“A qui veut régénérer une Société en décadence, on prescrit avec raison, de la ramener à ses origines.” Léon XIII, Rerum Novarum
Alors rappelons-nous :
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le 27 mars: saints du jour français ou en France.
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St Robert de Salzbourg, évêque († v. 718)
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Rupert (ou Robert), issu du sang royal de France, s’exerça, dès sa jeunesse, à la pratique du jeûne, des veilles et de plusieurs autres sortes de mortifications : il était aussi un modèle de chasteté, de tempérance et de charité envers les pauvres.
Son nom devint si célèbre qu’on venait le consulter de toutes parts. Il éclaircissait les doutes qu’on lui proposait, consolait les affligés, et guérissait les maladies des corps et des âmes. Un mérite si distingué le fit élever sur le siège épiscopal de Worms (ville de Rhénanie-Palatinat, Allemagne) : mais les habitants de ce diocèse, dont la plupart étaient encore idolâtres, ne purent souffrir un pasteur dont l’éminente sainteté condamnait leurs désordres ; ils l’accablèrent d’outrages, et le chassèrent de la manière la plus indigne.
Théodon, duc de Bavière l’invita à venir dans son pays. Rupert arriva à Ratisbonne en 697, et y fut reçu par le duc et par sa cour avec la plus grande distinction. Ayant trouvé partout des cœurs dociles, il ralluma le flambeau de la foi, éteint par les superstitions et par les hérésies qui s’étaient élevées depuis la mort de saint Séverin.
Il convertit Ragrintrude, sœur de Théodon, et cette conversion fut suivie de celle du duc et de toute la Bavière. Dieu renforça l’autorité, par plusieurs miracles, de la doctrine que prêchait le saint missionnaire. Le zèle de Rupert porta aussi la lumière de l’évangile chez les nations voisines. Il continua ses prédications à Lorch et à Juvave ; il établit son siège épiscopal dans cette dernière ville. Elle était alors presque entièrement ruinée ; mais on la rebâtit, et elle prit le nom de Salzbourg. Le duc Théodon y fit beaucoup d’embellissements, avec de riches donations, qui mirent Rupert en état de fonder un grand nombre d’églises et de monastères. Théodebert ou Diotper, héritier de la piété de son père, augmenta considérablement les revenus de l’église de Salzbourg.
Rupert fit un voyage en France, dans le dessein de se procurer des missionnaires capables de le seconder dans ses travaux apostoliques : il en emmena douze, avec sainte Erentrude, sa nièce. Celle-ci ayant fait à Dieu le sacrifice de sa virginité, il lui donna le gouvernement du monastère de Numberg, dont il était fondateur.
Il mourut quelques années après, le jour de Pâques de 718 qui tombait, cette année, le 27 mars. Il venait de dire la messe et de prêcher. Il est nommé en ce jour dans les martyrologes. En Autriche et en Bavière, on fait sa principale fête le 25 septembre : c’est le jour d’une des translations de ses reliques, que l’on voit à Salzbourg, dans l’église qui porte son nom.
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Bx Louis-Édouard Cestac, prêtre et fondateur des ‘Servantes de Marie‘ et des ‘Bernardines‘ (1801-1868)
Louis-Édouard naît à Bayonne le 6 janvier 1801. Son père, Dominique Cestac, après avoir été ‘chirurgien de la marine‘, devient chirurgien de la ville et des prisons. Sa mère, Jeanne Amitessarobe, est d’ascendance basque espagnole. Louis-Édouard a deux sœurs dont la cadette Élise (1811-1849) deviendra sa collaboratrice.
Après des études au Petit Séminaire d’Aire-sur-Adour puis au séminaire de Saint-Sulpice à Paris, Louis-Édouard est nommé professeur au Petit Séminaire de Larressore. Il est ordonné diacre le 26 juin 1825 et prêtre le 17 décembre 1825, à l’âge de 24 ans. En 1831, âgé de 30 ans, l’abbé Cestac est nommé vicaire à la cathédrale de Bayonne.
Dans ce port, la prostitution sévit parmi les jeunes filles, parfois très jeunes, qui errent dans les rues et près des chantiers navals. C’est pour elles que le jeune vicaire fonde en 1836 un foyer d’accueil, dans une maison prêtée par la ville de Bayonne et dénommée ‘Le Grand Paradis‘. Deux ans plus tard, il achète à crédit un domaine agricole situé à Anglet : le domaine Châteauneuf, qu’il appellera ‘Notre-Dame du Refuge‘. Avec quelques éducatrices bénévoles, il élabore pour les jeunes “pénitentes“, comme on les appelle à l’époque, un projet d’éducation fondé sur l’amour de Marie, la liberté et le travail.
