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“Une partie de la crise de la modernité se nourrit du manque de croyance en la vérité”

Mgr Salvatore Cordileone, archevêque de San Francisco, en Californie, a été interrogé dans France catholique :

Un sondage réalisé par le Pew Center en 2022 montre que 31 % des catholiques américains ne croient pas en la Présence réelle… En quoi la question de l’Eucharistie vous paraît-elle centrale pour les catholiques américains dans les années à venir ?

L’Eucharistie est au cœur de ce que nous sommes et de notre identité en tant que catholiques. Si nous perdons le sens de la Présence réelle et du caractère sacré de l’Eucharistie, nous perdons pratiquement tout le reste ! C’est la raison pour laquelle les évêques américains ont lancé en 2022 le Renouveau eucharistique national. Cet effort continu consiste en une formation de « missionnaires eucharistiques » pour répandre la foi eucharistique dans leurs paroisses, ainsi que d’autres initiatives visant à faire renaître le sacré dans notre culte. Nous insistons particulièrement sur l’importance de la musique utilisée pour célébrer la messe, à travers différents instituts revitalisant la culture catholique des arts et de la musique sacrée. Nous sensibilisons d’ailleurs nos séminaristes à la question, en leur enseignant que la musique sacrée peut être une ressource pour les paroisses.

L’Église aux États-Unis semble très encline à réaffirmer les vérités essentielles de la foi…

Une partie de la crise de la modernité se nourrit du manque de croyance en la vérité. Si chaque personne a sa propre vérité, il n’y a pas de sens de la vérité objective. […]

“Du point de vue affectif, je vivais ailleurs que dans le réel. Ce qui a retardé ma maturité sentimentale.”

Pendant son adolescence, Éric s’est laissé prendre au piège de la pornographie, sans mesurer l’impact de cette addiction sur son psychisme. Aujourd’hui marié et père de deux enfants, il témoigne auprès de l’Accueil Louis et Zélie :

Comment en êtes-vous venu à visionner du porno ? 

A dire vrai, je ne me souviens plus bien de la première fois. Ça remonte ! J’ai 48 ans et je devais en avoir 14 ou 15. Ce qui est sûr, c’est que c’était à la maison : je ne saurais plus dire quelle image précise a attrapé mon œil, en revanche je me souviens de l’émotion qu’elle a engendrée. Après, ça va très vite, tu cherches à revivre cette émotion, tu fais défiler d’autres images, puis tu visionnes des films. Une spirale t’entraîne.

Iriez-vous jusqu’à parler d’addiction ?

Oui, même si je mesure, depuis que je témoigne en cercle fermé (églises, retraites…), que d’autres sont encore plus enchaînés que je ne l’étais ! Je n’allais pas jusqu’à me relever la nuit, par exemple, mais d’une fois par semaine, je suis passé à deux puis à trois… Petit à petit, pour retrouver l’émotion, tu vas vers du plus trash. Tu te sens dépendant, sensation très désagréable.

L’environnement dans lequel vous évoluiez a-t-il joué une part dans cette addiction ?

J’avoue que je n’ai pas creusé la question. Mes parents ne s’entendaient pas très bien et il y a de lourds dossiers dans la famille, c’est vrai… Aurais-je été préservé dans un contexte plus stable ? Je n’en sais rien. J’étais un garçon doux, d’une vive sensibilité, peu enclin à mettre des mots sur ses émotions.

Ce qui est sûr, c’est que dans l’univers bourgeois dans lequel j’ai grandi, on parlait à peine de sexualité. Mon père ne m’en a jamais touché mot. Ma mère s’est contentée de laisser traîner quelques bouquins par-ci par-là, que je ne suis pas sûr d’avoir ouvert… Avec du recul, je pense que mes parents auraient dû être plus vigilants par rapport à ce que je visionnais sur mon ordi.

Avez-vous pu vous confier à quelqu’un ?

Non, j’ai tout gardé pour moi. Le propre de l’addiction, c’est que tu te mens à toi-même. Tu agis le soir, porte fermée, quand tu ne risques pas d’être démasqué. Personne ne sait rien, ça n’existe pas pour ceux que tu fréquentes, tu cloisonnes tes univers. Le Diable a horreur de la lumière… Du point de vue affectif, je vivais ailleurs que dans le réel. Ce qui a retardé ma maturité sentimentale.

C’est-à-dire ?

Mon imaginaire avait pris le dessus. Je m’étais fabriqué une image de la femme parfaite, entendez à la plastique affriolante etc. De ce fait, quand j’ai commencé à me frotter au réel, à côtoyer des filles « pour de vrai », et non plus à fantasmer sur elles par écran interposé, mon attirance pour elles n’était que sexuelle. J’étais pollué, je n’avais qu’un désir : coucher avec elles ! J’enrobais ça dans un peu de sentimentalisme et je finissais par arriver à mes fins… Immanquablement, j’ai été déçu par ces relations sexuelles qui réduisent l’autre à un objet. J’ignorais qu’aimer, c’est un cœur-à-cœur avant d’être un corps-à-corps.

Comment l’avez-vous compris ?

Par un retour progressif à la foi. J’ai été élevé dans une famille catholique, j’ai fait du scoutisme, j’ai toujours cru en Dieu, mais j’ai lâché la pratique vers 17 ou 18 ans pour toute la durée de ma vie étudiante. J’y suis revenu progressivement : une phrase de ma mère m’a marqué, un matin où j’avais la gueule de bois après une soirée festive trop arrosée : « Quel sens veux-tu donner à ta vie ? » J’ai été trouver une vieille tante religieuse qui m’a percé à jour, une de ces âmes de prière et de sagesse qui vous éclaire…

Puis, j’ai rejoint des groupes de prière, me suis inscrit à un cycle de conférences donné par les Frères de Saint-Jean pour nourrir mon intelligence… En revenant à Dieu, tout s’est délié dans ma vie, tout s’est redressé, simplifié.

Vous avez tourné le dos à la pornographie ?

Je sais que pour certains ça peut être un vrai combat qui s’inscrit dans le temps. En ce qui me concerne, ça a été relativement simple. C’est par le sacrement de réconciliation que je m’en suis sorti. En revenant dans le giron de l’Eglise, j’ai vite compris que j’avais un fardeau à déposer…Je revois cette confession à l’église Saint-Léon, à Paris la honte ressentie et la libération apportée par l’absolution du prêtre… Il y a eu quelques rechutes après, rares.

Vingt-cinq ans plus tard, pouvez-vous mesurer l’impact de ces images pornos sur vous ?

Ça a été dur de l’avouer à ma femme, que j’ai rencontrée en 2004 et épousée en 2006. Je m’en suis ouvert à elle lors de notre préparation au mariage. Elle a fait preuve d’une vraie écoute et de bienveillance. Longtemps, j’ai minimisé la gravité de cette plongée dans l’univers brutal et déshumanisant de la pornographie.

