Blogs

La crise du droit canonique

Dans un ouvrage assez bref (135 pages), Paul-André Maur, haut fonctionnaire à la retraite, évoque la Crise de l’Eglise ou rupture de la Tradition, et plus précisément, comme le souligne le sous-titre, l’effacement du droit canon, qui aboutit à la création d’une Eglise synodale. Cette réflexion aborde un certain nombre de sujets, comme l’imposition arbitraire de la nouvelle messe, La Révolution dit française, la dynamique des groupes, la franc-maçonnerie, les accords avec le communisme (l’accord de Metz lors du Concile, et celui, plus récent, avec la Chine). L’intérêt de ce livre, comme le souligne l’abbé Claude Barthe dans sa préface, est d’aborder l’abandon du droit canon. L’auteur évoque notamment des affaires des années 70 (abbé Coache, Mgr Lefebvre) et, plus récemment, les Dominicaines du Saint-Esprit, qui montrent un certain mépris des droits de l’accusé et du droit canonique en général.

Dans la société civile en matière pénale, l’école de la Défense Sociale Nouvelle prévaut ; le caractère expiatoire de la peine s’efface, la place de la victime s’amenuise et l’on insiste sur la réinsertion du condamné.

Dans l’Eglise un mouvement analogue fait que le droit canon tend à éliminer le droit pénal car contraire à l’esprit du temps, et le pape Paul VI donne l’exemple du mépris des procédures canoniques. […]

Actuellement ce qui frappe les observateurs au Vatican c’est le désordre institutionnel : ils soulignent l’inflation législative et la quantité anormale de lois, décrets, ordonnances, instructions, rescrits sur les matières les plus disparates, découlant de l’absolutisme monocratique du pape François. Et la confusion qui en résulte tient en particulier à la mise à l’écart du Conseil pontifical pour les textes législatifs : le chaos le plus total est la résultante de ces facteurs.

Evoquant la Commission Sauvé, l’auteur écrit :

Ce qui caractérise le scandale de la Commission Sauvé tient au mépris du droit canonique, conséquence ultime de sa place infime dans l’enseignement des séminaires ou de ce qui subsiste sous ce nom.

Faute de juridiction pénale de l’évêque, même les infractions les plus graves ont été dissimulées et fort peu ou aucunement sanctionnées.

Il est très difficile ou même impossible d’obtenir des statistiques de l’activité des officialités en matière pénale : un prêtre canoniste dans une officialité française me confirme que les causes pénales avaient pratiquement disparu des rôles jusqu’à récemment.

L’hiver démographique qui s’est abattu sur l’Europe rend inopérants tous les projets de développement économique

De Gérard Leclerc dans France catholique :

Emmanuel Macron, en faisant appel à Michel Barnier comme Premier ministre, a probablement utilisé sa dernière carte possible. En effet, si celui-ci échouait dans l’entreprise presque impossible de trouver des majorités de compromis, en évitant des motions de censure fatales, on ne voit guère de solution de rechange. La Cinquième République, telle qu’elle a été conçue depuis ses origines, se trouve dans une situation de crise qu’elle n’a jamais connue. À la crise institutionnelle s’ajoutent d’autres crises qui mettent le pays en péril. Crise sécuritaire, crise migratoire, crise économique et financière. Il était d’ailleurs inévitable que tout cela aboutisse à une recomposition politique et idéologique, qui reflète les changements profonds de notre société. Et quand le terme de « décivilisation » est brandi pour caractériser notre dépression morale, on est bien obligé d’en déduire que nous sommes face à la nécessité d’un réexamen complet afin de déterminer un possible avenir.

Malheureusement, nous n’en sommes pas encore à ce stade de prise de conscience par nos dirigeants, du moins de la plupart d’entre eux. Quand on met le nouveau Premier ministre et son gouvernement en demeure de rester dans la stricte logique des réformes dites sociétales, avec ce qu’elles revêtent de culture hostile à la famille et même à la naissance, on se dit que c’est une culture délétère qui s’est emparée des esprits. Jean-Paul II n’avait cessé de préconiser une culture de vie à l’encontre de la culture de mort qu’il voyait se développer en Europe. Il avait parfaitement cerné les causes décivilisatrices, si évidentes aujourd’hui. L’hiver démographique qui s’est abattu sur l’Europe, qu’avait annoncé prophétiquement l’historien Pierre Chaunu, rend inopérants tous les projets de développement économique.

La naissance, maître mot de toute politique

Michel Barnier va devoir affronter la question épineuse du budget liée à la dette qui s’est accumulée ces dernières années. Mais les mesures de restriction des dépenses ne suffiront pas à résoudre nos affaires. Car là encore, nous nous trouvons face à des forces redoutables qui empêchent un redressement à long terme de notre économie. À la décélération démographique dont nous parlons n’est opposée aucune philosophie favorable à la naissance. Cette naissance dont la grande philosophe Hannah Arendt faisait le maître mot de toute politique. On pourra d’ailleurs se reporter à ce sujet sur le récent essai de Bérénice Levet, Penser ce qui nous arrive avec Hannah Arendt, Éditions de l’Observatoire.

La désagrégation de la famille se poursuit du fait d’un néo-féminisme irresponsable, qui déclare la guerre entre les sexes. On assiste aussi à l’expansion d’un mouvement aussi absurde que celui qui se réclame du slogan « No kids » analysée par Aziliz Le Corre dans L’enfant est l’avenir de l’homme. La réponse d’une mère au mouvement no kids, Albin Michel. Plus que jamais, c’est le retour à une culture de vie qui s’impose, car elle est à la racine de toute santé morale et sociale. D’elle dépend la victoire de la civilisation sur la culture de mort.

“Le Pacte pour l’avenir” de l’ONU

Il s’agit d’un Projet de résolution déposé par le Président de l’Assemblée générale le 20 septembre dernier. Le texte fait 67 pages. Derrière un catalogue de bons sentiments (éradication de la pauvreté, édifier des sociétés pacifiques, protéger les populations civiles…), on retrouve l’idéologie de l’avortement :

Assurer un accès universel aux soins de santé sexuelle et procréative et faire en sorte qu’il soit possible d’exercer ses droits en matière de procréation

Ou celle du gender :

parvenir à l’égalité des genres

Au-delà, on retrouve la défense du phénomène migratoire ou l’hystérie du changement climatique (on ne pourrait pas lutter contre le premier mais on pourrait contre le second…).

Cette proposition évoque aussi la réforme du Conseil de sécurité pour “le rendre plus représentatif, plus inclusif, plus transparent, plus efficace, plus efficient et plus démocratique” :

  • Réparer à titre prioritaire l’injustice historique faite à l’Afrique
  • Élargir le Conseil de sécurité
  • Le droit de veto est l’une des questions essentielles de la réforme du Conseil de sécurité

“La Révolution française en 1789 a essayé d’effacer Dieu de la terre. Mais Jésus est plus vivant que jamais”

Après avoir battu le Français Benoit Saint-Denis à l’UFC Paris dans la soirée du samedi 28 septembre, le combattant brésilien de MMA Renato “Moicano” Carneiro a insulté Emmanuel Macron devant les 16000 spectateurs :

“Fuck Macron, j’emmerde tous les mondialistes, j’emmerde tous ces putains de mondialistes qui essaient de faire passer un agenda politique corrompu”. “J’espère que vous comprenez que la démocratie est une erreur, la démocratie n’est pas le vrai gouvernement”.

Le combattant avait démarré ses propos, “en voulant dire du mal de la France”.

“Mais je suis allé au Louvre, je suis allé dans tout un tas de beaux endroits à Paris et j’ai juste une chose à dire : la Révolution Française en 1789 a essayé d’effacer Dieu de la Terre. Mais Jésus est plus vivant que jamais.”

 

“Les traditions culturelles et liturgiques constituent une bouée de sauvetage plus que bienvenue”

Environ 2000 pèlerins ont marché ce week-end vers Sainte-Anne d’Auray où une messe pontificale a été célébrée par Mgr Castet, évêque émérite de Luçon. La messe d’envoi avait été célébrée par l’abbé Raffray.

