sham». L’étude de ses comptes «professionnels» a démontré qu’il conversait régulièrement avec de jeunes radicalisés en France. Selon le FBI, qui a partagé des informations avec la police française à l’occasion de l’enquête, les dernières connexions IP de son compte Instagram ont toutes borné à Idlib, bastion de HTS depuis 2017. C’est dans cette région que le groupe islamiste a assis son autorité, et commencé son opération réhabilitation.
Abdoullakh Anzorov était en lien avec un autre djihadiste syrien, utilisant le pseudonyme «12.7X108» sur Instagram, en référence à une mitrailleuse lourde soviétique. Lui aussi aurait évolué au sein de HTS en tant que «sniper». L’assassin de Samuel Paty semblait avoir une vraie fascination pour Hayat Tahrir al-Sham. Le 4 octobre 2020, soit 12 jours avant l’attentat, il avait publié sur Snapchat une véritable ode à HTS :
«Il n’y a pas de doutes que ce qui se passe à Idlib est le vrai djihad où Allah choisit parmi ses serviteurs les shuhada (les martyrs, NDLR), et le meilleur groupe actuel à rejoindre, c’est Hayat Tahrir al-Cham».
Chronique des cinglés
Trouvé dans Le Parisien :
L’université d’Orléans renforce son engagement contre les discriminations liées à l’identité de genre et à l’orientation sexuelle en signant une convention avec le GAGL45, l’association Gay et Lesbienne du Loiret. Ce partenariat vise à consolider des actions existantes et à pérenniser des mesures inclusives au sein de l’établissement.
[…] Parmi les mesures mises en place figurent des formations pour le personnel administratif, des campagnes de sensibilisation et la possibilité pour les élèves de choisir un prénom d’usage sur tous les documents internes. Par exemple, Ludovic pourra s’appeler Ludivine si il ou elle le souhaite. « Ce dispositif est désormais opérationnel en 48 heures, garantissant une réactivité optimale », assure Didier Chavrier. […]
Si l’université a déjà pris plusieurs initiatives concrètes, comme l’organisation de stands d’information et de sensibilisation, d’autres projets restent en réflexion. L’installation de toilettes non genrées, par exemple, est à l’étude. […]