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C'est arrivé un...

C’est arrivé un 14 juin…

C’est arrivé un 14 juin…

A qui veut régénérer une Société en décadence, on prescrit avec raison, de la ramener à ses origines.” Léon XIII, Rerum Novarum

Alors rappelons-nous :

    • le 14 juin 451 : Aetius délivre Orléans d’Attila.

Le général romain alliés aux Francs de Mérovée et aux Wisigoths de Théodoric, est aussi celui qui, avec les mêmes alliés arrêtent les Huns aux champs Catalauniques, le 20 juin de la même année. (cf. la chronique du jour).

    • le 14-16 juin 877 : signature du capitulaire de Quierzy.

L’empereur Charles le Chauve, signe à Quierzy-sur-Oise, le capitulaire établissant temporairement l’hérédité dans les domaines et les charges pour les descendants des nobles partis en Italie avec lui. Ce document est parfois considéré comme le début de la féodalité.

    • le 14 juin 1636 : mort du Maréchal de France Jean de Saint-Bonnet, maréchal de Toiras, à 51 ans.

Jean de Saint-Bonnet de Toiras, ou Thoiras, naît le 1er mars 1585 à Saint-Jean de Gardonnenque, et sert le Roi Henri IV, puis son fils Louis XIII. A la différence de beaucoup de protestants, il est fidèle durant toute sa vie à son Roi et à sa Patrie. Lors du siège de La Rochelle, il défend victorieusement l’île de Ré face aux assauts du Duc George Villers de Buckingham.

Il se distingue encore lors du siège de Suse, pendant la Guerre de Mantoue. Il a été fait maréchal de France en 1629 par Louis XIII. C’est au cours la Guerre de Trente Ans, en 1636, que Toiras est tué d’une balle d’arquebuse, lors de l’attaque sur la forteresse de Fontaneto d’Agogna.

    • le 14 juin 1646 : décès de Jean Armand de Maillé-Brézé, duc de Brézé, duc de Fronsac, pair de France, grand-maître de la navigation.

Jean-Armand de Maillé-Brezé, naît le 18 octobre 1619. Fils du Maréchal Urbain de Maillé et neveu du Cardinal de Richelieu, il débute sa carrière dans l’Infanterie avant de servir dans la Marine, quand son oncle lui laisse la charge de Grand Maître de la Navigation. Vocation précoce, il est nommé colonel à 15 ans, général des galères à 20 ans et grand-maître de la navigation à 24 ans.

A la tête de la Marine il participe à huit campagnes de guerre à la mer, et remporte un nombre impressionnant de victoires, où il étrille les Espagnols, campagnes qui assurent à la marine de Louis XIII, la maîtrise de la Méditerranée occidentale. Il devient aussi Commandant de la Flotte du Ponant et Ambassadeur au Portugal alors en rébellion contre la Couronne espagnole. Son destin militaire, dans la Marine française, certes facilité par la fortune de sa famille, est glorieux. Il est vainqueur des Espagnols à Villafranca (1639), à Barcelone, au Cap de Gate (1642), à Carthagène par une double victoire (les 9 aout et 4 septembre 1643) et à Tarragone (1643), avant d’être emporté par un boulet de canon à Ortebello en Italie. La Marine française se trouve brutalement orpheline et désorientée.

Il faut souligner que toutes les victoires de la Marine de l’époque ont été préparées par le patient travail de restauration de cet outil de souveraineté entrepris par le cardinal de Richelieu.

    • le 14 juin 1658 : Bataille des Dunes.

Elle oppose les armées française et anglaise à l’armée espagnole, devant Dunkerque. Voir la chronique du 20 mai.

Le maréchal Turenne, à la tête de l’armée française, bat les Espagnols et l’armée du prince de Condé, passé à leur service lors de la Fronde. Cette victoire met fin à 24 ans de guerre entre les Bourbons et les Habsbourg. La paix est signée dans les Pyrénées en 1759 et Turenne obtient le titre exceptionnel de maréchal général des camps et armées du Roi en 1660.

Dunkerque est alors « espagnole le matin, française l’après-midi et anglaise le soir.» La bataille fait assez peu de morts.

    • le 14 juin 1791 : adoption de la loi Le Chapelier interdisant toute association professionnelle au nom du libéralisme des révolutionnaires.