Dans Valeurs Actuelles, le père Danziec écrit :

40 ans. Une fine tranche de vie au regard de l’éternité. Une éternité au regard de la pente descendue. En 1985, à l’occasion d’une exposition itinérante Les Bretons et Dieu co-produite par l’Institut Culturel de Bretagne (I.C.B.) et par Buhez, association regroupant les musées d’archéologie, d’ethnographie et d’histoire de Bretagne, l’historien Alain Lacroix faisait remarquer une vérité qui n’a rien perdu de son évidence : « Comprendre la Bretagne d’aujourd’hui hors du phénomène religieux ne relèverait même pas du tour de force ». C’est que ce lien étroit, pour ne pas dire décisif et consubstantiel, entre la foi catholique et l’identité bretonne, la sagesse locale l’exprime au moyen d’un dicton synthétique : « Breton et Foi sont frère et sœur en Bretagne : Ar brezhoneg hag ar feiz a zo breur ha c’hoar e Breizh ».

Aussi, à l’heure où le catholicisme breton ne semble pas avoir échappé à la déferlante de la déchristianisation générale, une question se pose : Que reste-t-il aujourd’hui du catholicisme comme expression d’une foi inculturée ?

Depuis ses sept saints fondateurs, les fameux “pères de la patrie”, de saint Brieuc à saint Malo, de Tudgual à Tréguier ou Patern à Vannes, en passant par les grandes figures de prêtres comme Monsieur saint Yves ou saint Louis-Marie Grignion de Montfort, l’identité catholique de la Bretagne s’est tranquillement dessinée. Siècle après siècle, traditions, langue, architecture et musique bretonnes se sont constituées en parfaite osmose avec son âme religieuse. D’une façon quasi consubstantielle. Monseigneur Gourvès, évêque de Vannes jusqu’au début des années 2000, estimait, dans son ultime lettre pastorale intitulée Le renouveau de la culture bretonne ; un défi pour l’Eglise, que l’Eglise avait commis une très grave erreur en abandonnant la culture bretonne au tournant des années cinquante, même « là où elle aurait pu être sauvegardée ».

Cette déliquescence du catholicisme breton, l’historien Yvon Tranvouez en a livré une étude documentée, au titre évocateur : La Puissance et l’effacement (Presses Universitaires de Rennes, 2022). Son constat est implacable : « La Bretagne catholique a longtemps été une évidence, et voilà qu’elle ne l’est plus. On se souvient de sa puissance d’hier, on s’étonne de son effacement d’aujourd’hui ». En effet, non épargnée par la trahison de ses clercs dans le sillage des années post-conciliaires, la Bretagne a fait les frais de l’apparition d’une nouvelle religion hors-sol, laïcisée et mondialiste. Patrick Buisson, qui consacre dans son monumental ouvrage La fin d’un monde, plusieurs chapitres à l’effondrement du christianisme, rappelle le cas d’école de la Bretagne, où il n’y eut « pas de pitié pour la piété populaire ».

Identité, un mot honni

Il n’empêche, s’il existe un lien particulier entre la Foi et l’identité bretonne, on comprendra aisément que la croissance de l’une et la défense de l’autre ne se réaliseront qu’à leur profit mutuel. Le projet, spirituel et culturel, de l’association Feiz e Breizh est à cet égard éloquent. Sous le triptyque Foi – Tradition – Patrimoine, l’objectif est d’offrir aux Bretons la possibilité de renouer avec leur riche héritage patrimonial. Selon ses dirigeants, il ne saurait y avoir de fatalité au drame de l’effondrement du catholicisme en Armorique. Le pèlerinage à Sainte-Anne-d’Auray qu’ils organisent à la fin du mois de septembre, et qui se termine aujourd’hui avec une affluence record de plus de 2000 pèlerins, est devenu, en l’espace de quelques années, le plus important pèlerinage de Bretagne. Feiz e Breizh ou un état d’esprit qui claque comme une devise, faisant communier piété et culture bretonne dans une même ferveur. Un enrichissement mutuel pour le salut des âmes et la préservation d’une identité.

“Identité”, ce mot honni par les pédants et que les déracinés ont frappé d’anathème. “Identité” que les démiurges postmodernes veulent pouvoir modifier à leur guise. Oui, l’identité est bien le lieu décisif d’une partie majeure des tourments actuels. Dans son corps et dans son âme, l’homme de 2024 essuie de plein fouet, tel un petit mousse hébété, une tempête concentrée, identitaire et spirituelle. Ce drame intérieur fera jusqu’à faire dire au pape François lui-même : « Il n’y a pas pire aliénation que de faire l’expérience de ne pas avoir de racines ». Par son développement insolent Feiz e Breizh manifeste combien les traditions culturelles et liturgiques constituent une bouée de sauvetage plus que bienvenue. Bouée que le diocèse de Quimper vient pourtant de rejeter de façon invraisemblable, la communauté zélée des prêtres célébrant la messe ancienne étant priée de cesser son œuvre évangélisatrice… Quelle pitié ! Il faut le dire sans peur : dans le naufrage actuel des repères d’antan, le secours ne vient pas tant de la course au progrès que de la sagesse du passé. Les vieux pots ne font pas seulement les meilleures confitures, ils nous enseignent qu’on ne se moque pas du passé impunément.

Bertrand de Tinténiac, président du pèlerinage, en est persuadé :

« C’est bien parce que nous ne voulons pas nous abandonner à l’idéologie du monde et d’une chrétienté sans racine, coller à l’ère du temps, si prompt à suivre les humeurs de l’instant, et voguer au gré des modes et des influences, que Feiz e Breizh rassemble si largement ».

La Tradition, réalité devenue incontournable

Fort de l’engouement autour de ce double enracinement identitaire et liturgique, l’écosystème traditionnel a de beaux jours devant lui ! Pèlerinage de Chrétienté à Chartres, Feiz e Breizh à Sainte-Anne-d’Auray, sa petite sœur provençale Nosto Fe (qui organise un pèlerinage enraciné et traditionnel les 5 et 6 octobre prochains à Saint-Maximin) : partout où se trouve un peuple chrétien prêt à marcher derrière la croix, pourvu qu’il puisse communier dans un écrin rituel digne de la culture et de l’histoire de son pays, la chrétienté reste non seulement en marche mais conserve toute son énergie missionnaire ! « La Tradition, remède à la déchristianisation » sera justement le thème des 3èmes assises de la Tradition organisées à l’espace Saint-Martin (Paris, 3e) le samedi 12 octobre à venir, preuve supplémentaire de la dimension incontournable de l’univers traditionnel dans l’Eglise de France.

Se replonger dans une telle atmosphère n’est pas affaire de folklore ni même un moyen de survie. Dans un monde sans repères et sans Dieu, il est un préalable à tout redressement culturel et à toute résistance spirituelle. Et l’espoir d’une résurrection.

Victoire du FPÖ en Autriche

 Le FPÖ est arrivé en tête dimanche aux élections législatives, après une campagne en faveur de la remigration, avec 29%, et améliore son résultat de 13 points par rapport au scrutin de 2019. Il emporte 56 sièges sur 183.

Avec 26% des voix, le parti conservateur ÖVP du chancelier Karl Nehammer ne pointe qu’à la deuxième place, ten recul de 11,2 points.

Au parlement européen, le FPÖ siège avec le Fidesz hongrois de Viktor Orban et le RN.

Durant la pandémie, Herbert Kickl, patron du FPÖ, a accusé l’Organisation mondiale de santé (OMS) de «vouloir former un nouvel homme». Il dénonce par ailleurs la « folie du genre et le culte de l’arc-en-ciel » (mouvement LGBT).

Avec 29% des voix, il doit trouver des partenaires pour gouverner. Le président Alexander Van der Bellen, membre des Verts, devrait refuser à Herbert Kickl le privilège de former un gouvernement, estimant que ce dernier ne recueille pas sa « confiance ».

L’ÖVP pourrait former une grande coalition avec le parti social-démocrate (SPÖ). Celui-ci a enregistré le pire résultat de son histoire (21 %). L’ajout d’une troisième force devrait être nécessaire, ce qui n’augure pas d’une grande stabilité.