Aujourd’hui, je sais combien ça a abîmé mon âme : mon regard sur les femmes n’est pas toujours ajusté, je reste vigilant. Je détourne la tête devant une affiche, au cours d’un film… C’est pour ça que je témoigne, même si ça n’est pas facile. Je le fais anonymement dans les media par rapport à mes enfants mais à visage découvert dans certains cercles. C’est un chemin de pauvreté et d’humilité, qui me rapproche de Dieu.

Il est assez étrange que la grève de l’impôt et la grève des agents publics ne soient pas sur le même plan

De Guillaume de Thieulloy dans Les 4 Vérités :

Officiellement, la France vit sous un régime gouverné par la déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789, dont l’article 14 affirme : « Tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi, et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée. »

Il y aurait beaucoup à dire sur cette déclaration de 1789 et la mythologie qui l’entoure (et le moins que je puisse en dire est que je suis plutôt « réservé » sur cette charte de la France moderne), mais il est certain, du moins, que la Révolution a prospéré sur l’idée que l’impôt d’Ancien Régime était lourd et arbitraire.

Or, une rapide comparaison de notre situation à celle de 1788 suffit à montrer que l’impôt n’est pas moins arbitraire aujourd’hui qu’il n’était alors – et qu’il est beaucoup plus lourd.
Par conséquent, nous approchons à grands pas d’une période de turbulences où la légitimité de l’impôt risque fort d’être remise en cause.

Il est déjà assez étrange que la grève de l’impôt et la grève des agents publics ne soient pas sur le même plan. En effet, pour fonctionner, un État a besoin de deux choses : l’argent des contribuables et des fonctionnaires.

Or, non seulement la grève de l’impôt est interdite, mais même l’appel à la grève de l’impôt, quand la grève est autorisée dans la fonction publique – y compris régalienne (à l’exception des militaires).

Bénéficiant de droits particuliers (notamment l’emploi à vie), les fonctionnaires sont, au sens étymologique du mot, des privilégiés (ils ont une loi privée). Mais, de même que les privilèges de la noblesse sont devenus incompréhensibles à la fin du XVIIIe siècle car les droits ne correspondaient plus aux devoirs, les privilèges d’aujourd’hui deviennent progressivement insupportables.
Plus l’impôt s’alourdit et devient illisible, plus l’énorme masse de la fonction publique grossit, moins les citoyens peuvent croire qu’ils « consentent » à l’impôt.

Et, comme pour l’Ancien Régime finissant, tout le monde connaît le mal et ses remèdes, mais plus personne n’a le courage (ni peut-être même les moyens) d’appliquer ces derniers.

Il est tout à fait possible que l’État soit réellement devenu irréformable. En tout cas, comme jadis avec les cris d’orfraie des parlements devant toute tentative de réforme et le mépris de la noblesse de cour pour les revendications légitimes en faveur des plus nécessaires de ces réformes, nous observons les syndicats et l’extrême gauche hurler devant la moindre tentative de diminuer la dépense publique et les oligarques nous assènent leur idéologie visant à nous priver de toute propriété.

Il ne faudra pas s’étonner si tout cela finit une nouvelle fois en sanglante révolution.

Décidément, les leçons de l’histoire ne servent à rien et, du gouvernement des juges au refus des privilégiés d’écouter le peuple, Marianne V se prépare des lendemains aussi difficiles que Louis XVI !

La communauté chrétienne subit de plus en plus de persécutions selon le rapport « Persécutés et oubliés » publié par l’AED

S’appuyant sur des centaines de témoignages recueillis sur le terrain, le rapport « Persécutés et oubliés », publiée par l’AED le 22 octobre, évalue la situation dans 18 pays où les violations de la liberté religieuse à l’encontre des chrétiens sont particulièrement préoccupantes. L’étude, s’étendant du 1er août 2022 au 30 juin 2024, confirme que les chrétiens sont de plus en plus persécutés à travers le monde.

Insurrections islamistes en Afrique

Une partie du continent est en proie à la montée du djihadisme, notamment la région du Sahel –Burkina Faso, Mali, Niger, Nigeria – mais aussi le Mozambique. Des groupes terroristes tuent par milliers les civils de différentes religions. Si des musulmans et des animistes subissent aussi ces violences, les témoignages prouvent que les chrétiens sont particulièrement ciblés, surtout dans les régions où ils sont minoritaires.

Extinction au Moyen-Orient

Les populations chrétiennes de certains pays, comme l’Irak ou la Syrie, sont confrontées à une menace existentielle. En Syrie, les chrétiens ne sont plus que 250 000 aujourd’hui contre 1,5 millions en 2011. En Irak, ils sont actuellement moins de 200 000 soit environ 0,46 % de la population.

Asie : Personae non grata

Les chrétiens, minoritaires dans plusieurs pays asiatiques, sont souvent considérés comme des citoyens de seconde zone. En Inde ou au Pakistan, les attaques contre les chrétiens et les églises ne cessent d’augmenter ainsi que les enlèvements et les mariages forcés de jeunes filles chrétiennes. Les régimes autoritaires en Chine ou en Corée du Nord continuent quant à eux d’effacer toute trace de christianisme.

Amérique latine : harcèlement et expulsion

Le Nicaragua apparaît dans le rapport 2022-2024. Malgré une large majorité chrétienne dans le pays, le gouvernement Ortega multiplie les actes contre l’Église catholique, expulsant des dizaines de prêtres et fermant des centaines d’ONG chrétiennes.

Ouvrons les yeux sur la persécution des chrétiens

Par la diffusion de ce rapport, l’AED veut :

  • alerter le grand public et les gouvernements sur la situation des chrétiens persécutés dans le monde, et la menace de leur extinction.
  • témoigner que ces communautés veulent vivre librement leur foi et rester sur leurs terres ancestrales.
  • soutenir financièrement ces chrétiens par des aides concrètes sur place.

« Pour l’AED, la nécessité d’agir en faveur des chrétiens persécutés est fondamentale. Nous devons être leur porte-parole sinon qui le fera ? N’ajoutons pas à leur détresse notre indifférence ! » Benoit de Blanpré, directeur de l’AED.

Lire le rapport.

“J’ai reçu de nombreuses demandes d’euthanasie dans ma carrière de médecin. Toutes ont disparu dès que l’on apportait une réponse”

Alors que les débats sur le texte de loi sur l’euthanasie devraient reprendre au Palais-Bourbon en janvier, Philippe Juvin, député LR, maire de La Garenne-Colombes de 2001 à 2022 et chef des urgences de l’hôpital Georges-Pompidou (Paris 15e), a été interrogé dans Famille chrétienne. Extraits :

Comment accueillez-vous la reprise du « dialogue » autour du projet de loi sur la fin de vie, annoncée par le Premier ministre Michel Barnier ?

