Date historique
Jean Madiran, toujours dans Présent de demain : le 29 mai restera une date historique
"… où, entraînés par leur épiscopat, la majorité des catholiques ont pu voter OUI à une Europe sans Dieu, anonyme et apostate, monstre juridique et infirmité morale."
En effet, on voit sur la carte jointe (cliquer dessus) que, tragiquement, les départements qui ont voté "oui" sont les moins déchristianisés : le "couloir montfortain" à l’ouest où St Louis-Marie a usé ses semelles, la Savoie encore marquée par St François de Sales, le Bas-Rhin du Concordat, les Yvelines (Versailles : oui à 68 %.)
Quelle inversion !
Présent de demain
… titre : "Ce n’est pas aux partisans du OUI de nous dire ce qu’ont "voulu exprimer" les 55% du NON."
HV
Les résultats officiels
Tous les résultats par régions, départements et communes sont consultables sur le site du ministère de l’Intérieur. A noter que les résultats parisiens (66,5% de oui dans l’ensemble de la capitale) sont en net décalage avec le reste de la France (80,5% de oui dans le 7ème arrondissement…).
La bataille se poursuit
Comme nous l’avons déjà écrit, la campagne pour le Non n’est pas terminée puisqu’il s’agit désormais d’exploiter cette victoire.
La suite passera par l’Europe, puisque les Hollandais voteront mercredi prochain et il se pourrait bien qu’ils suivent l’exemple français. Vendredi, sur un marché d’Amsterdam, un primeur expliquait pourquoi il allait voter non : "Je ne veux pas qu’on devienne une province d’une sorte de super-Etat."
Il est clair aujourd’hui que le peuple ne veut pas de cette Europe. Les négociations d’adhésion avec la Turquie ne doivent pas s’ouvrir et nos gouvernants doivent se demander ce qu’est l’Europe. Il faut définir son identité, car l’identité, constitutive de toute puissance, détermine toute politique. Cette identité est liée à une histoire, gréco-latine et chrétienne. L’Europe doit retrouver son héritage.
Cuisine gouvernementale
JP Raffarin est actuellement à l’Elysée… La cuisine se poursuit.
Mais un changement de gouvernement ne fera rien. Les Français veulent une autre Europe. La fracture est immense.
Comme De Gaulle, Chirac veut prendre les Français pour des veaux et faire croire que le non s’adresse au gouvernement et non à l’Europe technocrate. Alors il va changer de gouvernement pour continuer la même politique dictée par la même Europe de Bruxelles.
Il est indispensable de faire entendre notre voix et de défendre notre NON. Philippe de Villiers l’a promis hier : il défendra ce non.
Dans ce débat, il faut retrouver le sens de l’Europe et d’une certaine manière, le sens de l’homme. L’heure de l’engagement des chrétiens sonne pour redonner à l’Europe tout son sens !
Que les “non” ne se laissent pas piéger!
Il y a fort à craindre de l’exploitation du "non" pour justifier un nouveau référendum. En effet, déjà , certains tentent de dresser une typologie unique du "non" fait de refus de la politique de Raffarin, d’un malaise social et économique et d’une peur, voire d’une angoisse, face à un avenir incertain et inquiétant.
Nous ne devons pas nous laisser enfermer dans ce type de caricature. Certes, la politique intérieure de la France a sûrement joué. Mais la question posée portait sur l’adoption de la constitution européenne, pas sur la situation de la France.
A accepter ce détournement du "non", nous risquons, après quelques circonvolutions de surface (changement de gouvernement, enterrement de Jospin et de Hollande, tête dépitée de Chirac, etc…) de nous entendre dire que l’espoir est de retour, qu’il faut redresser l’image de la France dans le monde et en Europe, revoter et accepter cette constitution.
A accepter de se focaliser sur la politique intérieure, nous risquons également d’accepter, malgré nous, un processus de culpabilisation du vote "non" qui retournera la situation s’il y a une prochaine consultation, ce qui semble tout à fait probable, malgré les promesses des uns et des autres.
La France a dit "non" à l’Europe, à une Europe et le Président de la République vire son Premier Ministre. La conséquence semble logique dans beaucoup d’esprits. Mais elle participe au détournement du vote :
Il commence à être trop souvent admis que le Français est un imbécile : présidentielles 2002, 29 mai 2005… Soit il vote comme le lui impose le diktat politique, et l’électeur est intelligent, soit il vote contre les attentes et c’est un vote contestataire de la politique intérieure et donc imbécile puisque hors sujet. On lui retire le droit d’avoir voté "non" pour des raisons intelligentes et sensées : le vote "oui" est pour l’Europe, le vote "non" contre la bande à Chirac!
