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Culture de mort : Euthanasie

Bruno-Nestor Azérot : “je me battrai contre tout projet de loi légalisant l’euthanasie”

À la veille du vote de la proposition de loi sur la fin de vie, le député-maire divers-gauche de la Martinique Bruno-Nestor Azérot annonce dans Famille chrétienne :

"Toute vie humaine doit être respectée. Si on ne choisit pas d’être malade, on peut désirer être soigné. Un malade doit être soigné jusqu’à la dernière limite. Le fait d’euthanasier me dérange énormément. C’est pour cette raison que je voterai contre cette proposition de loi.

Qu’est ce qui vous dérange dans ce texte ?

Le problème essentiel, c’est le risque de dérives liées à la sédation. On connaît le résultat quand on ne nourrit pas un être humain : il meurt. Pour moi qui a eu à côtoyer de nombreux malades, j’ai souvent pensé, à un moment donné, qu’ils allaient mourir car ils étaient arrivés à la limite. Or, ils sont toujours vivants. Tant qu’il y a vie, il y a de l’espoir. Je crois absolument nécessaire, et c’est le rôle du politique comme celui de la médecine, d’accompagner les personnes et espérer avec elles qu’elles puissent guérir.

Manuel Valls comme Marisol Touraine ont laissé entendre que ce texte ne serait qu’une étape… Faut-il s’en inquiéter ?

Lorsque les ministres s’expriment, on peut considérer que nous sommes déjà dans une étape vers un autre objectif. Cependant, nul ne peut prédire qui sera au gouvernement demain. Si aujourd’hui, il y a une volonté forte de la gauche sur l’euthanasie, rien ne nous dit que demain, la droite ne poursuivra pas ce même objectif ! Pour ma part, je crois que cette question n’est pas un débat de droite ou de gauche. Demain, si je suis toujours élu sur les bancs de la gauche ou sur quel que banc que ce soit, je me battrai contre tout projet de loi légalisant l’euthanasie. Je suis de confession catholique, je crois en des paroles fortes et c’est ma foi qui m’oblige à prendre cette position-là.

Plusieurs amendements ont été déposés par des députés de gauche pour légaliser une aide active à mourir. L’euthanasie n’est-elle pas contradictoire avec les valeurs de la gauche ?

Cette question divise la gauche. C’est pourquoi je fais appel au plus grand nombre de députés, quel que soit leur banc, à faire appel à leur conscience car demain, eux-mêmes peuvent être confrontés à la fin de vie d’un proche. J’ai choisi de siéger au groupe Gauche démocrate et républicaine, car les 15 parlementaires y ont une liberté de parole et de vote. C’est pour cette raison que je peux parler avec autant de liberté.

Ne vous sentez-vous pas seul à porter ce message dans votre camp ? D’autres députés partagent-ils votre sentiment ?

Les choses sont bien plus nuancées que cela. Rappelez-vous le mariage pour tous. J’ai fait un focus sur ce projet de loi à l’époque. Mes propos d’alors ont été salués par un grand nombre de députés de gauche qui ne pouvaient pas tenir ce type de discours du fait de leur appartenance à un groupe parlementaire. Ils subissaient des pressions. Aujourd’hui, nous sommes dans le même cas de figure. Tôt ou tard dans nos circonscriptions, nos populations nous rappellent à l’ordre et nous redisent les valeurs sur lesquelles nous devons asseoir nos politiques. Nous sommes élus par ces populations. Nous devons œuvrer avec elles et pour elles. Lorsque je m’exprime à l’Assemblée, je le fais en toute cohérence avec ma population. C’est d’ailleurs elle qui me demande de parler comme je le fais ici. […]"

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16 commentaires

  1. Tout ce projet de loi est dans le déni de mort et de souffrance, et donc le déni d’incarnation. Assimiler la mort au sommeil, revient à ôter à l’être la possibilité de vivre une aventure, d’être modifié par cette aventure. cela revient à ôter la possibilité du salut.
    http://www.mauvaisenouvelle.fr/?article=france-sedation-profonde-vs-euthanasie–554

  2. Je ne doute pas qu’il soit un catholique convaincu et un homme de foi, puisqu’il l’affirme…
    Mais alors, pourquoi n’a-t-il jamais dénoncé l’avortement que son parti promeut toujours plus ?
    Un peu de cohérence, monsieur le député, SVP !

  3. C’est un crime contre l’humanité.
    Que faisaient-ils dans les camps de la mort
    l’euthanasie….
    Que font les pays euthanasiants….
    Ils conseillent de mourir aux patients…
    quand le patient n’a pas de potentiel
    intéressant ou risque de couter trop cher.
    Ils tuent les enfants bientôt les handicapés.
    Qui sont les lobbies de la mort derrière tout ça, toujours les mêmes adorateurs de satan.

  4. Soleil vert
    Sous nos yeux ahuris, des esprits malfaisants veulent mettre fin au serment d’Hippocrate, soit 2400 ans de civilisation, une broutille : « Je ne remettrai à personne du poison, si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion ».
    J’admire ceux qui leur opposent des paroles de vérité pour barrer la route aux paroles manipulatrices qui promettent aux personnes de ne plus souffrir parce qu’on les aura tuées. En forçant leur choix comme pour l’avortement, bien sûr !
    Refuser la clause de conscience aux médecins pour une euthanasie qui ne dit pas son nom tout comme pour l’avortement de confort remboursé, c’est tuer aussi un peuple.

  5. @ Fleur,Azerot est l’un des rares socialistes à avoir voté contre la mariage pour tous.