Si c’était un dialogue, je l’accueillerais avec sérénité. Mais ce n’en est pas un. J’ai vécu la première étape des débats parlementaires avant la dissolution. C’était une offensive, à bien des égards, aveugle, qui forçait un texte dont les limites étaient sans cesse repoussées. Je crains que l’on ne reparte avec un tel état d’esprit.

Sur quels points le texte, tel qu’il pourrait arriver devant l’Assemblée nationale début 2025, vous inquiète-t-il ?

Tout d’abord, le fait qu’il n’y ait plus deux textes distincts – l’un sur les soins palliatifs et l’autre sur l’aide à mourir –, comme cela nous avait été promis, est un problème majeur. Le deuxième point, c’est que nous considérons que l’euthanasie et le suicide assisté ne sont pas des soins. Or, cela est compris comme tel par le député Olivier Falorni et les promoteurs de cette loi. J’ai reçu de nombreuses demandes d’euthanasie dans ma carrière de médecin. Toutes ont disparu dès que l’on apportait une réponse au patient ou à la famille. On sous-estime tout à fait la question sociale. Quand vous êtes pauvre ou seul, sans personne pour vous tenir la main, cela peut faire naître des envies de mort. Ma crainte, c’est que cette loi, conçue par des personnes bien portantes, qui n’ont jamais vu un mort et redoutent la déchéance – et qui n’en a pas peur ? – ne s’applique qu’aux plus modestes. C’est ce que l’on observe en Amérique du Nord. Nous craignons aussi que le champ d’application ne s’étende. Pour vous dire l’état d’esprit des débats dans l’Hémicycle : l’euthanasie des mineurs a failli être adoptée ! Le projet de loi concerne désormais des catégories de personnes qui décéderont «à moyen terme». Qu’est-ce que cela signifie ? En tant que médecin, je sais approximativement dire quand il reste quelques heures à vivre à un patient, éventuellement quelques jours. Mais quelques mois, on ne sait pas. […]

La création d’un « ordinariat traditionnel » aurait notamment pour but d’obtenir un évêque

Extrait d’une tribune du Frère Antoine-Marie de Araujo, Fraternité Saint-Vincent-Ferrier, parue sur le site de L’Homme nouveau à propos de l’idée du père de Blignières concernant la création d’un « ordinariat traditionnel » en France, similaire à celui établi au Brésil pour l’Union Saint Jean-Marie Vianney et aux ordinariats personnels créés pour les anglicans souhaitant rejoindre l’Église catholique tout en conservant leurs traditions. Le Dr. Joseph Shaw, président d’Una Voce International, a réagi à cette proposition en exprimant la crainte que cet ordinariat ne confine la liturgie traditionnelle dans une sorte de réserve d’où elle ne pourrait sortir. Le Frère Antoine-Marie de Araujo souhaite ici dissiper quelques malentendus :

[…] Premièrement, l’ordinariat traditionnel proposé n’a pas pour fonction de remplacer, ni même d’englober les instituts (FSSP, ICRSP, IBP, etc.), paroisses ou communautés traditionnels qui célèbrent aujourd’hui l’ancien rite. Il n’est pas question de demander une structure dans laquelle devraient se ranger tous les catholiques traditionnels. 

La création d’un ordinariat a spécialement pour but d’obtenir un évêque (ou plusieurs), auquel les fidèles puissent demander les sacrements selon l’ancien rite latin. Cependant l’ordinariat traditionnel n’aura pas l’exclusivité de ce rite ; il ne sera pas « au-dessus », mais en un sens « à côté » des instituts, communautés et paroisses.

Insistons sur ce point : ce projet ne limite pas l’usage de la liturgie ancienne à cet ordinariat. L’appartenance à la nouvelle structure sera libre, et l’on pourra être « tradi » en-dehors d’elle. Les évêques diocésains pourront continuer à traiter directement avec leurs fidèles traditionalistes, s’ils le souhaitent ; mais certains d’entre eux préféreront laisser ce soin à l’ordinariat. L’évêque à la tête de l’ordinariat fera appel aux instituts traditionnels selon les besoins. Lui-même pourra rendre des service ailleurs.

L’ordinariat n’a donc rien d’un système fermé, universel et obligatoire. Il fournit seulement un moyen supplémentaire pour garantir aux fidèles l’accès aux sacrements dans la forme qui convient à leur bien spirituel. Ce moyen s’ajouterait aux propositions existantes, fournissant au réseau traditionnel les pièces qui lui manquent : un évêque ayant mandat, et la possibilité d’ouvrir des lieux de culte après consultation de l’évêque du lieu. […]

Calqué sur un ordinariat militaire, l’« ordinariat traditionnel », par sa nature même, ne peut pas isoler les traditionalistes. Au contraire, parce qu’il leur procurerait un moyen supplémentaire d’obtenir l’assistance pastorale dont ils ont besoin, ces fidèles ne craindraient plus d’être acculés, car ils auraient un ou plusieurs évêques capables de les comprendre et de répondre à leurs demandes légitimes.

Loin d’être un « ghetto », l’ordinariat offrirait un instrument juridique souple et ouvert, adapté à la situation diversifiée des catholiques attachés aux pédagogies traditionnelles.

Neuvaine de la joie avec Claire de Castelbajac

Claire de Castelbajac disait : « J’ai du bonheur en trop, ça déborde. Voulez-vous que je vous en donne ? »

Ce qui la distingue, c’est sa vie ordinaire vécue de manière extraordinaire, bien qu’elle ait été brève. Après avoir étudié l’histoire de l’art et restauré des œuvres religieuses en Italie, elle est décédée subitement à 21 ans d’une méningite foudroyante.  Pendant sa courte existence, elle a su vivre une relation intime avec Dieu au quotidien, en combinant une joie contagieuse avec une foi intense. Claire a marqué ceux qui l’ont connue par sa simplicité, son amour pour la beauté, et son engagement spirituel. Elle est aujourd’hui considérée comme un modèle de sainteté pour les jeunes et sa cause de béatification est actuellement instruite à Rome.

Hozana vous invite à la découvrir à travers cette « Neuvaine de la Joie » pour grandir dans la joie de Dieu !

Inscrivez vous ici

Vous recevrez chaque jour un texte ayant trait à la vie de Claire de Castelbajac, un conseil sous forme de résolution, et une prière.

Les catholiques au péril du voile islamique ?