Profession de foi en Jésus-Christ et en son Église comme l’unique chemin vers Dieu et vers le salut éternel

De Mgr Schneider :

Nous croyons et professons inébranlablement ce que le Magistère ordinaire et universel de l’Église enseigne continuellement et infailliblement depuis le temps des Apôtres, à savoir

Que la foi en Jésus-Christ, Fils incarné de Dieu et l’unique Sauveur des hommes, est la seule religion voulue par Dieu.

Après l’institution de la nouvelle et éternelle Alliance en Jésus-Christ, personne ne peut être sauvé en adhérant aux enseignements et aux pratiques des religions non chrétiennes, parce que « la prière adressée à Dieu doit se relier au Christ, Seigneur de tous les hommes et unique Médiateur (1 Tm 2, 5 ; Hé 8, 6 ; 9, 15 ; 12, 24), le seul par qui nous avons accès auprès de Dieu (Rom 5, 2 ; Eph 2, 18 ; 3, 12). » (Présentation générale de la Liturgie des Heures, n. 6)

Nous croyons fermement qu’« il n’y a pas sous le ciel un autre nom qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Actes 4, 12), sinon le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, qui a été crucifié, et que Dieu a ressuscité des morts (voir Actes 4, 10).

Nous croyons qu’il est « contraire à la foi catholique de considérer l’Église comme un chemin de salut parmi d’autres, [que] les autres religions seraient complémentaires à l’Église, lui seraient même substantiellement équivalentes, bien que convergeant avec elle vers le Royaume eschatologique de Dieu. » (Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Déclaration Dominus Iesus, 21)

Nous soutenons en outre que la Révélation divine, fidèlement transmise par le Magistère pérenne de l’Église, interdit d’affirmer

  • Que toutes les religions sont des chemins vers Dieu,
  • Que la diversité des identités religieuses est un don de Dieu et
  • Que la diversité des religions est une expression de la sage volonté de Dieu le Créateur. Nous soutenons donc que les chrétiens ne sont pas simplement des « compagnons de voyage » des adeptes de fausses religions – ce que Dieu interdit.

Nous implorons avec ferveur l’aide de la grâce divine pour tous ces hommes d’Église d’aujourd’hui qui, par leurs paroles et leurs actes, contredisent la vérité divinement révélée sur Jésus-Christ et son Église comme étant l’unique chemin par lequel les hommes peuvent atteindre Dieu et le salut éternel. Avec l’aide de la grâce divine, puissent ces hommes d’Église être en mesure de faire une rétractation publique, requise pour le bien de leur propre âme et de celle d’autrui. Car « ne pas accepter le Christ est le plus grand danger pour le monde ! » (Saint Hilaire de Poitiers, In Matth. 18).

Que par les prières, les larmes et les sacrifices de tous les vrais fils et filles de l’Église, et tout spécialement des  « petits » de l’Église, les Pasteurs de l’Église, et en premier lieu le Pape François, puissent recevoir la grâce d’imiter les Apôtres, d’innombrables Martyrs, de nombreux Pontifes Romains et une multitude de Saints, en particulier saint François d’Assise, qui « était un homme catholique et entièrement apostolique, qui s’est dévoué personnellement, et a ordonné à ses disciples d’œuvrer avant tout, à la conversion des païens à la Foi et à la Loi du Christ. » (Pape Pie XI, Encyclique Rite Expiatis, 37)

Nous croyons à cette divine vérité prononcée par Jésus-Christ, pour laquelle, avec la grâce de Dieu, nous sommes prêts à donner notre vie : « Je suis le chemin, la vérité et la vie ; nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14, 6).

+ Athanasius Schneider, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Sainte-Marie à Astana

avec les participants de la Conférence sur l’identité catholique 2024

Pittsburgh, le 29 septembre 2024

Res Novae publie aussi ces réflexions d’un théologien :

Dans le cadre de nombreuses rencontres interreligieuses, et dans le sillage du Document sur la fraternité humaine, pour la paix mondiale et le vivre-ensemble, signé par le pape François et le grand imam d’Al-Azhar le 4 février 2019 à Abou Dhabi, le successeur de Benoît XVI développe une « théologie des religions » dont il est possible d’esquisser quelques traits saillants :

1/ Tout d’abord un irénisme certain, sinon déconnecté de la réalité, en particulier à l’égard de l’islam[1]. Ainsi, « le véritable islam et une adéquate interprétation du Coran s’opposent à toute violence[2]. » Et encore : « Dans l’histoire de cette nation [l’Indonésie] et dans la culture que l’on y respire, la mosquée, comme les autres lieux de culte, sont des espaces de dialogue, de respect mutuel, de coexistence harmonieuse entre les religions et les différentes sensibilités spirituelles[3]. »

2/ La disparition au moins implicite de l’évangélisation ad gentes, le but étant maintenant de « promouvoir l’harmonie religieuse pour le bien de l’humanité[4] » et surtout de faire en sorte que chacun cherche Dieu en pratiquant sa propre religion : « Je vous encourage à poursuivre sur cette voie : que tous, tous ensemble, chacun cultivant sa propre spiritualité et pratiquant sa propre religion, nous puissions marcher à la recherche de Dieu et contribuer à construire des sociétés accueillantes, fondées sur le respect mutuel et l’amour réciproque, capables d’écarter la rigidité, le fondamentalisme et l’extrémisme, qui sont toujours dangereux et jamais justifiables[5]. » Une telle position n’assume plus le caractère universel du mandat missionnaire de l’Église, pourtant encore rappelé par le dernier concile et le magistère postérieur : parce que le Christ Jésus est « l’unique médiateur entre Dieu et les hommes » (1 Tm 2, 5) et qu’il n’existe de salut en aucun autre (cf. Ac 4, 12), « il faut […] que tous se convertissent au Christ connu par la prédication de l’Église, et qu’ils soient eux aussi incorporés par le baptême à l’Église, qui est son Corps[6] ».

3/ Même si François admet que « les doctrines et les dogmes de chaque expérience religieuse sont différents[7] », selon lui les différences entre les religions ne touchent pas à l’essentiel et donc à la vérité, mais seulement à leurs aspects visibles : « Les aspects visibles des religions – les rites, les pratiques, et autres – constituent un patrimoine traditionnel qui doit être protégé et respecté ; mais ce qui se trouve “en dessous”, ce qui coule de façon souterraine comme le “tunnel de l’amitié”, c’est-à-dire la racine commune à toutes les sensibilités religieuses est unique : c’est la quête de la rencontre avec le divin, la soif d’infini que le Très-Haut a mis dans notre cœur, la recherche d’une joie plus grande et d’une vie plus forte que n’importe quelle mort qui anime le cours de notre vie et nous pousse à sortir de nous-mêmes pour aller à la rencontre de Dieu[8]. » De ce fait, les différences religieuses sont minimisées : « En regardant en profondeur, en saisissant ce qui coule au plus profond de nos vies, ce désir de plénitude qui habite le fond de nos cœurs, nous découvrons que nous sommes tous frères, tous pèlerins, tous en marche vers Dieu, au-delà de ce qui nous différencie[9]. » En réalité, conscient des différences substantielles et irréductibles entre les religions, le christianisme a toujours maintenu le caractère unique et indépassable de son message, autrement dit de l’Évangile. C’est pourquoi « la foi chrétienne ne peut pas accepter des “révélations” qui prétendent dépasser ou corriger la Révélation dont le Christ est l’achèvement. C’est le cas de certaines religions non chrétiennes et aussi de certaines sectes récentes qui se fondent sur de telles “révélations”[10] ».