En 1842, les 14 premières collaboratrices de l’abbé Cestac se consacrent à Dieu par des vœux religieux. Le père leur donne une règle de vie qu’il a écrit à la Trappe de La Meilleray en 1839 et à Bétharram en 1841, chez son ami prêtre Michel Garicoïts, un saint célèbre dans la région et bien au-delà depuis sa béatification par Pie XI et sa canonisation par le Vénérable Pie XII, en 1947.
L’un et l’autre sont des fondateurs d’ordres : l’abbé Michel Garicoïts avait fondé en 1838 la congrégation des Prêtres auxiliaires du Sacré-Cœur de Jésus, qui deviendra, cette même année 1841, la société des ‘Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus‘. L’année suivante, le 6 janvier 1842, c’est au tour de l’abbé Louis-Édouard Cestac de fonder la congrégation des ‘Servantes de Marie’. Parmi ses premières recrues, sa propre sœur Élise Cestac, en religion sœur Marie-Madeleine, cofondatrice ; Gracieuse Bodin, sœur Marie-François de Paule, chargée d’accompagner les premières prostituées accueillies, et qui deviendra la première supérieure générale de la congrégation ; Marie Supervielle, sœur Marie-François de Sales, qui organisa le travail dans la communauté naissante de Notre-Dame du Refuge. Une dizaine d’années plus tard, en 1851, naît la branche contemplative des ‘Solitaires de Saint-Bernard‘ ou ‘Bernardines‘ afin d’accueillir certaines des “pénitentes” désirant mener une vie religieuse vouée à la prière et au travail dans la solitude.
À partir de 1852, année de la reconnaissance officielle de la congrégation, l’abbé Cestac envoie ses religieuses dans de nombreux villages ruraux pour ouvrir des écoles (120 écoles dans 10 départements). Passionné de pédagogie, il invente une méthode de lecture pour ses jeunes institutrices. Mais il est aussi expert en agriculture, et veut répondre au besoin de bien nourrir et au meilleur prix les jeunes accueillies à Notre-Dame du Refuge et au Grand Paradis tout en travaillant à l’essor de l’agriculture dans la région. Il fait de Notre-Dame du Refuge un lieu d’expérimentation et d’innovation pour une agriculture plus prometteuse.
C’est ainsi que Notre-Dame du Refuge devient un lieu d’expérimentation et d’innovation reconnu par les plus hautes autorités : élu président du comice agricole de Bayonne en 1857, le fondateur de Notre-Dame du Refuge est décoré en 1865 de la Légion d’honneur par Napoléon III, pour son action sociale et agricole.
L’empereur et son épouse, familiers de la région puisqu’ils avaient “lancé” Biarritz, appréciaient particulièrement l’abbé Cestac : l’impératrice Eugénie était venue prier à la chapelle de paille de Saint-Bernard (à Anglet) pour demander un fils. Le père Cestac assura publiquement que sa prière serait exaucée, et elle le fut : Louis-Napoléon Bonaparte, fils unique de Napoléon III et d’Eugénie, naquit le 16 mars 1856 à Paris : ce fut “le Prince impérial“, mort héroïquement au combat contre les Zoulous en Afrique du Sud, le 1er juin 1879.
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le 25 ou 27 mars 972 : naissance de Robert II « Le Pieux », Roi de France.
Voir les chroniques du 20 juillet et du 25 décembre.
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le 25 ou 27 mars 1191 : décès du pape Clément III (à ne pas confondre avec l’anti pape du même nom).
Il parvient peu après son élection à calmer les tensions entre l’Église et la population de Rome en permettant aux citoyens romains d’élire eux-mêmes leurs magistrats (tandis que le pape garde le pouvoir de choisir le gouverneur de la ville). Il fait bâtir le monastère de Saint-Laurent-hors-les-murs, et restaurer le palais du Latran. Il organise le regroupement des forces de la Chrétienté contre les Sarrasins. (Troisième croisade)
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le 27 mars 1329 : le pape Jean XXII fulmine la bulle “In agro Dominico”
Par cette bulle,le pape condamne les 26 thèses extraites ou prétendument extraites des œuvres latines et des prédications de Maître Eckhart.
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le 27 mars 1351 : le Combat des Trente.