La loi Le Chapelier vient renforcer le décret d’Allarde de mars et compléter la première loi Le Chapelier du 22 mai. Elle interdit la formation de tout groupement professionnel. C’est la fin des corporations. L’individu se trouve seul face à l’Etat et aux puissants. Cette loi met fin à toutes les formes de rassemblements de professionnels et à toute possibilité de syndicat ou de grève. Elle signe aussi la fin des rassemblements paysans. Tous les malheurs sociaux et toutes les crises sociales du XIX siècle en France trouvent en partie leur origine dans les abus que permettra cette loi. Au nom de la liberté !

    • le 14 juin 1790 : les premiers martyrs de la « révolution française » à Nîmes.

L’esprit de lucre et la haine des catholiques à Nîmes vont pousser quelques 15 000 huguenots, entrainés et excités par des francs maçons à s’attaquer au couvent des Capucins. Après la mise à sac du couvent, les bandes protestantes se répandent dans la ville et se livrent au pillage et au massacre : « Plus de trois-cents citoyens ont péri », écrit le maire, Monsieur de Marguerittes.

Le martyr des capucins est très bien décrit par l’abbé Etienne Goiffon dans son Notice historique sur les capucins et la paroisse Sainte-Perpétue de Nîmes (Editions Grimaud 1871)

Citons simplement comment sont assassinés 5 de ces prêtres :

    • Le Père Benoît de Beaucaire, âgé de 58 ans, est massacré dans l’église. En entendant les coups de hache contre la porte de l’église, il se précipite pour soustraire le Saint-Sacrement à la profanation. Il n’en eut pas le temps un huguenot se jetant sur lui : « Laissez-moi le temps d’achever ma prière! ».demande-t-il « Je t’accorde cinq minutes… »

Alors le prêtre s’empresse de consommer les Saintes Espèces. Mais cinq minutes ne suffisent pas ; il est abattu à bout portant, sur l’autel, par un coup de fusil puis transpercé de baïonnettes, la bouche encore pleine d’Hosties.

    • Le Père Siméon de Sanilhac, est trouvé agenouillé en prière dans sa cellule, par les protestants qui le transpercent d’innombrables coups de fourche et de baïonnettes. Il avait 44 ans.
    • Le Père Séraphin de Nîmes, est là en visite auprès de sa famille. Il appartient au couvent de Pont-Saint-Esprit. En entendant les bruits d’émeute dans la ville, sa famille cherche à le retenir, mais il refuse: « Mon devoir est de rentrer au couvent ». Il sera trouvé dans sa cellule ayant subi d’horribles mutilations. Il avait 27 ans.
    • Le Frère Célestin est un novice nîmois de 22 ans. Il est torturé pour lui faire dire où se cachaient les autres membres de la communauté : « Dis-nous donc où sont les autres! Allons, ils sont bien plus nombreux! Il faut bien en finir avec tous ces jean-foutre… » Son corps retrouvé est une charpie !
    • Fidèle, originaire d’Annecy, est un Frère âgé de 82 ans, infirme, sourd et aveugle, qui ne peut plus quitter sa paillasse : il y est démembré et découpé à la hache, puis son lit est ensuite incendié. C’est après ce meurtre que ces barbares pillent la pharmacie ; ils s’enivrent avec les potions à base d’alcool, ils rient : « Le barbu, l’avons-nous assez bien traité? Buvons à sa santé! »

Les Capucins cachés dans les lambris des plafonds entendent les massacreurs ricaner : « C’est être bons patriotes et bons amis de la constitution que de faire ce que nous faisons! »

    • Le 14 juin 1796: « Je ne crois pas à l’immortalité de l’âme. » écrit Bonaparte à Joséphine, car il est plutôt scientiste.

François Marie Algoud dans Histoire de la volonté de perversion de l’intelligence et de mœurs note, page 88 :

« Considérant les êtres humains comme des machines », il fut un maître de la propagande. Il confiait : « Les Français se laisseront mener, pourvu cependant qu’on leur dissimule adroitement le but vers lequel on les fait marcher. » (Citation tirée de Nature humaine et Révolution de Xavier Martin

    • le 14 juin 1800 : victoire de Marengo, contre l’armée autrichienne.

