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France : Politique en France

Campagne de guignols : la faute à Bruxelles ?

De Maxime Tandonnet :

"Depuis que je m’intéresse à la politique, c’est-à-dire les élections présidentielles de 1974, je n’ai jamais assisté à une campagne électorale aussi violente, émaillée d’insultes et de vulgarités en provenance des oppositions – « sale con », « elle m’emmerde », « dément » , constellée de propositions démagogiques destinées à provoquer des « buzz » : suppression du permis à points, “épuration”, prélèvement confiscatoire de 75%, abrogation du concordat en Alsace et Lorraine (fallait y penser !), marquée par des agressions violentes, honteuses,  comme celle de Bayonne aujourd’hui contre l’un des candidats. Tout est dans l’improvisation, la surenchère verbale, l’escalade démagogique, la recherche du coup médiatique et du spectacle, les coups de menton haineux. 

Les pouvoirs politiques nationaux ont perdu  de décennie en décennie, une partie de leurs leviers d’action avec les transferts de compétences à Bruxelles, en particulier en matière de politique monétaire qui était au centre des enjeux électoraux du passé (1981). Les marges de manœuvre des gouvernements et des parlements se sont réduites également en raison de la prolifération des jurisprudences européennes et nationales et de la situation des finances publiques. Dès lors, pourquoi se donner la peine, du côtés des oppositions, de réfléchir à des programmes d’alternance cohérents et réalistes, puisqu’on n’a plus les moyens de les appliquer, en dehors de quelques mesures débiles et nocives ?

La tournure violente, spectaculaire, agressive de la campagne  électorale de la part des oppositions doit être comprise comme un phénomène de compensation : brailler le plus possible pour cacher la misère d’une impuissance politique croissante et de l’incapacité à s’adapter au monde moderne d’une partie de la classe politique française."

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8 commentaires

  1. “Les pouvoirs politiques nationaux ont perdu de décennie en décennie, une partie de leurs leviers d’action avec les transferts de compétences à Bruxelles, en particulier en matière de politique monétaire qui était au centre des enjeux électoraux du passé (1981). Les marges de manœuvre des gouvernements et des parlements se sont réduites également en raison de la prolifération des jurisprudences européennes et nationales et de la situation des finances publiques.”
    Je suis en total désaccord avec cette affirmation : il y a en France un consensus sur tout, avec notamment le politiquement correct, et un clientélisme effréné, qui font que il n’y a plus de différence entre la gauche PS et la “droite” UMP, un rapprochement que l’on observe partout en Europe même si les autres partis de droite Européens sont encore de droite. Mais Cameron glisse dangereusement vers la social-démocratie en matière de valeurs.
    Le programme présenté ici par un groupe de réflexion, dont j’ai oublié le nom, présentait énormément de pistes d’action, comme le programme du PLD qui malheureusement, ultra individualiste, oublie qu’un pays c’est une communauté de destins.
    Ce bouc émissaire commode qu’est l’Europe empêche toute réforme

  2. On peut ajouter une misère intellectuelle… parce qu’en moyenne, ça ne vole pas haut de ce côté-là non plus…

  3. Réflexion qui a cent ans…
    Nil novi sub sole
    “Democracy is a form of government that substitutes election by the incompetent many for appointment by the corrupt few.”
    — George Bernard Shaw (1856-1950)
    (La démocratie est la forme de gouvernement qui substitue, à l’élection par la masse des incompétents, la mise en place d’une minorité de corrompus.)

  4. Mais qui donc est au pouvoir actuellement ? il est vrai que vu l’effondrement de sa popularité , la bande à Sarko tente de faire oublier qu’ils gouvernent depuis 5 ans mais ce n’est pas en empéchant marine de se présenter qu’ils y parviendront ,cela profitera à Bayrou.
    Agression de Bayonne ! Le maire de cette magnifique ville avait averti de ne pas prendre ce risque d’un bain de foule dans des rues etroites .
    Permis à points : 200000 ivg / 4000 morts sur les routes .

  5. “Je n’ai jamais assisté à une campagne électorale aussi violente, émaillée d’insultes et de vulgarités.”
    Tout à fait exact. C’est extrêmement frappant, et ce n’est pas du tout rassurant.
    J’ajouterais, au catalogue ci-dessus, les qualificatifs de “pisse-froid” et de “casse-couilles” adressés par Eva Joly à ses adversaires politiques.
    De la part d’un ancien juge d’instruction.
    Et en public, hein. Ce n’étaient pas des paroles prononcées entre quatre murs, qui auraient été dévoilées par indiscrétion…

  6. Merci à Saint-Plaid pour cette excellente citation de G.B. Shaw. Enfin une définition exacte de la démocratie. Pourquoi alors vouloir continuer à s’enliser dans ce marasme ?

  7. Çà me donne à penser que des élections autrement plus importantes ont lieu ce week-end en Russie, qui sont tellement plus décisives pour le monde que la petite cour de récré française …

  8. Ce qu’oublie l’ancien conseiller de N. SARKOZY et C. GUEANT qu’est M. TANDONNET : la violence institutionnelle et quasiment policière qui vise à empêcher Marine LE PEN d’être candidate.
    Car dans les exemples que M. TANDONNET choisit pour illustrer son propos ne figurent que des paroles et faits tirés de la gauche : il absout totalement son camp, l’UMP en affectant d’adopter un point de vue de Sirius dont il descend bien vite.

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