Pour nos dirigeants, la politique de la famille se réduit aux allocations familiales

Extrait d’un entretien donné par Ludovine de La Rochère, présidente du Syndicat de la famille, dans Famille chrétienne :

[…] La famille est critiquée, caricaturée et attaquée par les uns, quand elle est ignorée, oubliée et méprisée par les autres. La déconstruction en cours génère une confusion croissante sur l’altérité des sexes, la procréation, la filiation, les générations, qui sont les fondements mêmes de la famille. Il en résulte une société marquée par la perte des repères, une grande instabilité, des violences diffuses, qui ne cessent de croître et touchent des enfants de plus en plus jeunes. La solitude, aussi, se développe, en parallèle de l’individualisme. Les objectifs du Syndicat sont donc d’agir contre la déconstruction anthropologique et sociétale, de faire entendre les voix et les besoins des familles, mais encore de développer et diffuser une vraie culture de la famille. C’est en effet la condition indispensable pour espérer une politique juste et efficace. Or, nos dirigeants ne font pas le lien entre la famille et le couple, la procréation, l’éducation, la solidarité. Pour eux, la politique de la famille, ce sont seulement les allocations familiales !

Quelles sont vos actions ?

Elles sont nombreuses, et souvent discrètes pour plus d’efficacité auprès des élus. Grâce à notre travail de veille, très pointu, nous décryptons les implications humaines, éthiques et juridiques des projets législatifs et politiques. Nous rencontrons tous les jours des élus – parlementaires, ministres ou conseillers ministériels – et institutionnels. Nous proposons une vision globale et argumentée, nous élaborons des propositions, des amendements… Nous sommes, par ailleurs, organisme consultatif auprès des Nations unies et accrédité auprès de l’Union européenne. […]

C’est pourquoi la défense de la famille est un principe non négociable : cellule de base de la société, son affaiblissement voire sa destruction ont des conséquences incalculables pour l’ensemble de la société.

Eliminer les tout-petits c’est leur credo

J’avais évoqué le rapport de la commission des affaires sociales du Sénat concernant l’accès à l’avortement. Le rapport est en ligne ici. En synthèse on n’y apprend rien de nouveau. Le recours à l’avortement a sensiblement augmenté en France depuis 1990 et cela ne semble pas émouvoir nos élus.

Par ailleurs, du fait des évolutions et parallèlement à la montée en charge de la technique médicamenteuse, la part des hôpitaux dans la réalisation des avortements a fortement diminué.

Concernant la clause de conscience des médecins, toujours dans le viseur, aucune donnée ne permet de mesurer précisément le nombre de refus opposés à des sollicitations de personnes souhaitant avoir recours à l’avortement. Aussi, le rapport évoque un récent sondage commandé à l’institut Ipsos par le Planning familial, qui indiquerait que 27 % des femmes interrogées ayant eu recours à l’avortement au cours des cinq dernières années ont été confrontées à un refus.

Parmi les mesures proposées par les sénateurs, aucune ne propose de se demander pourquoi le nombre d’avortements est en hausse constante, comment les éviter ou encore si les femmes ne préfèreraient pas garder leur enfant. Les seules pressions évoquées concerne celle des milieux pro-vie, mais surtout pas les pressions de l’entourage des femmes pour les forcer à avorter.

Ainsi, malgré la désertification médicale et la fermeture des maternités, le rapport propose de

Rendre systématique l’ouverture de centres périnataux de proximité susceptibles de maintenir localement une offre hospitalière d’IVG en cas de fermeture de services de gynécologie-obstétrique

Et comme il n’y a sans doute pas assez d’avortements, la rapport demande de

Conduire régulièrement des campagnes de communication grand public sur les modalités d’accès à l’IVG, sensibilisant les patientes au risque de désinformation en ligne.

L’évangélisation de rue avec les Missionnaires de la Miséricorde Divine

L’Église catholique consacre traditionnellement le mois d’octobre aux Missions. L’abbé Matthieu Bévillard, membre de la communauté des Missionnaires de la Miséricorde Divine, a été interrogé dans L’Homme Nouveau. Extrait :

Quelles ont été les principales initiatives réalisées par les Missionnaires de la Miséricorde Divine durant cette semaine ?

Nous n’avons pas modifié notre programme habituel pour cette semaine missionnaire, car nous sommes engagés toute l’année dans des actions d’évangélisation. Cependant, nous avons cherché à les concentrer davantage. Par exemple, nous avons organisé un chapelet public sur la place de l’église à Toulon, invitant les paroissiens ainsi que les passants à se joindre à nous. Nous avons distribué des chapelets et expliqué la prière du « Je vous salue Marie ». C’était une belle manifestation de notre foi.

De plus, nous avons mené des actions d’évangélisation de rue. Nous avons installé un stand sur la grande place, invitant les gens à entrer dans l’église, distribuant des évangiles et des images, et engageant la conversation avec eux. Ces initiatives ont été réalisées avec toute la paroisse et avec un groupe de jeunes étudiants.

Nous avons également proposé des adorations animées, laissant les portes de l’église grandes ouvertes et accueillant chaleureusement ceux qui souhaitaient prier. Bien que répondre aux objections et discuter de la foi soit important, nous croyons que c’est le Seigneur et le Saint-Esprit qui touchent les cœurs. Créer une rencontre et prier ensemble est essentiel pour ouvrir les âmes.

Qu’apporte la mission dans la vie d’un catholique ?

Nous nous sommes aperçus qu’il y a une immense joie dans la mission. Ce n’est pas juste une simple activité, on en ressort transformé. Bien sûr, on y va parfois avec appréhension, en se demandant comment on va être reçu. Mais finalement, parler de la foi est ce qu’il y a de plus beau et profond. Quand on arrive à le partager, et qu’on voit chez les gens un véritable désir, une soif, et parfois même une conversion, cela nous bouleverse.

Cela nous apprend aussi beaucoup sur nous-mêmes : on réalise qu’on n’est pas assez formés, qu’on ne prie pas assez, que notre relation avec le Seigneur pourrait être plus forte. Mais tout cela nous motive, avec une joie profonde de partager.

Nos différents groupes paroissiens – couples, jeunes – reçoivent systématiquement chaque année une proposition de mission. C’est un pilier essentiel pour structurer ces groupes et leur donner un élan missionnaire, afin de ne pas se refermer sur eux-mêmes. En cela on participer à la vie de l’Église. La mission est une des raisons d’être de l’Église.

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Une synodalité à géométrie variable – Richard de Sèze

Conférence donnée en ouverture des 3e Assises de la Tradition organisée par Renaissance Catholique et six associations à Paris : La Tradition, remède à la déchristianisation.

