Quelle lutte contre l’immigration clandestine ?
Le ministre de l’Intérieur Dominique de Villepin rend public aujourd’hui un soi-disant plan d’action contre l’immigration irrégulière. D’habitude, lorsque le gouvernement fait ce genre d’annonce, c’est qu’il a préparé un ou plusieurs projets de loi. Cette fois, il n’y aura pas de loi nouvelle, car il s’agit de mieux appliquer les lois existantes. Mais le motif n’est pas du tout celui-là, car si le gouvernement n’annonce pas de projet de loi, c’est parce qu’il ne le peut pas : le Parlement français ne peut plus voter la moindre loi en la matière: en application du traité d’Amsterdam, la politique d’immigration est désormais du seul ressort de l’Union européenne.
Il ne reste au gouvernement français que la possibilité de prendre d’éventuelles mesures administratives, en application de la politique européenne : meilleure coordination de services de police et de gendarmerie, renforcement du rôle de la police aux frontières. Mais la Constitution européenne pose en principe, dans son article III-265, "l’absence de tout contrôle des personnes, quelle que soit leur nationalité, lorsqu’elles franchissent les frontières intérieures" de l’Union.
L’imposture devient caricaturale lorsque Villepin déclare au Figaro qu’il est "hors de question" de régulariser les immigrés en situation irrégulière, alors qu’il est très précisément en train de régulariser douze clandestins qui faisaient le chantage de la "grève de la faim"…
Cardinal Medina chez les soeurs du Barroux
Je "confirme la confirmation" de ce matin de mon collègue et ami blogueur Lahire concernant la venue du Cardinal Medina (protodiacre pendant le Conclave, celui qui a prononcé notamment le fameux "Habemus Papam" et la suite que vous connaissez !) à l’abbaye de l’Annonciation du Barroux dans le Vaucluse (soeurs bénédictines). J’y étais moi-même avec quelques amis dimanche dernier et vous indique qu’il était prévu que le Cardinal arrive hier mardi et reste jusqu’à ce samedi à l’Abbaye. La cérémonie en elle-même est demain jeudi. 700 personnes au moins sont attendues. Les travaux, considérables, sont quasimment achevés. Tant pour le fameux clocher, dont les cloches ne se lassent pas de sonner depuis déjà quelques semaines, que pour l’abbatiale dont les derniers points sont achevés (autel, vitraux, grille…) et les batiments conventuels. Et surtout quelle joie pour l’Eglise et notre Seigneur de voir naître et se développer ainsi, dans un site aussi merveilleux que la Provence, un lieu de prière et de vocations. Confions dès aujourd’hui les âmes de ces soeurs qui prient sans relâche pour le monde et sa sanctification. Sans la prière, tout est vain…
Carole Dubois et ses petits amis.
La politique européenne selon l’ex-Cal Ratzinger
Jean-Paul II affirmait que “la Pologne et son histoire sont incompréhensibles sans le Christ ”. Il jugeait aussi l’Europe incompréhensible sans le Christ. Benoît XVI partage les regards de son prédécesseur : le nom qu’il s’est choisi le dit.
Joseph Ratzinger écrivait en 1987, après avoir évoqué le triple héritage grec, chrétien et latin de l’Europe, et cautionné, comme héritage moderne, “la séparation entre foi et loi ” : “Toute union politique ou économique en Europe n’aura pas automatiquement une valeur d’avenir pour elle. Une simple centralisation des compétences économiques ou législatives peut conduire à une décadence accélérée, si elle aboutit, par exemple, à une technocratie dont l’unique règle serait l’accroissement de la consommation.”
Il a dit encore : “La reconnaissance et la protection de la liberté de conscience, des droits de l’homme, de la liberté de la science et, sur cette base, d’une société humaine libre, doivent être des éléments constitutifs de l’Europe.
“Le chrétien prendra la mesure de la politique européenne en fonction de ces critères et c’est à partir d’eux qu’il accomplira sa mission politique” (Église, Œcuménisme et Politique, p. 305). Pas d’Europe humaine sinon chrétienne.