4/ Tout cela implique un relativisme religieux radical, notamment quant à la communication du salut : « Toutes les religions sont un chemin vers Dieu. Elles sont – je fais une comparaison – comme des langues différentes, des idiomes différents, pour y parvenir[11]. » Au-delà de leurs divergences doctrinales, toutes les religions possèdent comme « racine commune » une quête naturelle « de la rencontre avec le divin, la soif d’infini que le Très-Haut a mis dans notre cœur[12] ». Exit la spécificité surnaturelle de la révélation biblique et donc la distinction entre la foi théologale propre à la religion chrétienne et la croyance propre aux autres religions[13], autrement dit entre ce qui est divin – Dieu s’est révélé (cf. He 1, 1-2) – et ce qui est simplement humain – la vertu naturelle de religion. Il n’est plus question de reconnaître que, « par la Révélation divine, Dieu a voulu se manifester et se communiquer lui-même ainsi que manifester et communiquer les décrets éternels de sa volonté concernant le salut des hommes[14] ». Et encore moins que le Christ est « à la fois le médiateur et la plénitude de toute la Révélation[15]. » Comme toutes les autres religions, le christianisme est ravalé à une « sensibilité religieuse » particulière parmi d’autres. Il n’y a plus de religion vraie ou fausse et le christianisme ne prétend plus être l’« unique vraie religion[16] », mais chacun « s’engage ensemble à chercher la vérité en apprenant de la tradition religieuse de l’autre[17] ». L’unité entre les hommes ne résulte plus de leur conversion à la vérité révélée dans le Christ (cf. Jn 10, 16 ; 14, 6), mais « des liens personnels d’amitié, du respect mutuel, de la défense réciproque des espaces et des idées des autres[18] ».

Conclusion : l’ensemble de cette approche, qui ne tient même plus compte du magistère conciliaire et postconciliaire sur la question, équivaut à une négation ou un abandon pratiques de l’autocompréhension de l’Église catholique et de sa doctrine sur l’unicité et l’universalité salvifique de Jésus-Christ et de l’Église, tel que formulée notamment dans la déclaration Dominus Iesus de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Celle-ci avait notamment affirmé qu’« il serait clairement contraire à la foi catholique de considérer l’Église comme un chemin de salut parmi d’autres. Les autres religions seraient complémentaires à l’Église, lui seraient même substantiellement équivalentes, bien que convergeant avec elle vers le Royaume eschatologique de Dieu[19] ». Concrètement, cette « théologie des religions » choisit également de faire l’impasse sur la vérité dans le discours ecclésial ad extra, comme si le Christ ne devait plus être aujourd’hui confessé devant tous comme « l’unique médiateur entre Dieu et les hommes » (1 Tm 2, 5), le « Sauveur du monde » (Jn 4, 42) et la « vérité » en-dehors de laquelle nul ne vient au Père (Jn 14, 6), « le seul véritable Dieu » (Jn 17, 3). En un mot, c’est l’abolition de la foi chrétienne.

Procès en béatification du roi Baudouin de Belgique, qui avait refusé de signer la loi sur l’avortement

Le pape François a annoncé dimanche, devant les 37500 fidèles, alors qu’il présidait une messe dans le stade Roi Baudouin à Bruxelles, qu’il initierait le “procès de béatification” du roi des Belges (1930-1993), qualifié d’”homme de foi” :

“À mon retour à Rome, je lancerai le processus de béatification du roi Baudouin. Que son exemple d’homme de foi illumine les dirigeants. Je demande que les évêques de Belgique s’emparent de cette cause pour la faire avancer”.

Cette annonce a surpris jusque dans les rangs des évêques de Belgique.

Le pape avait déclaré samedi qu’il souhaitait que la cause de béatification de celui qui régna sur la Belgique de 1951 jusqu’à sa mort en 1993 “progresse”. Le souverain pontife avait tenu ces propos alors qu’il se recueillait sur la tombe du roi Baudouin dans la crypte royale à Laeken.

Après la rencontre dans la basilique de Koekelberg avec les évêques, les prêtres, les religieux et les personnes consacrées, le Souverain pontife s’est rendu dans la crypte royale, sous l’église Notre-Dame de Laeken, où sont rassemblées les tombes de nombreux membres de la Maison Royale de Belgique. Accueilli par les actuels souverains, le roi Philippe et la reine Mathilde, le Pape s’est recueilli en silence devant la tombe du roi Baudouin. Ensuite, devant le roi et les personnes présentes, le Souverain pontife a «salué le courage» de Baudouin, lorsqu’il a choisi de «quitter son poste de roi pour ne pas signer une loi homicide». Le Pape a exhorté «les Belges à se tourner vers lui en ce moment où des lois criminelles sont élaborées», en référence aux lois en faveur de l’avortement et de l’euthanasie.

Cette déclaration a fait bondir le Centre d’action laïque, qui a dénoncé une “provocation, le jour même de la journée internationale pour le droit à l’avortement”. Le 30 mars 1990, le roi Baudouin avait adressé une lettre au gouvernement, annonçant qu’il ne signerait pas la loi qui dépénalisait l’avortement. Le texte avait été voté quelques jours plus tôt au parlement. Le monarque arguait dans sa missive que cette disposition était contraire à sa foi. Ce refus avait ouvert une crise institutionnelle inédite en Belgique. Une astuce constitutionnelle avait finalement été trouvée : la Constitution contient un article qui organise l’impossibilité de régner du Roi. Pendant 36 heures, le gouvernement avait dès lors repris les pouvoirs du souverain et signé la loi sur l’avortement. Le Roi avait ensuite repris ses fonctions.

Satan : un adversaire trop discret ?

Dans l’émission En Quête d’esprit, Aymeric Pourbaix et Véronique Jacquier reçoivent :

  • Anne Bernet, spécialiste d’histoire religieuse
  • Élisabeth Content, membre de la paroisse Saint-Michel à Paris
  • le père Jean-Pascal Duloisy, exorciste du diocèse de Paris

Dom Pateau : Le film “Libres”, un voyage au cœur de l’âme

Abbé de Notre-Dame de Fontgombault dans l’Indre, dom Pateau est interrogé par Jean-Pierre Maugendre sur TV Libertés à propos du film Libres, qui sort en salles mercredi prochain. Il témoigne de la réponse de ceux qui ont tout quitté pour chercher Dieu et… Le trouver. Parce que la vie n’est pas faite que de réseaux sociaux, de réfrigérateurs et de fêtes !

 

Terres de Mission – Possession, démons : le témoignage de l’exorciste du Vatican

Eglise universelle : Un directeur d’école catholique suspendu parce que… catholique

Le 11 septembre 2024, Christian Espeso, directeur de l’établissement d’enseignement catholique “Immaculée Conception” à Pau, a été suspendu pour 3 ans par le rectorat, alerté par un article de Libération. D’un lycée moribond, Christian Espeso en avait fait, en 10 ans, un des meilleurs lycées de France, travaillant de plus à la réappropriation de son caractère propre d’enseignement catholique. Reynald Secher, dont une conférence dans le lycée avait mis le feu aux poudres, fait le point sur cette atteinte grave à la liberté d’enseignement, au nom de la laïcité.

Eglise en France : Le Petit Salésien

Le N°3 de la Lettre des écoles de l’Œuvre salésienne vient de paraître. Monsieur le chanoine Despaigne nous présente l’Œuvre et cette publication dont le sujet est : Renouer avec la culture.

Eglise en marche : “Moi, l’exorciste du Vatican” du père Gabriele Amorth

Elise Blaise interroge Jean-Pierre Maugendre qui a lu et apprécié le livre du père Amorth, qui fut 30 ans exorciste : “Moi l’exorciste du Vatican”. Une plongée glaçante dans le monde des possessions et des démons mais aussi dans celui des libérations et de la grâce. Un témoignage d’une brûlante actualité alors que l’action des démons ne cesse de s’amplifier jusqu’à la victoire finale du Christ sur l’AnteChrist.

«Une position réductrice» : incident entre l’université de Louvain et le pape François sur le rôle de la femme dans l’Église

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

RÉCIT – Samedi après-midi, la visite de François à l’université de Louvain en Belgique a conduit cet établissement catholique à immédiatement publier un communiqué. Le désaccord est profond sur le rôle de la femme dans l’Église.