Vers une extension de l’euthanasie en Belgique et une légalisation en Irlande

En Belgique, la commission Santé de la Chambre des Représentants a décidé d’organiser cette année « des auditions concernant de possibles modifications de la législation sur l’euthanasie ». Ces modifications concerneraient l’euthanasie des personnes atteintes de démence. Actuellement, ces personnes peuvent demander et obtenir l’euthanasie, uniquement quand elles sont encore capables d’exprimer leur volonté de manière « consciente et éclairée ». Obtenir une euthanasie sur la base d’une « déclaration anticipée » est seulement autorisé en cas de « coma irréversible » ou d’« état neurovégétatif persistant ». L’objectif de certains législateurs est d’étendre cette possibilité aux patients « encore conscients mais devenus incapables d’exprimer leur volonté », comme ceux souffrant de « démence à un stade avancé ».

En Irlande, le rapport sur la « mort assistée » a été voté par 76 voix contre 53, après que les trois partis de la coalition ont autorisé un « vote libre ou en conscience ». Ce rapport de la commission mixte de l’Oireachtas sur l’euthanasie a été publié au mois de mars, au terme six mois de travail au cours desquels « plus de 70 témoins » ont été auditionnés. Il contient 38 recommandations et est favorable à la légalisation de l’euthanasie dans certaines circonstances.

Au Pays de Galles, les membres du Parlement, dont le Premier ministre Eluned Morgan et le ministre de la Santé Jeremy Miles, ont rejeté une motion visant à demander une nouvelle loi autorisant l’« aide à mourir » au Pays de Galles et en Angleterre. La motion rejetée proposait que les adultes souffrant de façon « intolérable » d’une maladie physique incurable soient autorisés à recourir à l’euthanasie, moyennant la mise en place de « garanties solides ». 19 membres ont voté en faveur de la motion, 26 contre et 9 se sont abstenus. Toutefois, le pouvoir de modifier la loi appartient aux députés de Westminster, qui débattront et voteront le mois prochain sur les propositions de loi visant à autoriser le suicide assisté au Royaume-Uni. De son côté, le secrétaire d’Etat à la santé britannique, Wes Streeting, a indiqué qu’il voterait contre la légalisation du suicide assisté, « en raison des craintes liées à la coercition et au sentiment d’un “devoir de mourir” ». Il a en outre fait part de son inquiétude quant au fait que les soins palliatifs ne sont pas suffisamment développés pour « donner aux gens un véritable choix ».

Ce que nous dit l’affaire du député Andy Kerbrat, arrêté avec de la drogue

Que bon nombre de députés LFI soient des voyous, ce n’est une surprise pour personne. Ainsi, le député LFI de Loire-Atlantique Andy Kerbrat a reconnu mardi avoir été pris en flagrant délit d’achat de stupéfiants. Contrôlé le 17 octobre “en possession de stupéfiants”, les policiers ont trouvé 1,35 g de 3-MMC, une drogue de synthèse, sur M. Kerbrat.

Andy Kerbrat n’a pas été mis en garde en vue mais entendu le lendemain au commissariat en audition libre. Le député LFI a précisé aux enquêteurs avoir acheté cette drogue dans l’objectif d’une soirée chemsex. Cette pratique consiste à prendre de la drogue lors de rapports sexuels. Problème, l’élu insoumis a signé une pétition, le même jour que son interpellation, appelant le gouvernement à agir contre ce phénomène.

“Nous, citoyens et citoyennes exprimons notre vive inquiétude face au phénomène grandissant du chemsex. À travers ce manifeste, nous interpellons le nouveau gouvernement, et notamment son Premier Ministre, pour qu’il prenne des mesures urgentes et spécifiques à ce groupe de consommateurs, afin de répondre à cette crise et d’améliorer la santé globale des personnes concernées”.

Voyou et hypocrite, c’est intéressant, mais ce n’est sans doute pas le plus significatif. Ni que le revendeur de drogue n’avait que 14 ans.

Non, ce qui est emblématique dans cette affaire, c’est que la gauche ne se désolidarise pas de cet élu. Elle soutient le pire des siens, comme elle a soutenu un fiché S.

A contrario la droite et le RN larguent les leurs pour un rien, souvent suite à un propos maladroit ou à un article publié dans un média de gauche. La diabolisation est le fait du diabolisateur pas du diabolisé.

Les députés Sandrine Rousseau et Sophia Chikirou pleurent ainsi sur le sort de leur député, Andy Kerbrat, cet “homme qui beaucoup souffert” et qui méritent de la compassion…

Fin prévisible

Le curé “Tiktok”, que nous avions évoqué notamment ici, vient de faire savoir qu’il défroquait. C’était hélas prévisible, au vu de la distance entre ses convictions et la foi de l’Eglise. Ce qui est plus étonnant c’est qu’il ait pu être ordonné prêtre. On apprend en effet que les autorités du séminaire avaient donné un avis défavorable, demandant dans un premier avis,

« une prolongation de son diaconat […] pour permettre une étude psychologique approfondie. Ce que l’on voit aujourd’hui, c’est une explosion que nous avions malheureusement anticipée, sans réussir à convaincre l’évêque censé l’ordonner. »

Cette même source évoque une personne qui a le goût de la « provocation » avec « un énorme besoin de reconnaissance » qui avait « un rapport difficile à l’autorité ».

Electron libre, le profil du père Matthieu Jasseron, avait déjà suscité des doutes sérieux avant son ordination. Les responsables du séminaire d’Orléans où il fut formé avaient alerté son évêque, à l’époque Mgr Hervé Giraud, sur un profil psychologique inadéquat pour le ministère sacerdotal…

Et à côté de cela, certains séminaristes, au profil plus classique, ont toutes les peines à pouvoir être ordonnés. Il y a tout de même quelque chose qui ne tourne pas rond.

“Une droiche de l’impôt et du progressisme sociétal”

De Philippe de Villiers dans le JD News :

La peur d’être accusé de conduire un gouvernement Manif pour tous l’a emporté sur toute autre considération. Le nouveau Premier ministre a rendu les armes. Il est allé à France 2 pour y confier « sa conviction intime » sur l’euthanasie et entend raccorder son projet de loi avec les travaux de la précédente mandature. L’air guilleret, on reprend le grand-œuvre. Le serment d’Hippocrate aura duré vingt cinq siècles. Voici que vient vers nous une nouvelle droite. Une droiche de l’impôt et du progressisme sociétal. La gauche est au balcon. Par un léger mouvement de recul, elle salue avec componction.

Dès l’installation de Michel Barnier à Matignon, j’ai pensé que la loi sur l’euthanasie serait une sorte de test au carbone 14, révélateur de la rupture ou de la continuité du nouveau gouvernement. Michel Barnier a rejoint la Macronie sémantique. On appelle « loi de fraternité » l’acte de tuer son prochain ; « aide active à mourir » le geste de l’euthanasie ; « mourir dans la dignité » le suicide assisté par un soignant ; « prolongement du soin » le meurtre. Nous sommes dans la société de l’esquive, où tout le monde apprend à mentir.