En outre, pas de démocratie sans référence à Dieu. “Depuis son origine en Hellade, l’intime relation entre la démocratie et l’eunomie – le droit qui ne peut être manipulé – est un élément constitutif de l’Europe. […] Si l’eunomie constitue une condition préalable à la viabilité de la démocratie dans son opposition à la tyrannie et à l’ochlocratie, la prémisse fondamentale de l’eunomie sera le respect commun pour les valeurs morales et pour Dieu, avec les obligations morales qui en découlent pour le droit public. Je voudrais rappeler cette phrase importante de Bultmann : “Un État non chrétien est possible, en principe, mais non un État athée”, pour le moins, pas tel qu’il puisse rester longtemps un État de droit. Voilà la raison pour laquelle Dieu ne doit pas être exilé par principe dans le domaine privé, mais doit être accepté comme valeur suprême, même dans le domaine public” (op. cit. p. 306).
Face à une Union européenne qui s’éloigne manifestement de plus en plus de l’intention de ses pères fondateurs, le futur Benoît XVI estime “que les choses devraient aller à l’inverse de l’évolution actuelle, où l’athéisme commence à être considéré comme un dogme public fondamental”.
Avant même que le débat soit lancé sur la reconnaissance de l’héritage chrétien, Joseph Ratzinger “ose affirmer que la démocratie … devient absolument muette quand elle n’est pas orientée vers la mise en œuvre des valeurs morales fondamentales du christianisme, actualisables même sans confessionnalisme chrétien et même dans le contexte d’une religion non chrétienne.”
Si l’Europe veut vraiment, comme le prétend le préambule de son projet de Constitution, “approfondir le caractère démocratique et transparent de sa vie publique, et œuvrer pour la paix, la justice et la solidarité dans le monde”, elle devrait donc bien aller “à l’inverse de la situation actuelle” !
CQFD.
Bush et Yalta
Beaucoup de commentateurs, dans la presse, n’ont voulu voir dans le discours de Bush à Riga qu’une critique de la Russie. Cela me semble passer à côté de l’aspect le plus important de ce discours : l’autocritique américaine à propos des accords de Yalta. Le Monde a remarqué cet aspect, mais est pratiquement le seul.
Cette quasi-repentance est inédite, venant d’un président américain en exercice sur le sol de l’ancienne URSS. Ronald Reagan avait toutefois déjà regretté Yalta, même si cette citation date de 1992, quand il n’était plus président :
"Nous avions tous les deux (Reagan et Jean-Paul II, NDT) le sentiment qu’une grande erreur avait été commise à Yalta et qu’il fallait faire quelque chose." (Source.)
Les remarques de Bush ont en revanche été remarquées outre-Atlantique et lui valent d’être critiqué par quelques intellectuels de gauche.
L’Europe c’est la paix ?
Finalement, le seul argument resservi par les partisans du ‘oui’ au projet de Constitution, c’est que, depuis 60 ans, c’est la paix en Europe, grâce à l’Europe. Comme l’a rappelé hier sur TFI Philippe de Villiers, c’est la paix qui a fait l’Europe et non l’inverse…
Allons plus loin : si nous avons déjà dit que cette Constitution est porteuse d’un germe mortel qui s’avèrera certainement explosif (au sens propre…) à long terme, puisqu’elle gomme les identités, regardons-y de plus près. En effet, on s’aperçoit que, depuis plus de 10 ans, l’Europe n’a pas su résoudre le conflit dans les Balkans, qui se réveillera, selon les observateurs présents sur place, dès le départ des forces internationales.
Pire : avec la Turquie, d’autres problèmes s’annoncent. Celle-ci occupe la partie nord de l’île de Chypre depuis 1974 tandis que ce pays vient de rallier l’Union sans qu’une solution (sinon l’occupation militaire) n’ait été trouvée. En outre, avec l’adhésion de la Turquie, l’Europe aura des frontières communes avec l’Irak, l’Iran (et sa guerrilla), et d’autres charmants pays… Comme, en cas d’agression de l’un, les autres pays de l’Union seront obligés d’intervenir, cette Constitution, qui ne définit aucune frontière, multiplie les risques de déflagration à l’échelle européenne !
Guigou démagogue
L’ancienne ministre de la Justice et de la Santé Elisabeth Guigou a nié le génocide arménien lors d’une visite en Turquie :"La loi française sur le génocide arménien est contraire au droit, d’ailleurs elle est sans fondement."
