Libraire au Bourget depuis plusieurs dizaines d'années, Marie-Neige Sardin a été agressée vingt-six fois en sept ans (violences verbales, physiques, des braquages et un viol). Elle connaît ses agresseurs, mais la justice rend systématiquement un non-lieu. Pire, elle est même poursuivie pour une injure raciste qu'elle n'a pas prononcée. Elle résiste donc face à l'enfer.
Agée de 54 ans, elle refuse de quitter sa petite librairie, malgré les nombreuses propositions de rachat. Contre les violences et les intimidations, le départ des commerçants, la loi du silence et l'inaction des services publics, cette femme a voulu témoigner dans un ouvrage paru aux éditions de l'Oeuvre.
Elle tient un blog et son histoire a percé dans les médias. Elle explique la raison qui l'a poussée à écrire ce livre terrible :
"Ce livre, c’est l’aboutissement de quelque chose qui a surgi au moment de ma garde à vue, pendant laquelle on a clairement voulu me faire craquer psychologiquement. Il faut savoir que ce que cet épisode tel qu’il apparaît dans mon livre, est amputé de 50% de la barbarie dont j’ai été victime… Pendant 24 heures, mon corps a subi la même violence que lorsque que j’étais face à mes violeurs. La boucle était bouclée. Mes parents ont servi la République durant toute leur vie (père gendarme et mère policière) et m’ont élevée dans le respect des lois. C’était donc particulièrement choquant. Je devais dénoncer."
Son histoire est désormais connue. Mais il semble que ni les politiques, ni la justice, ni la police n'ont pris la mesure de ce drame, qui est loin d'être isolé.