La pression des universités catholiques belges sur le pape François pour faire évoluer la place de la femme dans l’Église aura été sans répit pendant son séjour à Bruxelles. Provoqué comme jamais par les revendications d’un « écoféminisme chrétien », François aura toutefois résisté par la position classique de la « vocation » de la femme dans l’Église que n’aurait pas reniée son prédécesseur Jean-Paul II, déjà harponné, dans le même lieu et sur le même sujet, lors de sa visite en 1985. La première salve fut tirée vendredi dans le siège historique de cette prestigieuse université, à Leuven, désormais de langue néerlandophone. La deuxième charge a été lancée, samedi après-midi, à Louvain-la-Neuve, siège francophone de cette université catholique de renom qui fête cette année son six-centième anniversaire, une des raisons de la visite de François en Belgique. Jusqu’à la provocation d’un incident, jusque-là inédit, dans la série des voyages pontificaux.

En effet si le pape avait été longuement et chaleureusement applaudi avec standing ovation lors de cette rencontre avec les professeurs et étudiants de l’université de Louvain, le passage de son discours sur la question de la femme aura profondément déçu. Au point, qu’à peine sorti du bâtiment accompagné pourtant avec prévenance et sourire par Françoise Smets, rectrice de l’université catholique, un communiqué officiel de cet établissement était distribué dans la tribune de presse, où cette rectrice exprimait sa « divergence majeure» avec le pape «en ce qui concerne la place de la femme dans la société ».

« L’Université catholique de Louvain, expliquait ce communiqué – visiblement préparé à l’avance puisque publié 15 minutes après l’intervention de François – exprime son incompréhension et sa désapprobation quant à la position exprimée par le Pape François concernant la place de la femme dans l’Église et dans la société. Une position déterministe et réductrice face à laquelle notre université ne peut qu’exprimer son désaccord ».

Le texte ajoutait cette profession de foi : « L’UCLouvain s’affirme comme une université inclusive et engagée contre les violences sexistes et sexuelles », elle appelle l’Église à lutter contre toute « forme de discrimination » qui serait fondée sur « les origines, le sexe, les orientations sexuelles ». Valentine Hendrix, 22 ans, étudiante en master de relations internationales qui était sur la scène avec un groupe d’étudiant devant le pape, témoignait :

« on est extrêmement déçu. On a beaucoup parlé dans notre message de la place de la femme mais le pape n’a pas répondu. La position de la femme est toujours inférieure, le pape nous laisse sur le côté, nous sommes extrêmement choquées de ce qu’il a dit sur le rôle de la femme dans la société. Il nous parle d’un rôle fécond, conjugal, de maternité, c’est exactement tout ce dont on veut s’émanciper et sortir. Le pape est encore une personnalité extrêmement importante dans le monde, nous espérions qu’il puisse faire avancer le discours, ce qui n’a pas été le cas. »

«Changer de paradigme»

Que s’est-il passé exactement ? Dans une longue « lettre », lue avec passion au pape, devant tout le corps professoral sous la forme d’un récit parlé et musical, collectivement préparée pendant de longs mois par une cinquantaine d’étudiants dont cette jeune fille, cette question directe a été posée à François dans le cadre d’une lecture critique de son encyclique sur l’écologie intégrale :

« Cher Pape François, la place des femmes, où la trouver dans l’Encyclique ? Les femmes sont les grandes absentes de Laudato si’ (…) ne restons-nous pas dans une injuste répartition des tâches au nom d’une propension soi-disant “naturelle” qui débouche sur une division sexuelle du travail ? »

Les étudiants de Louvain de déplorer :

« La théologie catholique a d’ailleurs eu tendance à renforcer cette division via sa ‘théologie de la femme’ qui exalte leur rôle maternel tout en interdisant leur accès aux ministères ordonnés ».

D’où cette question des étudiants : « Quelle place, donc, pour les femmes dans l’Église ? »

Quelle place pour les femmes dans la production d’un cadre de pensée qui innerve les conceptions et les décisions dans l’Église ?

Des étudiants de l’université belge de Louvain

Premier argument, les étudiants regrettaient, que

« l’idéal de justice sociale qui est promu dans cette encyclique ne soit pas étendu à la justice de genre : elle passe sous silence le fait que la pauvreté est encore majoritairement féminine et que ce sont les femmes qui ont subi et subissent encore le plus cruellement le système de domination dénoncé à plusieurs reprises dans le texte. »

Ils adressaient cette deuxième critique. L’encyclique « Laudato si’ » parle « d’inclusion de toutes et de tous » mais travaille à « invisibiliser » les femmes. Non seulement elles sont « invisibilisées dans leurs vécus mais les femmes l’ont également été pour leurs apports intellectuels ». En effet « aucune théologienne n’est citée » par le pape dans son encyclique alors que, rétorquent les étudiants,

« nombre d’entre de ces femmes intellectuelles ont étudié et dénoncé les liens intrinsèques entre domination de la nature et domination des femmes, esquissant des voies inspirantes pour penser un écoféminisme chrétien. »

D’où cette nouvelle question : « Quelle place pour les femmes dans la production d’un cadre de pensée qui innerve les conceptions et les décisions dans l’Église ? ». Pour donner notamment l’accès aux « ministères ecclésiaux » ? Pour sortir de cette impasse les étudiants de cette université catholique ont proposé au pape de « changer de paradigme ». Il faut quitter « la figure d’un Père créateur et unique maître du monde » où « seule l’autorité masculine » vaudrait, et abandonner cette « soumission à un Père extérieur à la Création » car « elle ne correspond pas à une humanité mature et multiple ». Mieux vaut recourir « aux trésors des spiritualités » et au « développement des diverses disciplines scientifiques. » En somme, il faut abandonner « la position morale de surplomb » qui est une « seconde nature » chez « beaucoup de chrétiens » et « faire droit à la multiplicité des spiritualités et des épistémologies, à ce que Arturo Escobar appelle le “plurivers”, qui n’est pas un caprice d’intellectuel. »

«Redécouvrir le point de départ»

Le but, concluent les étudiants dans leur lettre au pape, est « d’identifier les racines d’un phénomène vieux de plusieurs siècles afin d’établir les bases d’une justice renouvelée qui considère les différentes manières de faire monde sur un plan radical d’égalité. » Avec cette dernière question : « L’Église est-elle prête à prendre en compte les inégalités de classe, de genre et de race ? » pour aller vers un « développement intégral ». Mais cela « nous paraît peu compatible avec les positions sur l’homosexualité et avec la place des femmes dans l’Église catholique» regrettaient encore les étudiants qui s’exprimaient sur une scène devant François. Dans sa réponse à ce débat théologique universitaire aux allures de dialogue de sourds, le pape François a considéré nécessaire de « redécouvrir le point de départ » avec cette question « qui est la femme et qui est l’Église ? » ne serait-ce que pour échapper aux « préjugés idéologiques ».

Pour François en effet « L’Église est le peuple de Dieu et non une entreprise multinationale » ajoutant en improvisant « l’Église est mère ». Par conséquent,

« La femme, dans le peuple de Dieu, est fille, sœur, mère. Comme moi je suis fils, frère, père. Ce sont les relations qui expriment notre être à l’image de Dieu, homme et femme ensemble et non pas séparément ! »

Et le pape d’expliquer « les femmes et les hommes sont des personnes, et non des individus ; ils sont appelés dès le “commencement” à aimer et à être aimés. Une vocation qui est mission. D’où leur rôle dans la société et dans l’Église » Du coup, a-t-il poursuivi :

« Ce qui caractérise la femme, ce qui est féminin, n’est pas déterminé par le consensus ou les idéologies. Et la dignité est garantie par une loi originelle, non pas écrite sur le papier, mais dans la chair. La dignité est un bien inestimable, une qualité originelle qu’aucune loi humaine ne peut donner ou enlever. »

Et c’est « à partir de cette dignité, commune et partagée, que la culture chrétienne élabore de manière toujours renouvelée, dans différents contextes, la vocation et la mission de l’homme et de la femme et leur être mutuel, dans la communion. Non pas l’un contre l’autre, dans des revendications opposées, mais l’un pour l’autre. » Improvisant il a alors observé « ce serait du féminisme ou du masculinisme, alors que l’homme est pour la femme et la femme pour l’homme. » Le dernier argument du pape a été d’ordre spirituel : « Rappelons que la femme est au cœur de l’événement salvifique. C’est par le “oui” de Marie que Dieu en personne vient dans le monde. La femme est accueil fécond, soin, dévouement vital. » Ajoutant hors de son texte « La femme est plus importante que l’homme ». Il a conclu sur ce point :