Pour l’entrée de la Turquie en Europe, certains sont prêts à tous les mensonges. Qui poursuivra cette député en justice pour négation de génocide ?…
Une Constitution qui divise
Après le retour des dinosaures et du trio infernal, les militants du PS remuent le ciel (?) et appellent les esprits pour les soutenir dans leur combat. Le problème c’est que Danielle Mitterrand (la veuve du président défunt) appelle à voter non tandis que Gilbert du même nom (le fils) appelle à voter oui.
Même dans l’au-delà, les socialistes sont divisés ? Après 100 ans, la rose socialiste apparaît bien fânée…
Bouteflika (suite)
Le site Chrétienté revient sur l’amnésie historique (voulue ?) du Président de ce que l’on nomme l’Algérie.
Il faut savoir en outre que, pour revenir sur la guerre d’Algérie, le FLN n’a jamais signé les accords d’Evian (mais uniquement le cessez-le-feu), qui engageaient les gouvernements (Français et FLN) dans la gestion de l’après-conflit. Accords signés et suivis à la lettre par le gouvernement français (abandon des harkis…) mais accords qui n’en sont pas car, pour entrer en vigueur, il fallait la ratification des deux parties…
Bouteflika le révisionniste
Le président algérien a dépassé les bornes en comparant la colonisation française en Algérie au nazisme ! Même en admettant, ce que nous refusons, que la colonisation a été négative, il est impensable de la comparer avec le régime exterminateur, eugéniste et raciste de l’Allemage nazie. Le communisme lui est comparable (et notre démocratie liberticide également par sa culture de mort), régime expansionniste et génocide, régime auquel Bouteflika s’est allié en devenant membre du FLN (il est membre du Bureau politique du FLN pendant la guerre), parti terroriste, marxiste et révolutionnaire (trois mots synonymes).
Avant de réviser l’histoire de France, le président algérien serait bienvenu d’autoriser les harkis à rentrer dans leur pays et à leur rembourser 40 ans d’injustice ! C’est lui-même qui disait à propos des harkis : "Si la révolution les a condamnés, il n’en reste pas moins que le peuple les frappe de son mépris et continuera à les haïr et les nier…"
Le ministre à tout faire
Selon l’article I-28 du projet, "le ministre des affaires étrangères de l’Union conduit la politique étrangère et de sécurité commune de l’Union. … Il agit de même pour la politique de …défense commune".
Est-ce à dire que ce ministre des affaires étrangères est également un ministre de l’intérieur de l’Union et un ministre de la défense ? Sachant que la politique de défense doit suivre les directives pro-américaines de l’OTAN, on est en droit de se demander ce qu’il restera de l’indépendance de l’Europe. Quand on sait qu’il est également l’un des vice-présidents de la Commission (même article), on est en droit de se demander ce que signifie cette concentration inhabituelle, pour ne pas dire antidémocratique, des pouvoirs…
Le combat chrétien pour le lundi de Pentecôte
Le site Chrétienté info propose une bannière à utiliser sans restriction pour défendre le caractère religieux du lundi de Pentecôte. A télécharger ici ou cliquer sur l’image.
L’UOIF quitte le CFCM
L’Union des organisations islamiques de France (UOIF) a officiellement quitté le bureau du Conseil français du culte musulman (CFCM). Plusieurs membres du bureau du CFCM voient dans l’attitude de l’UOIF une manoeuvre destinée à donner des gages à sa base militante, quelques semaines avant les élections du 19 juin pour renouveler les instances du CFCM. L’UOIF est régulièrement accusée par les associations de jeunes musulmans de se montrer trop conciliante avec les pouvoirs publics. Dans un texte daté du 25 avril et publié sur le site musulman oumma.com, Yamin Makri, membre du Collectif des musulmans de France (CMF), proche de Tariq Ramadan, s’en prend aux "nouveaux notables musulmans de la République" . Selon lui, l’UOIF s’est transformée "en un mouvement piétiste petit-bourgeois qui milite pour sa reconnaissance" .