  6. J’espère que Bruno-Nestor Azérot ne votera plus jamais pour un parti de gauche !Et qu’il lira de manière approfondie les programmes politiques qu’il prendra au sérieux et qu’il ne votera pas seulement pour le parti qui propose les plus d’aides de l’état !
    Voilà où cela nous conduit la course à la subvention, on en vient à vendre son âme sans s’en rendre compte !

  7. “Divers gauche” pour être élu … et catholique pour écrire dans famille chrétienne …. C’est vraiment le grand écart !!!

  8. Ce type est un homme libre, il est l’honneur du Parlement.

  9. Socialiste et catholique, c’est possible ?

  10. Monsieur Azérot persévère dans la vérité après son magnifique discours à l’Assemblée nationale lors des débats sur la loi Taubira. Une voix de gauche bien plus chrétienne que beaucoup à droite.

  11. Voilà ce qui arrive quand on a été baigné dans les relents de la théologie de la libération et de la pastorale gallicane des années 70-80 avec la Jeunesse Ouvrière Chrétienne et autres. On mélange tout et on se met à confondre le Christ, Marx et le social avec un S majuscule. À sa décharge il reste quand même à ce Monsieur quelques valeurs de la vieille France qui résistent encore un peu là-bas.

  12. “Azérot”, un nom que je suis fière d’avoir retenu…
    Ce n’est pas “a zéro” mais “a tout bon !”
    Ce Monsieur a du cœur, je dirai même qu’il a de l’âme et surtout que cette partie de lui-même ne lui fait pas honte et le mène.
    Je pense que dans ce qui nous pose un problème , au-delà du nerf de la guerre c’est à dire le fric, c’est la souffrance non soulagée, l’acharnement thérapeutique où le proche devient un bout de viande ou une souris de laboratoire et la déshumanisation que l’on vit en milieu hospitalier pour que “la mort soit supportable” dixit.
    Quelle erreur !
    On a besoin de rendre l’homme en mode “déchet” diraient nos jeunes, pour le jeter plus facilement au feu ou dans le trou.
    Mais à vivre cela on se réduit à rien nous-même et vivre avec est ensuite anéantissant.
    Quand la foi n’est plus là pour rendre au mourant sa dignité dans un projet divin, tout est permis et ce qui est fait est vraiment moche alors!
    C’est comme pour l’IVG, c’est partie des faiseuses d’anges qui avortaient des femmes et les tuaient au passage ou les rendaient stériles façon bouchère.
    C’est partie de cette solitude de la femme bafouée et trompée, utilisée par l’homme que son corps ,elle, lie à la relation passée par l’enfant, sa chance qu’elle ne verra pas . Celles qu’on appelaient “fille-mère” (voir une magnifique chanson de Mannick sur le sujet) et qu’on voyait comme des catins plus que comme des mères courage ont jeté l’éponge et sont passées du côté “ni vues no connues des hommes”, piètre victoire!
    Dans ce débat “euthanasie” si on lâche les soins palliatifs, on a tout raté.
    Un exemple vécu cette année, un ami de plus de 80 ans vient de perdre sa femme…
    Quand tout a été tenté en vain, il l’a ramené chez lui en lit médicalisé, avec assistant et infirmier qui passaient les soutenir : elle est décédée chez elle en paix et sans souffrance, il ne l’a même pas vu venir…
    Le temps qu’il comprenne et bien il est en formation pour aider les équipes de soins palliatifs tant il est conscient de ce qu’il a reçu avec sa femme !
    Il doit juste respecter un délai à cause de son propre deuil, délai qu’il a, vu son âge, réussi à faire écourter.
    Ce cador de la finance et du commerce qui a fait fortune, ce requin que sa femme disait qu’il n’était préoccupé que de lui-même a été submergé par l’altruisme et la compassion et la dignité de ces équipes dont personne ne parle dans les médias.
    Equipe qui ont fait deux miracles : permettre une mort dans la douceur et l’amour et la véritable dignité et convertir un homme qui se dit le plus heureux à 80 ans car il a enfin trouvé un sens à sa vie, “utile jusqu’au bout” …
    Et ceci n’est pas un compte de fée…

  13. L’antique serment d’Hippocrate a été tronqué une première fois par l’Ordre des médecins pour se plier à l’injonction de la liberté d’avorter: c’était en 1975…40 ans plus tard, la soumission aux autorités euthanasiantes va achever le changement de civilisation tant souhaité par les consciences matérialistes: les médecins seront devenus des officiers de santé voire des domestiques de ” rang supérieur” aux ordres des politiques et des citoyens. Les résistants seront condamnés au nom de la loi …et de la liberté! Ce meilleur des mondes technoscientifique, les malades et leurs proches en veulent-ils vraiment?

  14. Un grand bonhomme !

  15. Aux éloges qui précèdent j’ajoute les miens et mon admiration . Quelle classe chez ce député, quel honneur, quelle rectitude, quelle foi! Merci cher Monsieur!

  16. Je me demande pourquoi vous n’avez pas posté mon commentaire ?
    Mère de cinq enfants, je suis contre l’avortement et j’ai refusé de suivre l’avis de mon médecin qui voulait que j’avorte pour l’un d’entre eux. J’ai lancé toute seule une association d’aide aux femmes qui veulent avorter, dans ma ville. C’est dire.
    Alors j’ai le droit de dire à ceux qui le critiquent, qu’on ne doit pas juger Bruno Azérot. C’est déjà bien ce qu’il fait, laissons lui le temps. Et que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre, a dit le Christ.
    [Je ne vois pas votre commentaire. MJ]

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