Ces mêmes politicards qui reprochent à ceux qui ont voté "non" d’avoir sanctionné le gouvernement et d’avoir fait de la politique intérieure, ne pensent qu’aux présidentielles de 2007 et souhaitent même d’autres élections avant!
Que les vainqueurs d’hier réaffutent leurs arguments, gardent présent à l’esprit qu’ils ont gagné sur le sujet de l’Europe et ne parlent que de l’Europe tant que durera le danger, c’est à dire octobre 2006. La gesticulation des pantins perdants est de détourner le "non" vers la politique intérieure pour avoir une chance de l’emporter au prochain référendum : le piège est ouvert…
Mgr de Berranger contre les “Démagogues”
Le saviez-vous ? Déclaration de Mgr de Berranger ce matin à 7h sur Radio Notre Dame, évêque de Saint Denis, affectueusement dénommé "Mgr repentance" par les nombreux français ayant compté des (vrais) résistants et déportés dans leur famille mais ne se retrouvant pas dans ses multiples déclarations frisant bien souvent le négationisme.
Et oui, les 55% des français ayant voté "Non" au projet de Constitution européenne (et pas "Non" à l’Europe, contrairement au raccourci "intellectuel" trop entendu depuis ces derniers mois), selon le prélat, sont des "démagogues".
Merci Monseigneur, vous êtes trop bon. Vous illustrez par là -même une fois de plus votre "tolérance" dont vous êtes un chantre reconnu. Imaginons un instant que les % aient été inversés, nous eussions donc été des moins que rien ? Et non, les français ont voté, et massivement (rappelons qu’en Espagne il y a eu 60% d’abstention ! Et l’on glose encore sur leur "Oui"…).
Curieusement, Mgr de Berranger ne s’est pas réjoui que la porte ouverte au clonage thérapeutique (article II-63) que prévoyait le projet de traité est enrayé (momentanément certes mais c’est toujours cela de pris). Il est vrai que sur les questions du respect de la Vie, on l’entend rarement (rappellons la phrase de Jean-Paul II de février 2001 : "Je considére l’Evangile de la Vie comme le point central de mon pontificat"). Certes, il ne peut être sur tous les fronts, et notamment sur les plus risqués.
Carole Dubois, de bon pied oeil, ravie de ce 30 mai qui commence bien !
La stratégie des européistes
… semble bien résumée dans ce document (anglais, pdf) de l’Instituto Affari Internazionali, think tank italien.
Le document plaide contre une "pause" dans le processus de ratification, et contre une renégociation. Il préconise que le processus se poursuive, se fondant sur la déclaration N°30 annexée au Traité constitutionnel, qui prévoit que si, d’ici octobre 2006, 20 pays sur 25 ont ratifié, alors que entre 1 et 5 ont "rencontré des problèmes", le Conseil européen se réunira pour décider de la suite des événements.
Pour ce document, les états dont le processus de ratification est en cours n’ont pas le droit de l’interrompre. Le but des européistes est d’atteindre, en octobre 2006, le seuil des 20 pays afin de faire revoter les récalcitrants (le document cite les exemples du Danemark pour Maastricht – non, puis oui – et de l’Irlande pour le Traité de Nice – non, puis oui.)
Les déclarations des dirigeants européistes hier soir semblent en parfaite conformité avec la stratégie indiquée dans ce document : malgré les réticences britanniques, la machine infernale est lancée, et le mot d’ordre reste "en avant toute !"
Comme le demandent des eurosceptiques britanniques, "il faut faire quoi, au juste, pour arrêter cette chose ?"
Afin de conserver aux posts
… de la soirée d’hier leur caractère "spontané", nous y laissons les fautes d’orthographe qui, après une nuit de sommeil, nous sautent aux yeux… désolé pour M. Bruno Maigret et M. Jacques Lang !
Victoire du non : en conclusion de cette soirée…
Le non gagne autour de 55% et près de 70% des Français se sont exprimés.
Côté des perdants : Chirac coupe la tête de Raffarin. Hollande veut la place de Chirac. Sarkozy veut celle de Raffarin. Bayrou ne veut pas porter le chapeau.
