La version Netflix de La Passion du Christ de Mel Gibson omet la prophétie de l’Ancien Testament sur Jésus. Le passage d’Isaïe 53 au début du film a été remplacé par un écran vide de 13 secondes.
La version originale du film s’ouvre sur l’affichage des paroles du prophète Isaïe, écrites 700 ans avant le Christ :
« Il était blessé pour nos transgressions, écrasé pour nos iniquités ; par ses blessures nous sommes guéris ». (Isaïe 53)
Les chrétiens notent que les paroles d’Isaïe 53 concernant le « Serviteur souffrant » sont le passage de l’Ancien Testament qui désigne peut-être le plus clairement Jésus-Christ comme le Messie tant attendu des Juifs. Selon One for Israel, une initiative d’évangélisation chrétienne, une traduction juive du premier siècle de cette Écriture par Yonatan ben Uzziel (Targum Jonathan) ouvrait ce passage par les mots « Le Serviteur Oint », reliant ainsi le chapitre au Messie, l’Oint.
Rabbi Yitzhak Abravanel (1437-1508), homme d’État juif portugais, aurait également admis que « l’interprétation de Ben Uzziel, selon laquelle il s’agit de la venue du Messie, était également l’opinion des Sages (de mémoire bénie), comme on peut le voir dans une grande partie de leurs commentaires ».
Cependant, parmi les Juifs d’aujourd’hui, Isaïe 53 n’est pas lu dans les synagogues dans le cadre de la liste des lectures des prophètes. One for Israel atteste que lorsque les juifs lisent Isaïe 52, « nous nous arrêtons au milieu du chapitre et la semaine suivante, nous passons directement à Isaïe 54 ». Alors que certains juifs disent que c’est parce qu’il n’y a pas de parallèles dans la Torah, selon Hananel Mack, c’est parce que, « en général, les juifs excluent des haftarot les versets sur lesquels les chrétiens fondent les principes de leur foi religieuse… »
L’explication courante d’Isaïe 53 par les juifs d’aujourd’hui est tirée du commentateur juif Rachi (1040-1105), qui affirme que le serviteur souffrant est une métaphore pour le peuple d’Israël qui a souffert aux mains des Gentils.
Cependant, les chrétiens soutiennent que cela est absurde, ne serait-ce que parce que ce serviteur souffrant est décrit comme un « agneau » qui « n’a pas ouvert la bouche ». Selon la tradition juive, les agneaux utilisés pour le sacrifice de la Pâque devaient être « sans défaut », une caractéristique qui ne peut s’appliquer au peuple juif. One for Israel rappelle qu’Isaïe lui-même a déclaré, six chapitres plus loin, à propos du peuple d’Israël :
« Car vos mains sont souillées par le sang et vos doigts par l’iniquité. Tes lèvres ont proféré des mensonges, ta langue murmure la méchanceté ».
L’omission d’Isaïe 53 dans la version Netflix de La Passion du Christ pourrait-elle donc provenir de la crainte que Jésus-Christ soit perçu par les téléspectateurs comme l’accomplissement manifeste de cette prophétie juive sur le Messie ?
LifeSiteNews a posé une question à Netflix sur l’omission d’Isaïe 53 dans sa version de La Passion du Christ, mais n’a pas reçu de réponse.