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L'Eglise : Foi

Ce catholicisme individualiste oublie que l’homme est religieux et social

Ce catholicisme individualiste oublie que l’homme est religieux et social

Dans L’Homme Nouveau, Jean de Tauriers, ancien président de l’association Notre-Dame de Chrétienté, apporte sa contribution au centenaire de l’encyclique Quas Primas. Extrait :

[…] Pendant mes douze années de présidence à la tête de « Notre-Dame de Chrétienté », j’ai rencontré nombre d’autorités ecclésiastiques critiquant nos références à Quas Primas, la royauté sociale de Notre-Seigneur Jésus-Christ et plus largement la chrétienté. Pour eux, il ne serait plus possible de suivre les enseignements de Pie XI de nos jours. Comme l’écrit Chantal Delsol dans La Fin de la chrétienté (2021) : « l’Église a honte de la chrétienté comme pouvoir et comme contrainte, et elle aspire à d’autres formes d’existence ».

Une confusion philosophique

La première confusion est certainement philosophique avec une conception personnaliste de la foi qui affaiblirait la dimension communautaire de la théologie catholique en encourageant l’individualisme. Emmanuel Mounier nous disait dans Feu la chrétienté (1959) que la chrétienté était une illusion. Nombre de chrétiens modernes assimilent ainsi la chrétienté à un totalitarisme sans voir qu’elle est d’abord le rayonnement naturel de l’Église. Mgrde Moulins-Beaufort écrivait dans La Croix en 2021 (cité dans Rome ou Babel de Laurent Dandrieu) : « Longtemps, les catholiques français se sont vécus comme le grand nombre, comme la totalité, alors qu’être chrétien, c’est être choisi et appelé, un par un ». La peur du « triomphalisme » explique sans doute la modération de nos autorités. Est ainsi apparu un catholicisme individualiste ayant oublié que l’homme était religieux et social, comme le disait Gustave Thibon dans Au secours des évidences (2022) : « Il n’y a pas de christianisme sans chrétienté et c’est l’une des pires erreurs de certains croyants de minimiser, voire d’éliminer, au nom de la vie intérieure, l’aspect extérieur, local et sociologique de la religion ».

Le magistère récent a apporté sur cette question une certaine confusion. La déclaration Dignitatis Humanae du dernier concile a été l’un des textes les plus discutés par les pères conciliaires. Or Dignitatis Humanae ne rappelle pas la doctrine du règne social de Notre-Seigneur Jésus-Christ, ce qui a entraîné des interprétations relativistes de cette question. Le Catéchisme de l’Église catholique, en se référant aux grandes encycliques de Pie IX (Quanta Cura), Léon XIII (Immortale Dei) et Pie XI (Quas Primas), a cherché à rappeler la doctrine catholique mais celle-ci n’est quasiment plus enseignée et quand elle est abordée, ce n’est que dans sa dimension spirituelle, primordiale, bien sûr, mais insuffisante. […]

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