Lexique sur la famille, la vie et les questions éthiques
La version française du "Lexique sur la famille, la vie et les questions éthiques" a été présentée aujourd’hui par le cardinal Alfonso Lopez Trujillo, président du Conseil pontifical de la Famille. Enrichi d’une douzaine d’articles par rapport à la version italienne de 2003, il aborde les thèmes de :
– la famille (sexualité, homosexualité, procréation, santé reproductive, couple…),
– la vie (avortement, euthanasie, statut de l’embryon, génomique…),
– les questions de bioéthique en général (biotechnologies, comités de bioéthiques…).
Ce monument de 1 000 pages est une sorte de "catéchisme moral", qui n’a pas de précédent sous cette forme. Sa rédaction a duré onze ans et réuni soixante-dix experts, théologiens et médecins. Rendu public, il y a un an, en Italie et en Espagne, ce document est désormais disponible en français.
Le Lexique entend préciser les positions de l’Eglise sur les questions éthiques ; répondre à la multitude des contestations soulevées ; dénoncer les "manipulations du langage" (dont Le Monde est friand) qui cherchent à rendre "anodines" des réformes de moeurs, déjà légalisées ou non, qui remettent en cause l’équilibre de la société.
PS : Ce lexique, publié aux éditions Téqui, est vendu 60 euros.
100 jours
Monsieur de Villepin "se donne 100 jours pour rendre confiance aux Français", selon le sénateur UMP Robert Karoutchi. Est-ce une référence volontaire à cette période dite des "cents jours" qui se termina (le 22 juin 1815), après la défaite de Waterloo (le 18 juin), par la deuxième abdication de Napoléon?
L’Histoire nous fait parfois de bien curieux clins d’oeil.
Le Pen contre la politique de manipulation électorale
Le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, a dénoncé mercredi la nomination de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur." Avoir, en période électorale intense comme celle qui s’annonce, le ministère des élections confié au chef du parti de la majorité, on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même", a déclaré Le Pen au cours d’une conférence de presse.
Contrairement à ce qu’a déclaré Chirac hier soir, l’objectif du prochain gouvernement n’est pas la lutte contre le chômage mais la préparation des prochaines élections !
La France affaiblie?
Le Non devait nous isoler, nous affaiblir. Il devait faire de la France "le mouton noir". Après la victoire du non, Nicolas Forissier, secrétaire d’Etat, insistait "avec la nouvelle donne, il faudra décupler notre énergie pour convaincre et négocier au mieux selon les intérêts de la France."
Mais les faits sont têtus : au lendemain du vote se tenait un conseil européen sur la PAC. Et Grégoire Pinson dans La Tribune du 31 mai a constaté que le NON n’a pas affaibli la France : "Au contraire, les vingt-cinq sont parvenus à un accord politique important sur le financement agricole à partir de 2007. La France n’a pas caché son plaisir d’avoir arraché, au passage, 100 millions d’euros supplémentaires pour parfaire la transition entre l’ancien et le nouveau système."
Etonnant…
Ford soutient les homosexuels
Un groupe chrétien américain a décidé de boycotter les véhicules Ford, car le deuxième constructeur automobile américain fait don de milliers de dollars à des groupes de défense des droits des homosexuels et verse des primes aux couples gays. General Motors et Chrysler, les autres grands constructeurs automobiles américains, versent eux-aussi des primes aux couples homosexuels.
"Pour redéfinir la famille en y incluant le mariage homosexuel, donner des centaines de milliers de dollars pour servir les mouvements homosexuels et leurs objectifs, forcer les directeurs à assister à des cours visant à promouvoir l’acceptation de l’homosexualité… Ford ouvre la voie", a déclaré Donald Wildmon, président de l’Association familiale américaine.
L’Association américaine a fait savoir qu’elle avait envoyé par courrier électronique un message de boycott et qu’elle avait déjà reçu les signatures de 55.000 personnes soutenant son action. Ford était l’année dernière le seul constructeur automobile parmi les 56 sociétés les mieux notées par la Human Rights Campaign, un groupe de défense des droits des homosexuels.
Les conséquences du non
Thierry CHOPIN, Directeur des études de la Fondation Robert Schuman, Maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Paris, analyse les conséquences du non. Le non français aura-t-il pour conséquence le rejet du traité ou sa renégociation ? Et quelles seront les conséquence sur la place de la France en Europe ?