« Ouvrons les yeux sur les nombreux exemples quotidiens d’amour, de l’amitié au travail, de l’étude à la responsabilité sociale et ecclésiale ; de la vie conjugale à la maternité, à la virginité pour le Royaume de Dieu et pour le service. Vous-mêmes êtes ici pour grandir en tant que femmes et en tant qu’hommes. Vous êtes en marche, en formation en tant que personnes. »

Voulez-vous la liberté ? Soyez des chercheurs et des témoins de la vérité ! En essayant d’être crédibles et cohérents à travers les choix quotidiens les plus simples

Le pape François

François a terminé son intervention en abordant la question de la vérité :

« il y a une réalité plus grande qui nous éclaire et nous dépasse : la vérité. Sans vérité, la vie perd son sens. L’étude a un sens lorsqu’elle cherche la vérité, et en la cherchant, elle comprend que nous sommes faits pour la trouver, y compris en étant critique. La vérité se laisse trouver : elle est accueillante, elle est disponible, elle est généreuse. »

Dernier conseil de François :

« Si nous renonçons à chercher ensemble la vérité, l’étude devient un instrument de pouvoir, de contrôle sur les autres. Elle ne sert pas, mais domine. Au contraire, la vérité nous rend libres. Voulez-vous la liberté ? Soyez des chercheurs et des témoins de la vérité ! En essayant d’être crédibles et cohérents à travers les choix quotidiens les plus simples. Ainsi, cette Université devient, chaque jour, ce qu’elle veut être, c’est-à-dire une Université catholique ! »

Il a même ajouté ce conseil improvisé :

« Avancez, n’entrez pas dans la lutte et les dichotomies idéologiques, l’Église est femme. »

Les saint archanges

Lu dans France catholique :

Ils n’ont évidemment pas de date de naissance, ni de date de mort ! Ce ne sont pas des hommes, mais des anges. Bien que la réforme du calendrier catholique ait mis ensemble Gabriel – anciennement le 24 mars –, Raphaël – anciennement le 24 octobre – et Michel, c’est Michel qui remporte tous les suffrages encore aujourd’hui. Attestés par tant de textes bibliques, l’existence et le rôle particulier des archanges font partie de la vie profonde des croyants.

Michel est le « grand prince » protecteur d’Israël. Le livre de Daniel, comme celui de l’Apocalypse, nous donnent le sens de sa mission sur cette terre et dans les cieux, en particulier son éternel combat contre Satan. Dans la tradition religieuse, il apparaît comme le chef des anges, celui qui protège l’homme des démons. Nombreuses sont ses apparitions au cours des siècles. Celle du 8 mai 495, sur le mont Gargan, marquera l’antiquité chrétienne. Il est, en outre, « psychopompe », c’est-à-dire qu’il conduit les morts et pèse les âmes au jour du Jugement.

Il est le patron des banquiers, des radiologues, de ceux qui utilisent la chaleur du four  – les pâtissiers et les gaufriers – et des parachutistes !

Gabriel est l’archange dont parlent aussi le livre de Daniel et l’Évangile puisque c’est lui qui apparaît à Zacharie et à la Vierge Marie et leur délivre des messages divins. Il est le patron des télécommunications et des ambassadeurs.

Le livre de Tobie, quant à lui, nous décrit l’assistance extraordinaire de Raphaël qui en fait le saint patron des routiers, des guérisseurs, et des mutilés de guerre !

Étymologie du nom des archanges

De racine hébraïque : Gabriel, « Force de Dieu ». Raphaël, « Dieu qui guérit ». Michel, « Qui est comme Dieu ».

Hauts lieux et célébrités

En France, plus de 200 communes portent le nom de Michel. Deux grands lieux lui sont consacrés : dans la Manche, le Mont-Saint-Michel depuis le VIIIe siècle et, en Italie, le château Saint-Ange, à Rome, depuis le VIe siècle. Au sommet du mausolée d’Hadrien, la statue de l’archange rappelle son apparition au pape Grégoire le Grand en 590 pour arrêter l’épidémie de peste de Rome.

Pensée spirituelle à propos des archanges

« Leur intuition est si prompte, si vive, si profonde, qu’il leur est impossible d’être, comme nous, surpris par l’erreur » (Dom Guéranger).

Courte prière à saint Michel

« Saint Michel Archange, que votre protection me défende contre tous mes ennemis visibles et invisibles. »

Visite apostolique de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre

Communiqué de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre :

La Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre (FSSP) a récemment été informée par le Dicastère pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique de l’ouverture d’une visite apostolique de la Fraternité. Comme le préfet de ce Dicastère a tenu à le préciser lui-même au Supérieur Général et à ses assistants lors d’une rencontre à Rome, cette visite ne trouve pas son origine dans des problèmes de la Fraternité, mais a pour but de lui permettre de savoir qui nous sommes, comment nous nous portons et comment nous vivons, de manière à nous apporter l’aide dont nous pourrions avoir besoin.

La dernière visite apostolique ordinaire de la Fraternité avait été entreprise en 2014 par la Commission Ecclesia Dei. Le Dicastère pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique étant depuis trois ans en charge de la FSSP et des autres instituts ex-Eccelsia Dei, c’est à lui que revient désormais de veiller sur elle.

Par ailleurs, le Séminaire Saint-Pierre de Wigratzbad (Allemagne) et le Séminaire Our Lady of Guadalupe (Denton) ont reçu 42 nouveaux séminaristes en cette rentrée de septembre 2024 :

  • 25 nouveaux séminaristes à Wigratzbad. Parmi eux, 10 Français, 3 Slovènes, 3 Suisses, 2 Italiens, 2 Néerlandais, 1 Croate, 1 Portugais, 1 Espagnol, 1 Anglais, 1 Allemand.
  • 17 nouveaux séminaristes ont fait leur rentrée aux Etats-Unis, parmi lesquels 1 Mexicain, 1 Vietnamien, 3 Canadiens et 12 Américains.

Dans un message aux membres de la Confraternité Saint-Pierre, l’abbé Hubert Bizard, Vicaire général de la FSSP, écrit :

Nous souffrons beaucoup de ne pas être compris par certains évêques ou prêtres qui estiment que notre liturgie divise l’Eglise.

Nous souffrons de restrictions importantes (parfois totales) appliquées pour la célébration des sacrements selon les livres traditionnels.

Nous souffrons concrètement d’être considérés dans bien des endroits comme des catholiques de seconde zone ; ou encore d’être souvent perçus comme “un problème à traiter” voir “à éradiquer”.

Nous souffrons d’un manque de charité à notre égard très fréquent et d’une dureté pastorale qui semble aujourd’hui n’exister que pour les fidèles attachés à la messe traditionnelle.

Nous voudrions pouvoir nourrir notre vie spirituelle sereinement, dans la paix et la charité, selon des pratiques liturgiques qui nous sont chères et qui ne sont pas seulement affectives.

Cependant, nous devons nous aussi faire un petit examen de conscience et nous poser la question de l’image que nous donnons parfois autour de nous.

Si la grande majorité des fidèles et des prêtres dits “traditionnels”, n’aspirent qu’à la sanctification de leurs âmes selon les moyens liturgiques et disciplinaires antiques de l’Eglise, d’autres parfois malheureusement, en plus petit nombre mais bruyants, semblent engagés dans une sorte de combat contre “l’Eglise conciliaire”, soulignant des scandales -parfois malheureusement bien réels-, cultivant les oppositions et portant des jugements publics sans nuance et sans aucune autorité pour le faire.

Internet et son anonymat facilitent d’ailleurs grandement cette pratique : il est tellement facile de dire du mal “sur la toile”. Multipliant d’ailleurs ainsi la malignité de la médisance par l’importance du public atteint.

Un mouvement que beaucoup connaissent dans nos milieux, –Paix liturgique-, s’illustre particulièrement dans le domaine de la polémique, et nous fait, je crois, un grand tort, offrant une image caricaturale et déplorable de notre famille liturgique qu’il se propose pourtant de défendre.