On ment par omission : tous les pays qui ont légalisé l’euthanasie sont pris dans les dérives de délires mortifères. Pourquoi est-ce un bouleversement anthropologique inouï ? Parce qu’il n’est pas conforme à la nature de confier à la médecine et aux soignants le soin d’administrer la mort. Et parce que c’est un changement majeur des repères de la vie commune.

Emmanuel Macron a forgé un oxymore, en osant parler de « fraternité ». La fraternité, c’est quand on sauve, pas quand on tue et qu’on ôte la vie.

Une société qui relativise l’acte de tuer est une société tribale. Une société complaisante à l’égard du suicide est une société suicidaire qui se suicide elle-même. L’indécence, c’est l’affirmation que cette loi prévoit des « conditions strictes ». On connaît la musique. La loi Veil était très restrictive et la digue a lâché. Dans les pays où l’euthanasie est légale – la Hollande, la Belgique – on pratique l’euthanasie d’enfants ; le Canada a abattu toutes les digues.

Cette loi va provoquer une triple rupture de confiance : avec les soignants, avec les proches, avec l’institution. On a recherché et imposé une sémantique de contournement. Pour ne pas avoir à affronter la vérité des horreurs à venir.

Un député, militant du suicide assisté, a avoué récemment que les partisans de l’euthanasie ne souhaitent pas utiliser cette « désignation trop chargée ». Sic. « Trop chargée » ? Oui… Trop chargée de souvenirs. Car, historiquement, elle rappelle son association avec un autre mot, l’eugénisme. L’élimination des êtres humains, par la médecine, a été un des titres de gloire du nazisme.

La loi du 14 juillet 1933 a prévu « l’aide active à mourir » et la prévention de toute descendance atteinte de maladie héréditaire. On sélectionne l’humanité à naître et à survivre. L’Allemagne nazie reste la référence d’une grande politique de l’eugénisme qui élimine les vieux et les enfants handicapés qui ont « un p’tit truc en plus ».

Ce qu’on nous présente comme un progrès l’était déjà pour Hitler en 1933. Tout un peuple l’a suivi. La sélection eugéniste nous entraîne sur le chemin de toutes les dérives, au nom du vieillard parfait et de l’enfant parfait. La marée montante de la culture de mort sape les fondements d’une société civilisée. On n’y reconnaît plus la loi morale objective, celle du Décalogue qui, en tant que loi naturelle inscrite dans le cœur de l’homme, était une référence normative infranchissable pour la loi civile.

Le sens du Bien et du Mal a été relativisé, puis inversé ; j’oserais dire : inverti. On a perdu le goût du Beau, du Vrai et du Bien. L’addition est lourde et on la paiera cher si on est encore là pour la payer.

I-Média – Kamala Harris : le naufrage médiatique ?

Cette semaine dans “I-Média”, Michel Geoffroy et Lucas Chancerelle reviennent dans l’image de la semaine sur la vieille France qui progressivement disparaît avec les boulistes qui ont été expulsés par la police à Montmartre !

Le dossier du jour est consacré au traitement médiatique de la présidentielle américaine avec Kamala Harris en difficulté lors de ses interviews et Trump qui prend de l’avance !

Les pastilles de l’info abordent :

1) Mort de Yahya Sinouar : le deux poids deux mesures ?
2) “Violences routières” : la récupération permise ?
3) Non à l’UE en Moldavie : attaque contre la démocratie ?
4) Le livre de Jordan Bardella et la censure de l’extrême gauche
5) Des Nord-Coréens dans l’armée russe ?

Pour conclure, le portrait piquant du jour en partenariat avec l’OJIM est consacré à Yves Calvi, un journaliste avec un gros appétit médiatique !

Euthanasie contre immigration, la réalité brutale de la dernière combinaison politicienne

Dénoncée par l’avocat Erwan Le Morhedec, dans La Croix :

[…] Euthanasie contre immigration, c’est en effet la réalité brutale de la dernière combinaison politicienne : j’abandonne les vieux si tu largues les étrangers, je renie les migrants si tu lâches les malades. Le compromis ne coûte pas cher : on entend mal la voix des plus faibles depuis les lieux de relégation qu’on leur réserve et, dans un cas comme dans l’autre, l’acquiescement indolent de l’opinion publique apaisera le trouble déjà léger des consciences.

À deux reprises ces jours-ci, la presse a rapporté l’un de ces marchandages misérables qui font désespérer de l’éthique même de la politique française, de nos hommes et femmes politiques. Auprès d’Europe 1, un proche de Michel Barnier évoque la loi sur la fin de vie comme une « contrepartie pour pouvoir avancer sur les dossiers liés à l’immigration ». Le Journal du Dimanche rapporte de son côté le propos d’un député macroniste :

« Barnier n’avait aucune obligation d’aborder la question de la fin de vie dans son discours de politique générale. S’il l’a fait, c’est pour faciliter l’adoption d’une loi sur l’immigration ».

Le voilà « personnellement favorable » à l’euthanasie, favorable à ce que la discussion parlementaire reprenne là où elle a été arrêtée, favorable à ce que soient repris les amendements qui ont poussé plus loin encore la dérive engagée par un texte gouvernemental déjà marqué par une permissivité rare. Le tout pour l’action d’un ministre que l’on peut penser sincèrement opposé à ce texte.

Bruno Retailleau avait les mots les plus clairs contre ce projet de loi, dans une interview donnée au Point le 23 mai dernier :

« Ce qui s’est passé à l’Assemblée est très grave (…). Tous les cadres ont sauté. Je ne suis pas surpris. J’ai toujours dit que l’encadrement de “l’aide à mourir” était illusoire.»

Et c’est une évidence : nous aurons des suicides induits, des euthanasies de résignation, si le texte passe. Devenu ministre, Bruno Retailleau s’est-il résigné à les mettre dans la balance : une euthanasie pour une expulsion ? Peut-on abandonner nos vieux, ceux qui s’effacent pour n’être un poids pour personne, dans une ultime soumission à notre civilisation dégradée, pour mettre son nom sur une nouvelle loi immigration ?

Et pour quel effet que l’empilement des précédentes n’a toujours pas permis d’atteindre ? L’unique mesure concrète aujourd’hui avancée porte sur l’allongement de la durée de rétention des étrangers sous obligation de quitter le territoire (OQTF), censée favoriser la mise à exécution des mesures d’expulsion. Alors que la durée moyenne de rétention en France était de 28,5 jours en 2023, il est douteux que cet allongement n’ait d’autre effet qu’un effet d’annonce. […]

Découverte de la plus ancienne église d’Arménie

Le site de l’université de Münster, en Allemagne a publié un article le 11 octobre 2024, faisant état de la découverte par une équipe conjointe d’archéologues de l’Académie nationale des sciences d’Arménie et de l’université de Münster, des vestiges d’une église paléochrétienne inconnue jusqu’à présent dans l’ancienne ville d’Artaxate.