Selon lui, une renégociation ne semble pas envisageable actuellement et le "non" français risque davantage d’avoir pour conséquence le rejet définitif de la Constitution européenne, à moins que l’enjeu constitutionnel européen ne s’invite à nouveau dans le débat public français, lors de l’élection présidentielle de 2007. En effet, les autres pays européens ont jusqu’à novembre 2006 pour ratifier ce traité et prendre ensuite les mesures nécessaires vis-à -vis des pays ayant refusé cette Constitution.
Si peu de pays ont rejeté cette Constitution, elle reviendra dans le débat présidentiel français de mars-avril 2007 (soit peu après le sommet européen de novembre 2006 qui aura mesuré l’ampleur de la ratification en Europe). Les clivages traditionnels gauche-droite devront alors céder la place au pour ou au contre la Constitution (avec le matraquage médiatique que l’on connait), qui deviendra l’enjeu essentiel de la présidentielle.
“Le Jardin des Anges”, cimetières des enfants morts in utero
C’est à côté de Belfort, dans le cimetière d’un petit village que reposent depuis début mai les enfants morts in utero. Nathalie Franze a été la première a y enterrer son enfant, tué à 24 semaines car il était porteur d’une trisomie 21.
Autour d’elles, des gens choqués de la voir enterrer son enfant : «Ils me disaient : mais enfin, Nathalie, tu n’as pas perdu
d’enfant…Si, j’ai perdu un enfant. Et je dis d’ailleurs maintenant
que j’ai été mère quatre fois».
Qu’ils reposent en paix.
PS : Merci au lecteur pour l’article de Libération
Pays-Bas : chrétiens pour le “non”
Le parti chrétien ChristenUnie (3 sièges au Parlement, 2 à Strasbourg) est engagé pour le "non."
Un de ses membres déclare :
"C’est la première fois que je m’enthousiasme pour une révolution française" (…) "Cette constitution n’a pas d’âme… Ils n’ont pas voulu y mettre de référence à la tradition judéo-chrétienne de l’Europe… C’est une sorte de réécriture de l’histoire." (source)
PS: les bureaux de vote néerlandais fermeront demain à 21 heures.
Pays-Bas : les partisans du “oui” jouent la carte francophobe
Un fait remarquable est l’utilisation, par les partisans du "oui" néerlandais, du "non" français comme repoussoir. Jouant sur une francophobie bien partagée en Europe, le premier ministre insiste que les Néerlandais "ne doivent pas prendre de leçons des Français", le chef du groupe parlementaire libéral déclare que "Paris n’a pas à nous dire ce qu’il faut faire."
Les eurosceptiques britanniques craignent eux que, dans la perspective d’un référendum en 2006, le gouvernement Blair joue avec succès sur la fibre anti-française :
On voit déjà émerger le nouveau discours (des partisans du "oui" britannique, NDT). Le fait même que la France a rejeté la constitution renforce l’idée qu’elle est "bonne pour la Grande-Bretagne", avec le thème secondaire que le "non" français donne l’occasion à la Grande-Bretagne de prendre le leadership en Europe. Avec le poids de tout l’establishment derrière ce message, rien ne garantit que le pays ne voterait pas "oui."
Magnifique procession de la Fête Dieu à Toulouse
Une magnifique procession a eu lieu dimanche dernier dans les rues de Toulouse : 40 personnes pour préparer un char de toute beauté, tiré par deux chevaux et sur lequel trônait le Saint Sacrement, une grande foule qui a du surprendre…
Quel magnifique témoignage de Foi, quelle belle manifestation du Règne du Christ.
Quelle belle réponse aussi aux Papes Jean-Paul II et Benoît XVI qui ont demandé que, pendant l’année de l’Eucharistie, le Saint Sacrement soit particulièrement honoré.
Mais où sont les évêques français?
Les évêques italiens font entendre leur voix sur le problème du référendum sur la fécondité assistée. Ils mouillent leur soutane et Benoît XVI les appuie.
Les évêques espagnols montent le ton vis-à -vis du gouvernement espagnol, au sujet de l’union des homosexuels, de l’adoption des enfants par les mêmes et bientôt de la renégociation de l’aide financière de l’état vers l’enseignement catholique. Benoît XVI relance les bases de la théologie de la famille et annonce qu’il se rendra en Espagne en 2006 pour la rencontre mondiale sur la famille.
Les évêques belges attaquent d’emblée sur l’union des homosexuels en parlant un vrai langage : "Avoir permis d’appeler +mariage+ l’union de deux hommes ou de deux
femmes est déjà un détournement du sens des mots et, surtout, de la
réalité fondamentale qu’ils désignent… Légaliser l’adoption dans un tel contexte augmenterait encore la
confusion par rapport à la différence sexuelle qui est le repère
fondateur de la famille". Et Benoît XVI rappelle qu’il "n’y a pas d’alternative au mariage et à la famille".
