Henri Hude publie le compte-rendu d’un livre du cardinal italien Angelo Scola, archevêque de Milan : Jésus, Avenir de l’Homme. Extraits :
"Si l’homme parvient à renouveler son expérience anthropologique,
il découvre la force de la vérité (ch.1) et, par là-même, il s’ouvre
très spontanément à la Vérité du Christ. Celle-ci est, en effet, ce
qu’il y a de plus fort en matière de vérité – ni système, ni mythe, ni
légende. Cette Vérité, en effet, est vie.
C’est la seule qui soit immédiatement vie, être et personne, événement
et sens, réelle et temporelle, accomplie, à venir, présente et éternelle
: c’est l’objet du chapitre 2.Cette
vie éternelle, nous nous y installons et elle prend corps en nous,
parce que nous vivons en communion avec la chaîne immense de ceux qui
ont vécu en communion avec ceux qui ont touché le Verbe de vie. La vie
avec le Christ devient une vie dans l’Eglise, c'est à dire dans le Corps ressuscité total de l’homme-Dieu (ch.3).Cette vie humaine dans le corps de l’homme-Dieu est
une vie divine, une vie éternelle, et en même temps c’est la vie toute
simple, la nature authentiquement divinisée, non par le fantasme de
l’homme, mais par l’incarnation du Fils de Dieu. C'est une vie humaine
ordinaire, mais en Jésus-Christ, la Vie, monté au cieux et présent avec
nous, qui avons du coup notre conversation dans le ciel et cela au cœur
de notre existence (ch.4).Après
cette élévation première, dans les quatre premiers chapitres, et à
partir de la vie que nous avons découverte et retrouvée, nous pouvons
relire, rétrospectivement, le drame de notre existence aliénée : le vertige de notre liberté, épuisée, mais sauvée de son nihilisme et redevenue capable d’engagement et d’adhésion (ch.5).Notre
poursuite pathétique et grandiose du bonheur, qui nous échappe si nous
essayons de le capturer, qui nous comble si nous apprenons à le recevoir
(ch.6).Notre péché,
la présomption fatale de nous sauver nous-mêmes, où notre être s’épuise
en vain, et enfin l’accueil de cette miséricorde du Père, qui nous régénère (ch.7).C’est dans cette perspective qu’il convient alors de situer la vie morale (ch.8).
Celle-ci n’atteint sa pleine signification que si elle est vécue comme vocation (ch.9).
L’évangélisation naît
d’abord dans l’âme et pour chaque âme de l’intérieur, de l’Esprit, et
elle se déploie dans le monde comme le feu se propage, car l’immense
forêt humaine aspire à être embrasée par la Vie. L’âme rend
naturellement témoignage au Christ, sa destinée, à condition qu’elle ait
été rouverte. Le christianisme se répand alors comme un incendie par
grand vent d’été, à condition que le christianisme soit vivant. Le
rendre vivant, tel est la vertu et le but de tous les contenus présentés
dans ce livre. Celui-ci n’est pas un texte théorique, mais il sculpte
dans l'esprit la forme contemplative et mystagogique de la pensée et de
la parole du chrétien devenu vivant, et il restaure dans toute sa
plénitude l’expérience religieuse de l’humain, dans le Christ. Le
Christ, vivant au cœur de chaque humain divinisé, et lui donnant vie,
devient ainsi le cœur du monde (ch.10)."