Ainsi, les tentatives démagogiques du gouvernement français pour ‘contrôler’ l’islam en France, risquent de se solder par un véritable échec. La cause ? Voir dans l’Islam, une religion comme l’est le catholicisme ou le judaïsme. Or, l’Islam est plus que cela…
Le ministère du Pape
Pour rectifier les journaux qui nous ‘expliquent’ que Benoît XVI ‘reste dans la lignée de son prédécesseur’, le Pape a rappelé sa mission :
"Cette puissance d’enseignement (NDLR : l’enseignement pontifical) effraie de nombreuses personnes dans et en dehors de l’Eglise. On se demande si elle ne menace pas la liberté de conscience, si ce n’est pas une présomption opposée à la liberté de pensée. C’e n’est pas comme ça…. Le Pape n’est pas un souverain absolu, dont la pensée et le vouloir deviennent loi. Au contraire, le ministère du Pape est garanti par l’obéissance au Christ et à Sa parole. Il ne doit pas proclamer ses propres idées, mais constamment se soumettre et soumettre l’Eglise à l’obéissance envers la parole de Dieu, face à toutes les tentatives d’adaptation et de dilution, comme face à tout opportunisme".
Lundi de Pentecôte : un désordre pour le bien commun
Je reviens sur le sujet traité en filigrane ici : celui de la réticence de certaines personnes et associations "de droite" à participer au sabotage du Lundi travaillé. On ne veut pas être du côté du "désordre"; il y a le fait qu’une partie de l’opposition au Lundi travaillé est animée par un esprit "35 heures et RTT"; il y a la gêne que nous subirons tous si la journée de grève est un succès (oui, le métro risque d’être bondé au retour du Pélé de Chartres…)
Mais tout cela est bien peu au regard de l’enjeu : conserver l’une des six fêtes catholiques donnant lieu à un jour férié en France (avec le Lundi de Pâques, l’Ascension, l’Assomption, la Toussaint et Noël.) La perte du Lundi de Pentecôte signifierait une chute de 16,6 % de la visibilité chrétienne dans le calendrier civil.
On est dans une situation où le désordre de la grève est justifié par le "bénéfice proportionné" pour le "bien commun" qui en est attendu (CEC §2435.)
PS: l’illustration vient du CAL.
Pile tu perds, face… tu perds aussi
D’après deux études dans la prestigieuse revue américaine Science (article en v.o. sur abonnement), l’air est plus pur qu’il y a dix ou vingt ans !
Depuis qu’on la mesure, soit la fin des années 1950, la quantité de lumière solaire atteignant la surface de la Terre décroissait. Des observations par satellite montrent maintenant qu’elle remonte, depuis plus d’une décennie : les filtres sur les voitures et sur les cheminées d’usine sont plus efficaces… et, avec la chute du bloc communiste, connu pour son mépris de l’environnement, bien des usines parmi les plus polluantes ont fermé.
Bonne nouvelle ? Voire, d’après la prestigieuse revue américaine Nature :
Les chercheurs estiment que si davantage d’énergie solaire arrive au sol, la surface se réchauffera également, et cela pourrait faire empirer les problèmes d’effet de serre.
On n’en sort pas. Le Wall Street Journal conseille de revenir sur les effets pervers de la chute du communisme en relançant l’ultra-polluante Trabant !
La PEEP : correctif (?)
Deux lecteurs nous ont aimablement indiqué que dans ce post je simplifie la position de la PEEP : sa position officielle est ici. La fédération s’interroge sur la présence des élèves dans les années à venir, mais ne remet pas en cause le Lundi travaillé, et dit que les élèves doivent être présents lundi prochain. Ca ressemble quand même fort à la position du gouvernement.
Cardinal Barbarin et avortement
Après le succès de la manifestation pro-vie organisée par le collectif 30 ans, ça suffit ! le 23 janvier dernier, le discours de clôture de Jean-Pierre Maugendre avait été envoyé par Renaissance Catholique (ici en bas de page en cliquant sur la photo de la manif) au cardinal Barbarin.