Arrosant de lettres numériques (plus de mille cent déjà) le monde catholique, Paix liturgique pratique la dérision, l’ironie, le mépris et l’insulte de manière régulière envers des prêtres, des évêques et des cardinaux. Sans oublier le pape. Tant et si bien qu’il est donné en exemple par beaucoup de ceux qui ne nous comprennent pas, pour nous accuser de mépriser l’Eglise. Dans certaines difficultés que nous avons pu traverser, son action fut même parfois invoquée pour remettre en cause le bien-fondé d’un lieu de culte traditionnel.

Est-il vraiment catholique de procéder à des pratiques de dénigrement de l’autorité dans l’Eglise ? Est-ce cela “la tradition de l’Eglise” ? Est-ce également là vraiment faire oeuvre de “paix liturgique” ? Est-ce là encore vraiment défendre la vérité ? Nous sommes persuadés du contraire.

Une telle manière d’agir ne peut que contribuer à imprimer sur le catholique traditionnel l’image d’un arrogant donneur de leçons, s’estimant meilleur que les autres et se permettant de critiquer le reste de l’Eglise.

Cette image, véhiculée par certains blogs et forum “tradis” de différents pays, est certainement celle qui, en partie, a servi à justifier les mesures prises par le Motu proprio Traditionis custodes ; présentant finalement les fidèles attachés à notre rit comme les héritiers des pharisiens de l’Evangile ; d’odieux défenseurs de la loi se faisant les juges du reste de l’Eglise.

Voulons-nous cultiver dans l’Eglise cette image détestable et dommageable par une attitude de critique permanente ?

Il ne s’agit pas d’être aveugle ou naïf quant aux problèmes dans l’Eglise et aux injustices bien réelles que nous subissons et dont encore une fois nous souffrons. Mais ces problèmes et injustices ne justifient pas n’importe quoi. Même si, et il faut tout de même le noter, les restrictions et vexations mesquines imposées depuis quelques années par certaines autorités ecclésiastiques, ne peuvent que favoriser un climat d’incompréhension et d’exaspération grandissantes.

Mon jugement paraitra peut-être dur à certains, mais l’attachement et la défense de la messe traditionnelle ne peuvent se faire au détriment de la charité et de la vérité. Ni de l’humilité.

Il faut savoir reconnaitre les torts qui peuvent être ceux de notre famille ; et travailler à notre conversion avant de souhaiter celle du prochain.

Dieu ne nous bénira qu’à ce prix.

La Fraternité Saint-Pierre, dans la fidélité à ses constitutions, veut apporter dans l’Eglise sa pierre ; non pour lapider, mais pour bâtir.

Saint Gabriel, l’ange de l’impossible

Dans l’émission Les Belles figures de l’Histoire, Aymeric Pourbaix reçoit Anne Bernet, spécialiste d’histoire religieuse, pour évoque l’archange saint Gabriel, l’ange de l’impossible :

 

Philippine, victime de l’incurie d’Emmanuel Macron et de Gérald Darmanin

Rappel :

 

Bernard Antony, président de l’AGRIF, souligne :

Une fois de plus, une fois encore, la tragédie d’une enfant massacrée.

Philippine, violée, assassinée par un ressortissant marocain n’ayant rien à faire en France, un récidiviste sous OQTF non exécutée, comme presque toujours.

Le visage de la jeune fille sur des affiches de groupes étudiants révoltés, protestant contre le laxisme judiciaire entraînant de pareilles abominations.

L’UNEF et autres groupuscules de gauche wokistes, léninistement déshumanisés, accomplissent l’abomination à Sciences-Po Lyon et autres instituts universitaires de déchirer ces affiches, de lacérer le visage de la jeune martyre de la carence d’une institution judiciaire de plus en plus inapte à combattre la barbarie.

Atrocité d’une peine de mort toujours plus fréquemment réservée aux innocents, aux enfants, aux jeunes filles, aux personnes sans défense.

Quand donc retrouvera-t-on un État efficacement protecteur de ses sujets ?

Les rassemblements et manifestations se multiplient pour mettre la pression sur nos politiques :

Dédicace de saint Michel Archange

Nous remercions l’association Una Voce de nous autoriser à publier des extraits des excellents commentaires des cinq pièces grégoriennes du dimanche ou de la fête à venir.
Vous aurez la totalité des textes sur le site et nous ne pouvons que vous encourager à vous abonner à la newsletter hebdomadaire en cochant dans la case adéquate sur la page d’accueil.

La fête du 29 septembre, la Saint-Michel, a toujours été très populaire dans la chrétienté, et de nombreuses traditions lui sont liées ; c’est encore à la campagne la date de certaines échéances.

Dans l’ordo de 1962, cette fête de la Dédicace de Saint Michel Archange, fête de première classe, a la préséance cette année 2024 sur le XIXdimanche après la Pentecôte (dont on ne fera qu’une mémoire aux messes) et sur la solennité de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, qui aurait pu être célébrée (de façon certes facultative).

Dès les premiers siècles de l’Église, on célébrait en ce jour la fête de tous les Saints Anges. Puis cette date fut choisie au VIe siècle pour consacrer une basilique romaine dédiée à saint Michel Archange, le prince de la milice céleste ; on composa une messe pour cette dédicace, qui devint la messe de la fête ; mais elle fut ensuite transférée au dix-huitième dimanche après la Pentecôte, et on reprit pour le 29 septembre la messe des Saints Anges, tout en lui conservant son titre de ” Dédicace de Saint-Michel “. Les chants du propre de la messe se rapportent donc aux anges en général, sauf l’alléluia qui a été rajouté postérieurement et qui s’adresse à saint Michel…

Introït : Benedicite Dominum

L‘Introït et le Graduel de la Dédicace de Saint Michel Archange ont à peu près le même texte, ce qui est assez rare ; il est tiré du psaume 102, grand cantique de louange et d’action de grâces, où toute la création est invitée à s’unir à notre adoration et à notre reconnaissance. Le verset choisi est évidemment celui qui s’adresse aux anges :

Benedicite Dominum, omnes Angeli ejus, potentes virtute qui facitis verbum ejus ad audiendam vocem sermonum ejus.
Bénissez le Seigneur, tous ses anges, qui exécutez sa parole avec force et puissance en vous soumettant à la voix de ses commandements.

Nous trouvons ici résumés les deux principaux rôles des anges : d’abord bénir, benedicere, dire du bien, c’est-à-dire chanter la louange divine ; ensuite accomplir fidèlement les missions qui leur sont confiées par le Seigneur, notamment dans leurs interventions auprès des hommes.

La mélodie de cet Introït est pleine d’allant, vive et joyeuse ; ce n’est qu’à la fin qu’elle s’incline pour adorer la parole divine en une cadence plus douce et contemplative. Le verset est bien entendu le début du psaume 102 :

Benedic anima mea Domino, et omnia quæ intra me sunt nomini sancto ejus.
Mon âme, bénis le Seigneur, et que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom.

Graduel Benedicite Dominum

Nous retrouvons dans le Graduel du 29 septembre le même texte que dans l’Introït, tiré du psaume 102, mais un peu écourté :

Benedicite Dominum, omnes Angeli ejus, potentes virtute qui facitis verbum ejus.
Benedic anima mea Dominum, et omnia interiora mea nomen sanctum ejus.
Bénissez le Seigneur, tous ses anges, qui exécutez ses paroles avec force et puissance.
Mon âme bénis le Seigneur, et que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom.

On trouve dans la deuxième partie de ce Graduel la version ancienne du psautier datant de saint Jérôme alors qu’on avait dans le verset de l’Introït une version révisée plus récente qui est utilisée dans l’office.

La mélodie de ce Graduel est évidemment très différente de celle de l’Introït ; c’est une mélodie type, qu’on a rencontrée en particulier aux temps de la Septuagésime et du Carême. Elle est faite de grandes vocalises très amples, unissant des passages au grave mystiques et profonds et des montées à l’aigu enthousiastes.