Côté des vainqueurs : Besancenot appelle à la poursuite de la rébellion du peuple. Buffet veut une constitution plus sociale. Le Pen demande la démission de Chirac, du gouvernement et de l’assemblée nationale. De Villiers exige des élections législatives. Maigret veut une Europe sur d’autres bases.
Le non est complètement hétérogène : il est populaire, traverse les couches sociales, ne colle pas du tout aux partis et pose la question de l’audience et de la crédibilité des grands partis, des appareils d’état et du président de la République.
Les dirigeants de l’Europe s’engagent à ne pas demander un nouveau vote aux Français, ne remettent pas en cause la place de la France dans l’Europe. Mais il semble se profiler une possibilité d’adoption de la constitution qui passe au-delà du vote d’aujourd’hui (voir ci dessous les interventions, de Junker, Barroso ou Borrell).
En France, les politicards français recherchent dans ces résultats, un avantage personnel, une opportunité de carrière ou un moyen de placer leur parti aux affaires. Seuls certains leaders politiques ont parlé de l’Europe telle qu’elle devrait être et de la France et de ses problèmes réels.
Le débat est réorienté. La Gaule parle de la Gaule : Le peuple a dit "non" à l’Europe et les politicards parlent d’eux et du gouvernement de la France. Le différentiel augmente…
Grandes absences à noter dans les palabres de ce soir : la Turquie, l’échec des grands medias, du sytème d’information aux ordres de la pensée unique et la question de la nécessité d’une constitution européenne. Mais ceci est une autre histoire…
La nuit sera bonne. A demain.
La démocratie bridée en Europe?
Suite à l’expression du peuple de France, la Pologne et la Grande Bretagne s’apprêteraient à remettre en cause leur référendum (source France 2)! Si l’information se confirme, l’Europe se bâtirait sur une nouvelle devise : La démocratie, oui, mais pas trop… Quel totalitarisme s’annonce?
Barroso, président de la commission européenne parle du non français
Les conséquences sont négatives… la France a toujours été à la base de la construction de l’Europe… Incertitude sur le proche futur de l’Europe… Le traité n’est pas mort ce soir… Les chefs d’Etat se sont engagés à voir à la fin du processus ce qu’ils allaient faire en cas de non… Ce problème sera vu par les chefs d’Etat et le prochain conseil constitutionnel… La France est toujours essentielle pour l’Europe… Je ne crois pas à une possibilité de renégociation de cette contitution dans le futur… Il n’y a pas d’Europe sans la France, mais il n’y aura pas de France sans l’Europe… Nous avons besoin d’être ensemble…
Junker, président en exercice de l’Union européenne parle du non français
…le non français nous pose problème… nous réfléchirons d’ici 2006 à la réponse collective à donner au non français… vu comme s’est exprimé le suffrage universel, il sera de mauvais goût de faire revoter les Français… le débat français n’a pas manqué de marquer les autres peuples…
Borrell, président du Parlement européen analyse le rejet français
…tous les pays doivent exprimer leur point de vue… il faut savoir combien de pays vont dire non… Le non français pourrait s’additionner à d’autres non… La France a dit non pour la France pas pour les autres pays de l’Union européenne…
Delanöe est fier
du OUI de sa ville et les JO de Paris 2012 ne semblent pas remis en cause… On nous aurait menti?
Les résultats par région sur France 2
La Bretagne : timidement pour le oui (50%) et le non des départements agricoles (Sarthe 57%). Nantes : 59% pour le oui.
Marseille : 62% pour le non. PAC : 60% de dépouillement et 59% pour le NON. Quartiers Nord de Marseille 80% de NON.
Vote populaire = NON.
Strasbourg et Alsace : résultats définitif : 62, 83%. Alsace 53% Oui. Haut Rhin : 50,2%
Lille et Région Nord-Pas de Calais. Nord : 61,9% NON. et Pas de Calais : 69% de NON
A suivre…
Gollnish entre dans le débat
… Les Français ne partagent pas l’avis de Jacques Lang… Ils ont dit à l’abandon de leur identité nationale… Les élites politiques sont collectivement reponsables… Vous avez abaissé les frontières… vous avez livré l’ouvrier français à la concurrence de l’ouvrier chinois, indien qui sont sous-payés…
Je crois que c’est ce projet de super-état qui a été rejeté… je crois que la France ne sera pas isolée… Si la démocratie a un sens, il faut entendre ce qui a été dit.