Voici des extraits de la réponse envoyée par son directeur de cabinet : "Le cardinal Barbarin a bien reçu votre courrier et vous en remercie. Il a lu votre texte avec grand intérêt. Contrairement à ce qui vous a été dit par une information erronée, sachez que le cardinal a fait annoncer cette manifestation sur les ondes de RCF de son diocèse. Je vous prie de trouver ci-joint le texte de l’éditorial qu’il a publié dans le bulletin diocésain au moment de Noël." Extraits de l’éditorial : " Il y a trente ans, une loi a dépénalisé l’avortement en France. Et les statistiques montrent que le nombre des avortements augmente, qu’il y en a plus de 200 000 par an. Rapidement, cet acte qu’on voulait ne pas punir dans certaines circonstances, a été considéré comme un libre choix laissé aux parents. On en est venu non seulement à permettre mais à recommander l’avortement (…) Beaucoup estiment que c’est un droit auquel il ne faut pas porter atteinte sous aucun pretexte. J’ai même lu un texte d’un responsable politique, le regardant comme un "droit fondamental" dans notre pays. Quelle dérive ! "
Par ailleurs, le collectif 30 ans, ça suffit ! vient de décider d’organiser une nouvelle manifestation contre l’avortement en janvier 2006. Espérons que le cardinal Barbarin, encouragé aujourd’hui par les déclarations de Benoît XVI, encouragera à nouveau cette manifestation et, pourquoi pas, y participera.
Bush dénonce l’occupation soviétique
… dans les pays baltes. Le discours, prononcé à Riga, est intégralement ici (v.o.) Si ce discours porte surtout sur la démocratie, la liberté, l’état de droit et le respect des minorités, ce sont certaines vérités historiques qui retiennent l’attention, à quelques jours du 60e anniversaire de la capitulation allemande :
"(…) Les pays baltes n’ont joué aucun rôle dans le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale. La guerre est venue ici à la suite d’un pacte secret entre dictateurs (…) Alors que nous célébrons une victoire d’il y a six décennies, nous sommes conscients d’un paradoxe. Pour une grande partie de l’Allemagne, la défaite a conduit à la liberté. Pour une grande partie de l’Europe centrale et orientale, la victoire a apporté le règne de fer d’un autre empire. Le jour de la victoire en Europe a marqué la fin du fascisme, mais il n’a pas mis fin à l’oppression. Les accords de Yalta ont suivi la tradition injuste de Munich et du pacte Molotov-Ribbentrop. (…) La captivité de millions de gens en Europe centrale et orientale restera comme une des plus grandes injustices de l’histoire. (…)"
Avortement
Avertissement : le texte ci-dessous est dur, ne vous sentez pas obligé de le lire.
Il n’y a pas plus de raison de parler de l’avortement aujourd’hui qu’un autre jour. C’est simplement un jour de plus, en France, où, pour trois enfants nés, un aura été avorté. Mais je viens de tomber sur ce récit, cité par l’abbé Neuhaus :
"Dans notre ville, les ordures sont ramassées tôt le matin. Parfois le bruit des poubelles et les freins des camions nous réveillent prématurément. On leur en veut, on maugrée dans son oreiller, et on se rendort. Le matin du 6 août 1975, les habitants de la 73e rue près de Woodside Avenue font ainsi. Quand ils se lèvent enfin, s’habillent, petit-déjeunent et partent au travail, il ont oublié, s’ils l’avaient même remarqué, le passage du camion de poubelles tôt le matin. Le fait a glissé dans l’oubli, comme un rêve. Ils ferment leurs portes et descendent sur le trottoir. C’est le milieu de l’été. Vous humez l’air, vous vous faites votre avis sur la chaleur et l’humidité. Vous marchez jusqu’à l’arrêt de bus. D’autres, vos voisins, y attendent déjà. Tout est si familier. Tout à coup vous marchez sur quelque chose de mou. Vous le sentez avec votre pied. Même à travers la chaussure, vous sentez que c’est quelque chose d’inhabituel, quelque chose qui cède de manière particulière sous la pression. Quelque chose d’inconnu sur le sol. L’instinct vous fait retirer le pied d’un petit mouvement gêné. Vous baissez les yeux et vous voyez… un tout petit corps nu, les bras et les jambes pendants, la tête en arrière, la bouche béante, le visage grave. Vous