Artaxate est une ancienne capitale du Royaume d’Arménie, située à l’emplacement de l’actuel village de Lusarat, tout proche de la frontière actuelle avec la Turquie. L’équipe de recherche arméno-allemande explore la métropole hellénistique d’Artaxate dans la plaine d’Ararat depuis 2018. L’édifice découvert « consiste en un bâtiment octogonal avec des extensions cruciformes », notent les archéologues, d’un diamètre d’environ 30 mètres. Le Pr Achim Lichtenberger de l’université de Münster se réjouit :

« Le bâtiment du IVe siècle est la plus ancienne église archéologiquement documentée du pays – une preuve sensationnelle du début du christianisme en Arménie ».

Le Dr Mkrtich H. Zardaryan, de l’Académie nationale des sciences d’Arménie précise que

« les églises octogonales étaient inconnues ici jusqu’à présent, mais nous les connaissons bien dans la région de la Méditerranée orientale, où elles sont apparues pour la première fois au IVe siècle après J.-C. ».

La découverte correspond aux édifices commémoratifs du début du christianisme.

Des vestiges de plates-formes en bois ont été datées par radiocarbone du milieu du IVe siècle. Le bâtiment avait un sol en mortier et des tuiles en terre cuite. Des découvertes de marbre indiquent qu’il était richement décoré avec ce matériau importé de la Méditerranée. L’équipe poursuivra ses fouilles et espère faire de nouvelles découvertes, notamment à qui l’église était dédiée.

L’article rappelle que, selon la tradition, le roi arménien Tiridate III a été converti au christianisme par saint Grégoire l’Illuminateur, à Artaxate en 301 après J.-C., faisant de l’Arménie le premier Etat chrétien du monde. Le monastère médiéval de Khor Virap dominé par le mont Ararat, situé à côté de l’église récemment découverte, rappelle cette tradition. Artaxate – Artachat aujourd’hui – a été capitale du Royaume d’Arménie, gouverné par les dynasties des Artaxiades et des Arsacides. La ville est devenue une importante métropole à l’époque hellénistique et a été capitale pendant près de six siècles.

“Cette image du cœur nous parle de chair humaine, de terre, et donc aussi de Dieu qui a voulu entrer dans notre condition historique”

Extrait de l’encyclique du pape François sur l’amour humain et divin du Coeur de Jésus-Christ :

48. La dévotion au Cœur du Christ n’est pas le culte d’un organe séparé de la personne de Jésus. Nous contemplons et adorons Jésus-Christ tout entier, le Fils de Dieu fait homme, représenté dans une image où son cœur est mis en évidence. Le cœur de chair est considéré comme l’image ou le signe privilégié du centre le plus intime du Fils incarné et de son amour à la fois divin et humain car, plus que tout autre membre de son corps, il est « signe ou symbole naturel de son immense charité ». [28]

L’adoration du Christ

49. Il est indispensable de souligner que nous sommes dans une relation d’amitié et d’adoration avec la personne du Christ, attirés par son amour représenté par l’image de son Cœur. Nous vénérons cette image qui le représente, mais l’adoration ne s’adresse qu’au Christ vivant, dans sa divinité et dans toute son humanité, afin de nous laisser étreindre par son amour humain et divin.

50. Au-delà de l’image utilisée, il est certain que le Cœur vivant du Christ – jamais une image – est objet d’adoration car il fait partie de son Corps très saint et ressuscité, inséparable du Fils de Dieu qui l’a assumé pour toujours. Il est adoré en tant que « Cœur de la personne du Verbe auquel il est inséparablement uni ». [29] Nous ne l’adorons pas isolément mais dans la mesure où, avec ce Cœur, c’est le Fils incarné lui-même qui vit, aime et reçoit notre amour. Par conséquent, tout acte d’amour ou d’adoration envers son Cœur « s’adresse en réalité au Christ Lui-même », [30] puisqu’il renvoie spontanément à Lui et qu’il est « le symbole et l’image expresse de l’amour infini de Jésus-Christ ». [31]

51. C’est pourquoi personne ne doit penser que cette dévotion pourrait nous séparer ou nous éloigner de Jésus-Christ et de son amour. De manière spontanée et directe, elle nous oriente vers Lui, et vers Lui seul, qui nous appelle à une précieuse amitié faite de dialogue, d’affection, de confiance et d’adoration. Ce Christ au cœur transpercé et brûlant est le même qui est né à Bethléem par amour, qui a parcouru la Galilée en guérissant, en caressant, en répandant la miséricorde, le même qui nous a aimés jusqu’au bout en ouvrant les bras sur la croix. Enfin, c’est le même qui est ressuscité et qui vit glorieusement au milieu de nous.

La vénération de son image

52. Il faut noter que l’image du Christ avec son cœur, même si elle n’est en aucun cas objet d’adoration, n’est pas pour autant une image parmi d’autres que nous pourrions choisir. Elle n’a pas été inventée dans un bureau ni dessinée par un artiste. « Elle n’est pas un symbole imaginaire, elle est un symbole réel qui représente le centre, la source d’où a jailli le salut de l’humanité tout entière ». [32]

53. Une expérience humaine universelle rend cette image unique. Il est en effet incontestable qu’au cours de l’histoire et dans diverses parties du monde, le cœur est devenu le symbole de l’intimité la plus personnelle, ainsi que de l’affection, des émotions et de la capacité d’aimer. Au-delà de toute explication scientifique, une main posée sur le cœur d’un ami exprime une affection particulière ; lorsqu’une personne tombe amoureuse et qu’elle est proche de l’être aimé, les battements de son cœur s’accélèrent ; lorsqu’une personne souffre d’abandon ou de tromperie de la part d’un être aimé, elle ressent une forte oppression au niveau du cœur. Pour exprimer qu’une chose est sincère et vient vraiment du centre de la personne, on dit : “Je te le dis du fond du cœur”. Le langage poétique ne peut ignorer la puissance de ces expériences. C’est pourquoi le cœur a acquis incontestablement au cours de l’histoire une force symbolique unique qui n’est pas seulement conventionnelle.

54. Il est donc compréhensible que l’Église ait choisi l’image du cœur pour représenter l’amour humain et divin de Jésus-Christ et le centre le plus intime de sa personne. Si l’image d’un cœur avec des flammes de feu est un symbole éloquent nous rappelant l’amour de Jésus-Christ, il convient cependant que ce cœur fasse partie d’une représentation de Lui. Son appel à une relation personnelle de rencontre et de dialogue est de cette manière plus significatif. [33] L’image vénérée du Christ, de laquelle se détache son cœur aimant, inclut un regard qui nous appelle à la rencontre, au dialogue et à la confiance ; des mains fortes, capables de nous soutenir ; une bouche qui nous adresse la parole d’une manière unique et très personnelle.