Les catholiques d’Europe sont confrontés au référendum. Benoît XVI rappelle les racines chrétiennes de l’Europe et déclare que l’UE ne peut être seulement géographique ou économique.
Mais que font les évêques de France? Le Pape regarde aussi la France, puisque le Cardinal Tauran était son envoyé spécial au jubilé du Puy. Alors, quand on a un Pape qui se soucie autant de l’Eglise et des problèmes rencontrés par ses fidèles, il ne faut pas hésiter à prendre la parole! Certes, les problèmes sont nombreux en France, mais "N’ayez pas peur…"
De Villepin : C’est mal barré!
De Villepin a déjeuné avec des députés de l’UMP. Il y est allé de son petit laïus : "affirmer clairement l’union… exigence de rassemblement… l’emploi priorité absolue". Malgré les apparences de consensus, chiraquiens et sarkosystes ont du mal à cohabiter. Sarkozy, sans doute jaloux de Villepin qui sera forcément préservé par Chirac qui veut séduire jusqu’en 2007, risque fort d’être mis à mal au ministère de l’Intérieur.
Alors, les deux camps ne sont pas du tout d’accord et la division existe déjà à l’UMP, grâce à Chirac qui glisse là encore une peau de banane à Sarkozy.
A propos de cette cuisine politicienne, on ne peut que tomber d’accord avec cet élu UMP qui disait à propos de ces choix : "C’est une connerie monumentale" (sic : 5° paragraphe avant la fin).
Ca commence bien dans la bande des Oui-Oui.
Le Pen frappe fort
Jean-Marie Le Pen n’a pas perdu de temps : dès mardi 31 mai, des affiches sur lesquelles on peut lire "Le peuple a parlé, Chirac démission" doivent être collées d’abord à Paris, puis en province, par les militants du Front national. Sûr de l’issue du scrutin, le président du FN avait commandé celles-ci à l’avance, samedi 28 mai.
Le Front National a décidé d’exploiter le décalage entre les Français et leurs élus pour demander sans attendre une réforme des modes de scrutin et l’adoption de la proportionnelle aux élections législatives, une mesure qui lui permettrait d’être représenté à l’Assemblée nationale. Cette campagne, que Jean-Marie Le Pen devrait annoncer lors d’une conférence de presse, mercredi 1er juin, prendra, selon Eric Iorio, membre du bureau politique, la forme d’un affichage et d’une pétition nationale lancée dans les fédérations et sur Internet.
Action, réaction.
Réaction de Philippe de Villiers
Le président du Mouvement pour la France (MPF), Philippe de Villiers, a fustigé mardi la nomination de Villepin, "hiérarque du ‘oui"’, et reproché à Jacques Chirac son "déni de démocratie" au peuple français. Le MPF demande à Jacques Chirac de respecter la victoire du Non et de porter le message des Français : l’Europe doit se reconstruire autour d’une Charte fondatrice pour une Europe vraiment européenne (sans la Turquie), vraiment démocratique (pour que le peuple français retrouve la maîtrise de son destin) et vraiment protectrice de la sécurité et de nos emplois.
Sarkozy en embuscade
Tandis qu’on l’attendait à Matignon, Sarkozy aurait accepté d’être le ministre de l’Intérieur de Dominique de Villepin et de tenir à nouveau le rôle de numéro 2 du gouvernement, lui qui rêve tant de devenir le numéro un, mais en conservant la présidence de l’UMP. Sarkozy aurait dit au groupe UMP de l’Assemblée nationale qu’il attendrait l’intervention du président de la République pour confirmer cette nomination. Nul ne sait si Chirac a réellement hésité. Malgré les pressions des élus UMP et la victoire du non au référendum, le chef de l’Etat -déshonorant sa fonction- n’a pas pu se résoudre à nommer à Matignon son principal rival politique. Le non du peuple français a été transformé en une bataille d’ambitieux, autistes, en complet décalage avec la réalité.