La bataille a lieu près du petit village de Marengo, à 70 km au nord de Gênes dans le Piémont. Elle oppose les armées de Bonaparte aux armées autrichiennes. Alors que la bataille tourne au désavantage de Bonaparte et que les Français commencent la retraite, Desaix arrive, avec environ 10 000 hommes, offrant la victoire au Premier Consul. L’Armée de von Melas prend la fuite pour Alessandria, laissant 6 500 tués, 8 000 prisonniers et 15 drapeaux de Régiment. Les Français ont 4 700 tués, dont le général Desaix, et 900 blessés.

Marengo a pour conséquence de forcer les Autrichiens à quitter le Milanais, après la Convention d’Alessandria, et de permettre de conclure la guerre entre la France et l’Autriche.

    • le 14 juin 1807 : victoire de Friedland.

« Friedland vaudra Austerlitz, Iéna ou Marengo, dont je fête aujourd’hui l’anniversaire» dit l’Empereur au soir de la bataille.

Napoléon Ier bat les Russes de Levin-August von Benningsen, alors en nette supériorité numérique, 66 800 Français contre 84 000 hommes Russes. Et Friedland vaut bien Austerlitz, puisque seulement 1 645 soldats de la Grande Armée sont tués, alors que les Russes ont 12 000 tués et 10 000 prisonniers et qu’ils abandonnent 70 drapeaux de régiments de l’Armée du Tsar aux Français.

    • le 14 juin 1830 : débarquement de l’armée française, aux ordres du comte de Bourmont, pour la conquête de l’Algérie.

Les troupes françaises débarquent sur la plage de Sidi Ferruch, à 25 kilomètres d’Alger. L’Algérie est alors dirigée par le sultan d’Istanbul, mais l’intérieur du pays est laissé à l’abandon. La conquête française de l’Algérie a été déclenchée suite à l’incident diplomatique de 1827, où le dey d’Alger donne un coup d’éventail au consul de France. En 1830, Charles X décide d’envoyer une expédition punitive à Alger. Trois semaines après ce débarquement, le dey d’Alger capitule.

    • le 14 juin 1903 : la république fait la guerre aux catholiques de France.

« Le 14 juin, l’Église célèbre la Fête-Dieu, à l’occasion de laquelle se tiennent des processions dans toutes les paroisses. Le quotidien anticlérical L’Action a donné un mot d’ordre : « Sus aux mascarades ! » S’il n’y a pas d’incidents à Paris, c’est qu’un imposant service d’ordre a été mis en place. Mais à Dunkerque, à Lyon ou à Angers, les processions sont attaquées. À Nantes, le socialiste Allemane s’est déplacé de Paris à cette fin : on relève de nombreux blessés et même un mort, un socialiste de 77 ans qui a succombé à une crise cardiaque. La fureur des catholiques est telle qu’ils tentent de prendre d’assaut la préfecture et, ayant échoué, finissent par édifier des barricades avant d’être dispersés par une charge de cavalerie. »

Tiré de Quand les catholiques étaient hors la loi de Jean Sévillia (éditions Perrin page 87)

Voir la chronique du 4 octobre.

    • le 14 juin 1940 : entrée de l’armée allemande dans Paris, déclaré ville ouverte.

Les troupes allemandes entrent dans Paris

La Wehrmacht entre dans Paris, vidée des trois-quarts de ses habitants. Le premier acte de l’occupant est d’ôter le drapeau tricolore qui flotte sur le ministère de la Marine et de dresser le drapeau à croix gammée au sommet de l’Arc de triomphe.

    • le 14 juin 1940 : opération Vado.

Battue par les Allemands, la France doit également affronter l’Italie, lors de la bataille des Alpes. L’armée des Alpes résiste parfaitement aux unités italiennes. Il est décidé de lancer, le 14 juin 1940, l’opération Vado, dont l”objectif consiste à pilonner les ports italiens de Gênes et de Savone. Partie de Toulon, la marine française attaque victorieusement les défenses des côtes italiennes.

    • le 14 juin 1985 : signature des accords de Schengen (Luxembourg).

Les accords signés à Schengen abolissent les contrôles aux frontières communes entre les Etats signataires, la RFA, le Luxembourg, la Belgique, la France et les Pays-Bas. Ces accords entrent en vigueur en 1995.

Cet accord a été signé en secret par Mme Catherine Lalumière, sur un bateau, sur le Rhin. Il n’a été découvert que deux ans après, fortuitement. Il devient Convention européenne le 19 juin 1990.

Cité par François Marie Algoud dans Histoire de la volonté de perversion de l’intelligence et des mœurs (Editions de Chiré page 350)

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