55. Le cœur a la particularité d’être perçu non pas comme un organe séparé mais comme un centre intime unificateur et donc comme expression de la totalité de la personne, ce qui n’est pas le cas des autres organes du corps humain. Puisqu’il est le centre intime de la totalité de la personne, et donc une partie représentant le tout, il serait facile de le dénaturer en le contemplant séparément de la figure du Seigneur. L’image du cœur doit nous renvoyer à la totalité de Jésus-Christ en son centre unificateur et, simultanément à partir de ce centre unificateur, elle nous doit nous amener à contempler le Christ dans toute la beauté et la richesse de son humanité et de sa divinité.

56. Cela va au-delà de l’attrait qu’exercent les diverses images qui ont été faites du Cœur du Christ. On ne doit pas, en effet, « mettre notre confiance dans des images ou leur demander quelque chose, comme le faisaient autrefois les païens », mais, « à travers les images que nous baisons, devant lesquelles nous nous découvrons et nous prosternons, c’est le Christ que nous adorons ». [34]

57. Par ailleurs, nous pouvons trouver certaines de ces images peu attrayantes et invitant peu à l’amour et à la prière. Cela est secondaire car l’image n’est rien d’autre qu’une figure incitative et, comme diraient les Orientaux, nous ne devons pas en rester au doigt qui montre la lune. Bien que bénie, il ne s’agit ici que d’une image nous invitant à aller au-delà, nous incitant à élever notre cœur jusqu’à celui du Christ vivant, et à l’unir à lui ; alors que l’Eucharistie est présence réelle devant être adorée. L’image vénérée convoque, indique et porte, afin de nous faire passer du temps dans la rencontre avec le Christ et dans son adoration, comme il nous semble le mieux de l’imaginer. En regardant l’image, nous nous mettons face au Christ et, devant Lui, « l’amour se fixe, contemple le mystère, en profite en silence ». [35]

58. Cela dit, nous ne devons pas oublier que cette image du cœur nous parle de chair humaine, de terre, et donc aussi de Dieu qui a voulu entrer dans notre condition historique, devenir histoire et partager notre cheminement terrestre. Une forme de dévotion plus abstraite ou stylisée ne sera pas nécessairement plus fidèle à l’Évangile, car la manière dont Dieu a voulu se révéler et se faire proche de nous se manifeste dans ce signe sensible et accessible.

Un amour sensible

59. Amour et cœur ne sont pas nécessairement reliés, car la haine, l’indifférence, l’égoïsme peuvent régner dans un cœur humain. Mais nous n’atteignons pas notre pleine humanité si nous ne sortons pas de nous-mêmes ; et nous ne devenons pas pleinement nous-mêmes si nous n’aimons pas. Le centre le plus intime de notre personne, créé pour l’amour, ne réalise le projet de Dieu que lorsqu’il aime. C’est pourquoi le symbole du cœur symbolise en même temps l’amour.

60. Le Fils éternel de Dieu, qui me transcende infiniment, a aussi voulu m’aimer avec un cœur humain. Ses sentiments humains deviennent le sacrement d’un amour infini et définitif. Son cœur n’est donc pas un symbole physique qui n’exprimerait qu’une réalité purement spirituelle ou séparée de la matière. Un regard tourné vers le Cœur du Seigneur contemple une réalité physique, sa chair humaine qui permet au Christ d’avoir des émotions et des sentiments bien humains, comme nous, quoi qu’entièrement transformés par son amour divin. La dévotion doit atteindre l’amour infini de la personne du Fils de Dieu, mais nous devons dire que cet amour est inséparable de son amour humain, et nous sommes aidés en cela par l’image de son cœur de chair.

61. Si aujourd’hui encore le cœur est perçu dans le sentiment populaire comme le centre affectif de tout être humain, c’est lui qui peut le mieux signifier l’amour divin du Christ uni pour toujours et inséparablement à son amour humain. Pie XII rappelait déjà que la Parole de Dieu, « qui décrit les dispositions du Cœur de Jésus-Christ, ne rend pas seulement compte de la charité divine mais aussi des sentiments d’affection humaine […]. Les battements du Cœur de Jésus-Christ, uni hypostatiquement à la divine personne du Verbe, ont sans aucun doute été inspirés par l’amour et par toutes les autres affections sensibles ». [36]

62. Chez les Pères de l’Église, contrairement à d’autres qui niaient ou relativisaient la véritable humanité du Christ, nous trouvons une forte affirmation de la réalité concrète et tangible des affections humaines du Seigneur. Ainsi, saint Basile souligne que l’incarnation n’est pas une chose imaginaire mais que « le Seigneur a pris sur Lui les passions de la nature ». [37] Saint Jean Chrysostome propose un exemple : « S’Il n’avait pas eu notre nature, Il n’aurait jamais été en proie à la douleur ». [38] Saint Ambroise affirme : « Puisqu’Il a pris une âme, Il a pris les passions de l’âme ». [39] Et saint Augustin présente les affections humaines comme une réalité qui, une fois assumée par le Christ, n’est plus étrangère à la vie de la grâce : « Ce qui affecte la faiblesse humaine, comme la chair même de l’humaine faiblesse ainsi que la mort de la chair humaine, le Seigneur Jésus l’a pris non par une nécessité de sa condition, mais par sa volonté de miséricorde […] afin que, s’il arrive à quelqu’un d’être affligé et de souffrir au milieux des tentations humaines, il ne se croie pas pour autant étranger à sa grâce ». [40] Enfin, saint Jean Damascène considère l’expérience affective réelle du Christ dans son humanité comme un signe qu’Il a assumé notre nature dans sa totalité et non partiellement, afin de la racheter et de la transformer entièrement. Le Christ a donc assumé tous les éléments qui composent la nature humaine, afin que tous soient sanctifiés. [41]

63. Il vaut la peine d’inclure ici la réflexion d’un théologien qui reconnaît qu’ « en raison de l’influence de la pensée grecque, la théologie a longtemps relégué le corps et les sentiments dans le monde du pré-humain, du sous-humain ou tentateur du véritable humain. Mais ce que la théologie n’a pas résolu en théorie a été résolu dans la pratique par la spiritualité. Celle-ci et la religiosité populaire ont maintenu vivante la relation avec les aspects somatiques, psychologiques et historiques de Jésus. Les Chemins de Croix, la dévotion aux plaies, la spiritualité du précieux sang, la dévotion au Cœur de Jésus, les pratiques eucharistiques […]. Tout cela a suppléé aux lacunes de la théologie en nourrissant l’imagination et le cœur, l’amour et la tendresse pour le Christ, l’espérance et la mémoire, le désir et la nostalgie. La raison et la logique ont pris d’autres chemins ». [42]

 

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