Sarkozy ne cache plus depuis longtemps sa candidature à la présidentielle de 2007. Chirac a donc voulu s’éviter ce nouveau type de cohabitation et a préféré faire le choix d’un fidèle : Villepin. Pour Sarkozy, c’est la troisième occasion ratée : il avait déjà espéré être nommé à Matignon en mai 2002, puis en mars 2004 après l’échec des élections régionales. Dimanche soir encore, le président de l’UMP avait paru se porter une nouvelle fois candidat : "les 22 mois qui nous séparent des prochaines élections décisives pour notre pays doivent être mis à profit pour fonder un nouvel espoir". En vain. Le rejet du débat européen a été complètement occulté, le peuple est méprisé.
Chirac, affaibli par la lourde sanction électorale de dimanche, ne peut plus faire sans Sarkozy. Contraint de répondre aux appels pressants de la base de l’UMP, il s’est longuement entretenu lundi matin avec lui, pour probablement l’inviter à participer au gouvernement. Et le chef de l’Etat a même abandonné sa principale condition : Sarkozy conservera la présidence de l’UMP. C’est pourtant la règle de non-cumul des fonctions qui avait justifié le départ de Sarkozy du gouvernement lorsqu’il avait été élu chef de l’UMP en novembre.
En 2007, il faudra sanctionner tous ces pervers de la politique, de droite comme de gauche, qui privilégient leurs ambitions égoïstes à la volonté exprimée du peuple. Le résultat de dimanche était pourtant clair : nous voulons une autre Europe ! Nous n’avons que faire des magouilles politiciennes.
Le communautarisme sanglant
Le futur gouvernement et en particulier, le ministre de l’Intérieur, ont du pain sur la planche. Le grand banditisme sans frontière et le communautarisme mettent le feu dans nos villes, brûlent, pillent, terrorisent et tuent à tour de bras. Depuis quinze jours Perpignan, aujourd’hui, Marignane.
Et les pauvres maires du coin, élus français, doivent faire l’arbitre au risque d’être accusés de tout par une gauche, qui exploitera toutes les occasions pour renier ses propres responsabilités et pour voiler son aspect moribond en en rajoutant à la déstabilisation du pays…
Mais voilà , les temps changent :
– Dimanche, les Français ont dit leur ras-le-bol à l’immigration sauvage facilitée par Bruxelles et l’autiste ouiouiste qui prendra l’Intérieur devra l’entendre au risque de perdre gros (N’est-ce pas, Sarkozy?).
– Même la presse se lâche et oublie sa langue de bois. On n’y parle plus de "jeunes" de "milieux défavorisés" ou "en voie de…" mais de Maghrébins et de Gitans.
Un peu comme le reste de la population apeurée et inquiète, qui, elle, voit ce qui se passe, c’est à dire notre vieille France révée par des truffes politiques comme terre d’accueil, devenue le théâtre d’opérations extérieures de ceux qu’une Europe sans frontières nous livre comme nouveaux amis.
Le nouveau Premier ministre
Dominique Galouzeau de Villepin est né le 14 novembre 1953 à Rabat au Maroc. En mai 1968, à quinze ans, il est le seul gréviste de son école à Caracas. Il rentre ensuite en France et étudie à Sciences-po Paris. Il entre en 1977 au RPR et devient un an plus tard élève de l’ENA. Il entame ensuite sa carrière de diplomate en tant que secrétaire des Affaires étrangères.
Entre 1993 et 1995, il a été directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, puis de 1995 à 2002, il fut secrétaire général de la présidence de la République. C’est donc un très proche de Chirac.
Il a été, en 1997, à l’origine de la décision de dissolution de l’Assemblée, avec le succès que l’on connait. Certains considèrent cette dissolution comme positive puisqu’elle a permis à long terme la réélection de Chirac en 2002, la gauche au pouvoir s’étant rendue impopulaire. Entre mai 2002 et mars 2004, il a été ministre des Affaires étrangères, et ensuite, ministre de l’Intérieur.
Comme le lui a fait cruellement sentir Sarkozy, il n’a jamais été candidat à une élection. C’est un parfait technocrate, emblématique d’une élite loin du peuple. Pour Mélenchon, sénateur PS de l’Essonne : "Jacques Chirac a choisi la logique de bunkerisation du pouvoir. Isolé face au peuple français qui vient de voter non massivement, isolé en Europe face à des partenaires qui ne le prennent plus au sérieux, le voilà dorénavant isolé dans son propre camp. Un tel contexte conduit au chaos à brève échéance."
17h40 : Ministre des Affaires étrangères durant le débat sur la reconnaissance de l’héritage chrétien dans le projet de traité constitutionnel européen, il reçut son homologue du Saint-Siège, Mgr Jean-Louis Tauran, pour lui expliquer, selon lui, le manque d’intérêt de la question.