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Cannes : sans surprise, la culture de mort à l’honneur

La Palme d’Or a été attribuée hier soir à "4 mois, 3 semaines et 2 jours", le récit "cru et puissant", paraît-il, "d’un avortement interdit sous le régime communiste" en Roumanie.

La propagande pro-avortement a toujours fait grand cas de l’interdiction de l’avortement  par le régime de Ceaucescu de 1966 à 1989, afin d’associer législation pro-vie et totalitarisme. La Roumanie est  pourtant l’exception : les totalitarismes, soviétique et chinois notamment, ont été des pionniers de l’avortement légal – voire forcé. Et la législation roumaine n’était en rien mue par des préoccupations pro-vie, mais par les prétentions démographiques de son régime. Elle permettait ainsi l’avortement sur les femmes qui étaient déjà mères de 4 enfants.

Cela n’empêchera pas valeur de propagande du film primé d’être vite mise à contribution, semble-t-il : il a également reçu le Prix de l’Education nationale, qui prime un film "pour son intérêt pédagogique".

L’actrice Bernadette Laffont présidait le jury 2007, composé de membres de la communauté éducative et professionnelle. "4 mois, 3 semaines et 2 jours" bénéficiera de la création d’un dvd-rom pédagogique qui en facilitera l’approche et invitera à l’analyse et au débat avec les élèves.

"A l’analyse et au débat"… avec un pluralisme digne de la Roumanie de Ceaucescu, sans doute.

Henri Védas (merci à SGB)

Addendum :

Une lectrice :

J’ai entendu sur France Inter, je crois, une intervention du cinéaste qui a expliqué que dans son film, la jeune femme cherche à tout prix à avorter, uniquement parce que c’est contraire à la loi, une façon pour elle d’échapper au totalitarisme du régime et que c’est cela qu’il a voulu dénoncer, que la vie de cet enfant n’était même pas l’enjeu. Il a voulu dénoncer comment on en arrive à agir sans conscience, uniquement pour des raisons politiques ou de résistance et comment sous l’oppression on ne réfléchit même plus.

Il a volontairement filmé l’avortement et le bébé avorté pour choquer et donner à réfléchir afin que le spectateur prenne en compte la dimension barbare de l’acte…

Si j’ai donc bien compris, il n’est pas du tout pro avortement et son film n’en est pas un plaidoyer… Enfin, si j’ai bien compris car comme vous, je ne l’ai pas vu…

Intéressant. Mais quelle que soit l’intention de l’auteur, je crois qu’on est en droit de craindre le pire de l’usage qu’il sera fait du film en classe. 90% des enseignants en tireront forcément une morale prônant l’avortement légal.

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