Alléluia : Sancte Michael

L‘Alléluia du 29 septembre est le seul chant de cette messe qui s’adresse à saint Michel. Michaël, qui signifie en hébreu ” Qui est comme Dieu ? “, est le nom donné au prince de la milice céleste, qui s’oppose à Satan, l’ange déchu, chef des esprits infernaux, et c’est le salut de chacun de nous qui est l’enjeu de ce combat gigantesque. C’est pourquoi saint Michel est particulièrement invoqué dans la liturgie des défunts, et on le représente traditionnellement tenant la balance où sont pesées les âmes au jugement dernier. Cela explique le texte de cet Alléluia, qui n’est pas tiré de la Sainte Écriture, mais qui est une prière très ancienne :

Sancte Michael Archangele, defende nos in prælio, ut non pereamus in tremendo judicio.
Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat, afin que nous ne périssions pas au jour du jugement redoutable.

 La mélodie de cet Alléluia est très chantante, joyeuse et affirmative, montant et descendant toute l’octave ; elle exprime une totale confiance dans l’intercession du grand archange.

Offertoire : Stetit Angelus

Le texte de l’Offertoire du 29 septembre est tiré de l’Apocalypse de saint Jean au chapitre 8 ; on sait que les anges tiennent une grande place dans les visions de l’Apôtre

Stetit Angelus juxta aram templi, habens thuribulum aureum in manu sua, et data sunt ei incensa multa, et ascendit fumus aromatum in conspectu Dei.
Un ange se tint auprès de l’autel du temple, tenant à la main un encensoir d’or ; on lui donna beaucoup d’encens, et la fumée des parfums s’éleva en présence de Dieu.

Saint Jean ne nous dit pas si cet ange est saint Michel ou un autre. En tout cas la fumée de l’encens est évidemment la figure de nos prières qui montent vers Dieu, et une des missions des anges est précisément de les porter en présence de la majesté divine.

La mélodie de cet Offertoire reprend celle d’un ancien Offertoire de la fête de l’Ascension Viri Galilæi, qu’on retrouve également dans l’Offertoire Justorum animæ du commun des martyrs qui est chanté à la fête de la Toussaint. Elle se déroule d’abord d’une façon assez ample et solennelle, avec toutes ses cadences au grave, puis tout à coup sur le mot ascendit (comme dans celui de l’Ascension) elle s’élève à l’aigu en un grand élan de façon très expressive, puis redescend pour conclure dans l’ambiance assez grave du début.

Communion Benedicite

Le texte de la Communion du 29 septembre présente une certaine ressemblance avec celui de l’Introït, invitant également tous les anges à bénir le Seigneur ; il n’est pourtant pas tiré du même psaume, mais d’un autre cantique de l’ancien testament, celui des 3 jeunes hébreux dans la fournaise au livre de Daniel, auquel la liturgie fait de nombreux emprunts. Les 3 jeunes hommes y invitent toutes les créatures les unes après les autres à se joindre à leur action de grâces, et bien entendu les créatures célestes, les anges ne sont pas oubliés :

Benedicite, omnes Angeli Domini, Dominum, hymnum dicite et superexaltate eum in sæcula.
Tous les anges du Seigneur, bénissez le Seigneur, chantez une hymne et exaltez le au-dessus de tout à jamais.

La mélodie n’est pas légère et enthousiaste comme celle de l’Introït, elle est plutôt intérieure et contemplative, mais c’est une invitation pleine de ferveur avec de beaux élans.

Le rôle de l’Eglise catholique dans la fondation du Canada

Alors que le diocèse de Québec fête ses 350 ans, thème du dernier numéro de France catholique, le sociologue québécois Mathieu Bock-Côté déclare :

L’Église a joué un rôle rapidement après l’arrivée de Samuel de Champlain, fondateur de la ville de Québec en 1608. Avec l’arrivée des missionnaires récollets puis jésuites au début du XVIIe siècle, l’Église s’est montrée ambitieuse en voulant convertir les Amérindiens et implanter durablement la foi catholique dans le Nouveau Monde. Dès lors, elle s’est occupée des fonctions dites « sociales » de la société – éducation, soin… Elle devint une institution centrale dans la société qui prenait forme dans la vallée du Saint-Laurent. À partir de la Conquête anglaise de 1760, qui voit le peuple français d’Amérique tomber sous la souveraineté britannique, l’Église est la seule institution qui soit restée en propre aux Canadiens français, devenant centrale dans l’organisation culturelle et politique de leur pays.

Quand vous dites que l’Église était la seule institution, cela signifie-t-il qu’il s’agissait d’une théocratie ?

Il faut plutôt voir cela comme l’équivalent du modèle irlandais ou polonais. Même sans État, une nation cherche toujours à se donner une forme politique : l’Église a ainsi permis une structuration politique, incarnant la continuité nationale. Par la tenue des hôpitaux, des écoles bien sûr, mais pas seulement. Ainsi, Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal de 1840 à 1876, était un véritable homme d’État, parce qu’il établissait des paroisses dont s’occupaient les Canadiens français et non anglais, permettant l’élaboration d’un maillage politico-religieux où la société sans État a pu s’épanouir dans un cadre ecclésial. L’influence de la foi catholique dans l’histoire du Canada français se retrouve jusque dans le nom des villages. Mon père disait qu’on avait dépeuplé le Ciel pour tous les nommer, tant ces villages portent les noms de saints ! La foi populaire était également très vive, jusque dans les années 1960 et la Révolution tranquille. […]

Face à l’antihumanisme, retrouver la foi

Véronique Bourgninaud, diplômée de l’École supérieure de commerce de Paris, docteur en histoire moderne, a enseigné la bioéthique à l’institut de formation Capsud Méditerranée à Toulon. Elle a publié un ouvrage Contre la détestation de l’homme par l’homme. Plaidoyer pour la personne humaine dans lequel elle dénonce le transhumanisme, l’idéologie et du genre et l’antispécisme. Face à cet antihumanisme fondamental et implacable, l’auteur nous livre des clés pour retrouver le sens de la transcendance si intimement liée à l’homme.

Il nous semble insuffisant de répondre à ces désordres profonds par le seul rappel de la loi naturelle, même si celui-ci est nécessaire. Quand on explique par les seules lois naturelles les malheurs qui affligent les peuples (par exemple en voyant la misère des peuples comme le seul résultat des faits économiques ou politiques désordonnés), on risque d’oublier que ces malheurs ont une cause morale plus profonde et proviennent de ce que beaucoup d’hommes mettent leur fin dernière là où elle n’est pas, dans des biens naturels ou matériels qui divisent, au lieu de la mettre dans le Bien surnaturel qui seul unit. Même la loi naturelle dans sa version laïque, sans le rappel de la source dont elle émane et sans l’humble assentiment de l’esprit à la recevoir comme un don révélé, semble buter fatalement contre le fait du mal dans le monde. Un doute tenace demeure toujours sur l’origine de cette nature et sa légitimité. La loi naturelle trouve dans la loi éternelle sa vérité première et ultime : “Seul parmi tous les êtres animés, l’homme peut se glorifier d’avoir été digne de recevoir de Dieu une loi : animal doué de raison, capable de comprendre et de discerner, il règlera sa conduite en disposant de sa liberté et de sa raison, dans la soumission à Celui qui lui a tout remis” [Tertullien]. Ainsi, “ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu”, et l’acte raisonnable demeure incomplet s’il n’est pas conforme à la nature de Dieu.

Comment donc porter remède à ces désordres contemporains dont nous souffrons tous plus au moins ? Cela paraît impossible sans la profession de foi et sans une radicale conversion des coeurs et des peuples : “L’héroïsme chrétien deviendra un jour l’unique solution des problèmes de la vie.” Seule la foi, en révélant la cause et la finalité suprême de tout être, permet de comprendre et de porter un jugement de valeur définitif sur ces idéologies nihilistes. Le grand problème actuel se trouve dans le conflit entre l’universalisme du règne du Christ, qui libère les âmes et restaure les êtres, et le matérialisme ou le naturalisme qui conduisent à l’oppression des faibles et la dénaturation du vivant.

Philippine : entre le feu de la colère et le poids des larmes

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services