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Ce pèlerinage postule la nécessité d’une chrétienté et d’une reconnaissance effective de la royauté sociale du Christ

Ce pèlerinage postule la nécessité d’une chrétienté et d’une reconnaissance effective de la royauté sociale du Christ

Dans L’Homme nouveau, Philippe Maxence évoque le pèlerinage de Notre-Dame de Chrétienté. Extrait :

[…] Dans un océan d’athéisme et d’indifférence, d’oubli de la loi naturelle et de règne de l’horizontalité, 18 000 pèlerins ne représentent peut-être pas grand-chose. Un grain, seulement un grain, à condition, bien sûr, de mourir afin de porter du fruit. 

Mais mourir à quoi ? Mourir à l’esprit du monde, à cette mondanité ravageuse qui nous menace tous, y compris parmi ceux qui ont marché vers Chartres. La presse a souligné l’attachement de ce pèlerinage à « la messe en latin », à l’ancienne messe, à la forme extraordinaire ou encore au rite de saint Pie V, autant de termes pour tenter de cerner une réalité liturgique. 

Certains, ne pouvant plus nier la fécondité de ce pèlerinage, n’ont eu de cesse de le mettre en parallèle avec le rassemblement du Frat à Jambville (11 000 participants) ou de souligner que les pèlerins de Chartres n’étaient pas tous des habitués de la liturgie romaine traditionnelle. La belle affaire ! Autant d’affirmations qui ressemblent, à vrai dire, aux dernières cartouches avant la reddition dans un Camerone qui n’aura rien d’héroïque.  

La foi au risque de Quas Primas 

Alors que nous nous préparons l’an prochain à célébrer le centenaire de Quas Primas (11 décembre 1925), l’encyclique de Pie XI sur la royauté sociale du Christ, il n’est peut-être pas inutile de nous souvenir que ce pèlerinage de la Pentecôte n’est pas simplement le signe d’un attachement à une forme liturgique, aussi vénérable et ancienne soit-elle, mais qu’il postule aussi la nécessité d’une chrétienté et d’une reconnaissance effective de la royauté sociale du Christ. 

Limiter celle-ci à la reconnaissance des points non négociables en politique, à la création d’écoles catholiques ou à l’épanouissement de familles catholiques consisterait en une tragique réduction et en un terrible manque de foi. Il ne peut s’agir de vivre simplement au chaud dans des espaces communautaires que nous aurions réussi à protéger comme si le reste de la société ne nous concernait pas. Le salut du Christ est pour tous. 

Tout irréalisable qu’elle semble à notre foi attiédie, la reconnaissance sociale et politique du Sacré Cœur de Jésus, n’en reste pas moins l’objectif auquel nous devons tendre, à temps et à contre-temps. Là se trouve aussi la grande leçon de Péguy. C’est quand tout semble perdu que la moisson arrive. Si « le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt » 

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