vous dites, c’est un oiseau, tombé de son nid. Mais il n’y a pas de nid sur la 73e rue, pas d’oiseau aussi grand. C’est du caoutchouc, alors. C’est une poupée, une… blague. Oui, c’est ça, une blague. Et vous vous penchez pour regarder. Parce qu’il le faut. Et ce n’est pas une blague. Cette matière grise et molle ne peut être qu’une chose. C’est un bébé, et un bébé mort. Vous vous couvrez la bouche, les yeux. Vous êtes figé. L’horreur a trouvé une faille et a percé, et vous ne serez plus jamais le même. Des années plus tard, vous passerez du trottoir à du gazon, et vous sursauterez à sa mollesse, et repenserez à ce sur quoi vous venez de marcher. Maintenant vous regardez autour de vous; un autre homme l’a vu aussi. "Mon Dieu", souffle-t-il… Quelqu’un crie "il y en a un autre ici !" et "un autre !" et "un autre !"… Plus tard, au poste de police, l’enquête est rapide et concluante. C’est le directeur de l’hôpital qui parle. "Les foetus ont été mélangés par accident avec les détritus de l’hôpital… ils ont été ramassés à environ 8h15 par le camion-poubelle. Pour une raison ou une autre, le sac plastique de laboratoire, étiqueté "produit dangereux", est tombé du camion et s’est déversé. Non, on ne sait pas comment les foetus se sont retrouvés dans le sac plastique orange étiqueté "produit dangereux." C’est un accident exceptionnel." Le directeur de l’hôpital veut que vous sachiez que ça n’arrive pas tous les jours. Une fois dans une vie, dit-il. Mais vous l’avez vu, et que valent pour vous ses mots, maintenant ? Il se fait affable, familier, vous dit que, par accident, les foetus ont été mélangés avec les autres déchets. (Oui, il dit autres, il dit déchets.) Il dit qu’il a passé toute la journée à essayer de trouver comment ça a pu arriver. Il veut que vous le sachiez. C’est important, pour lui. Il continue : les foetus avortés de moins de 500 grammes sont incinérés. Ceux qui pèsent plus de 500 grammes sont enterrés au cimetière municipal. Il vous dit cela. Comme ça, vous voyez. Tout se passe dans l’ordre. Tout est raisonnable. Le monde n’est pas devenu fou. C’est toujours une société civilisée… Mais, juste pour cette fois, vous savez que ce n’est pas vrai. Vous avez vu, et vous savez."
Le Lundi de Pentecôte à fronts renversés
La suppression du Lundi de Pentecôte est une mesure clairement socialiste.
D’abord par son anti-christianisme, rappelant celui du calendrier révolutionnaire : le gouvernement a montré, à chaque étape législative, son obsession que ce soit ce jour-là, et pas un autre, pas un quelconque jour de RTT, qui soit travaillé.
Ensuite parce que, sous couvert de solidarité, il augmente encore le taux de prélèvements obligatoires en France, déjà de 43,6% en 2004 pour une moyenne OCDE de 36,9% (source: rapport Marini.)
Or les seules voix pour cette mesure socialiste sont des voix "de droite" : alors que les "parents d’élèves" de la FCPE (gauche) défendent le lundi férié, ceux de la PEEP ("droite") soutiennent sa suppression. Autre signe de la confusion qui règne dans les esprits, ce blog libéral en vient, sinon à défendre la mesure, du moins à en critiquer le sabotage.
PS: l’illustration en haut à gauche vient du site des Amis du Lundi.
Erratum : le lien vers le blog libéral ne fonctionnait pas, je crois qu’il est maintenant réparé. Merci au lecteur qui nous l’a indiqué !
PPS jeudi 12 mai : le blogueur que j’ai qualifié de "libéral" demande une rectification au post ci-dessus :
"Je vous remercie pour le lien mais je dois à la vérité et à vos lecteurs de rectifier deux imprécisions :
1) Ceteris Paribus n’a jamais été, ni ne prétend être, un "blog libéral". En tout cas pas au sens français du terme, et je suppose que c’est ainsi que vous l’employiez.
2) ma note ne prenait absolument pas parti dans la controverse politique (et aussi, si je comprend bien, morale et religieuse) à propos de la défériérisation du lundi de Pentecôte. Je m’exercais à un exercice de simulation économique et il n’a jamais été question, pour
moi, de critiquer dans la note l’attitude de certains chefs d’entreprises. Juste de comprendre en quoi un comportement en apparence absurde pouvait, en fait, être rationnel."