Ce combat a lieu durant la Guerre de Succession de Bretagne (1341-1364), pendant la Guerre de Cent Ans, qui oppose le Parti de Jean de Montfort soutenu par Édouard III d’Angleterre et le Parti de Charles de Blois, cousin du Roi de France. Une trêve a été signée. Mais au mépris de cette convention les Anglais, sous prétexte de soutenir la cause des Montfort, rançonnent et pillent la Bretagne. Les paroisses qui ne peuvent payer sont détruites, incendiées et saccagées. Le récit de cette singulière bataille, a un immense retentissement et est relaté par le chroniqueur français Froissart.
Beaumanoir voyant les Anglais maltraiter des paysans sans défense, apostrophe leur chef, Bemborough, en ces termes :
«Chevaliers d’Angleterre, je m’étonne fort que des hommes, vaillants comme vous l’êtes, fassent une guerre honteuse et cruelle, non pas aux gens qui portent les armes, mais aux marchands, aux laboureurs, aux hommes paisibles. Ce n’est pas coutume que les soldats soient employés à vexer et à ruiner le pauvre habitant qui sème le blé, qui nous procure le vin et qui nourrit le bestial. […] Les Anglais sont sans doute des guerriers recommandables ; mais à mon avis, ils sont loin de l’emporter sur les Bretons. A l’occasion je me fais fort de le leur apprendre par expérience ».
Bemborough accepte donc le défi et les deux capitaines conviennent de s’affronter dans un champ au « chêne de Mi-Voie » (entre Ploërmel et Josselin). Ainsi trente chevaliers anglais, partisans de Jean de Montfort, s’affrontent en combat singulier à trente chevaliers bretons partisans de Charles de Blois. Les conditions de la lutte sont celles du « combat à volonté », chacun des soixante combattants a toute liberté de se battre comme il lui plait, à pied, à cheval, avec n’importe quelles armes, sans autre obligation que d’observer dans ce combat les règles de la loyauté chevaleresque.
Les Anglais sûrs de leur victoire arrivent les premiers au « chêne de Mi-Voie ». Le retard des Bretons vient du fait qu’ils se sont préparés à la bataille, se sont confessés, et ont reçu l’absolution, la communion, et entendus plusieurs messes.
Blessé et en nage, au cours du combat Beaumanoir réclame à boire. L’un de ses compagnons, Geoffroy du Bouäys lui répond par cette formule devenue célèbre :
« Bois ton sang Beaumanoir ! Cela calmera ta soif ».
La famille de Beaumanoir reprit cette réponse comme devise. Beaumanoir relance ses troupes à l’assaut et les Anglais sont totalement battus.
Huit Anglais furent tués et les autres se rendirent. Selon Jehan Froissart.
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le 27 mars 1378 : décès du pape Grégoire XI.
Pierre Roger de Beaufort est le dernier pape français. À la mort d’Urbain V, il est élu pape dès le second jour du conclave à Avignon, le 30 décembre 1370, à l’unanimité des voix. Il faut l’ordonner prêtre le 4 janvier 1371 pour le sacrer évêque, et le couronner pape, le jour suivant sous le nom de Grégoire XI.
Il poursuit la réforme de l’Église initiée par ses prédécesseurs, ramène les Hospitaliers dans la discipline et l’observation de leurs règles ; il entreprend la réforme de l’ordre des Dominicains et face à la recrudescence des hérésies il relance l’Inquisition. D’abord pape en Avignon, il réinstalle la papauté à Rome.
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le 27 mars 1446 : une ordonnance royale place l’Université sous la juridiction du Parlement.
L’Université parisienne s’est rendue complice de la mort de Jeanne d’Arc et Charles VII ne l’oublie pas en entrant dans sa capitale, en 1436. Il place donc le corps universitaire sous la juridiction du Parlement de Paris en 1446, afin d’en mieux contrôler les excès.
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le 27 mars 1785 : naissance de Louis Charles de France Dauphin de France, fils du Roi de France Louis XVI.
Tout et son contraire a été écrit sur Louis XVII. Même la cérémonie du 8 juin 2004 rassemblant des membres de différentes branches de la famille de Bourbon et diverses personnalités au cours de laquelle une urne funéraire contenant un cœur, est placée dans la chapelle des Bourbons de la basilique de Saint-Denis, a été qualifiée de mascarade par le ministre de la culture de l’époque, Renaud Donnedieu de Vabres, qui refusa d’y participer.
En fait, il est un document qu’aucun historien n’a pu consulter et qui devrait éclairer l’histoire de Louis XVII : le « testament » de la duchesse d’Angoulême, sa sœur. Ce document est conservé dans les archives du Vatican.
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le 27 mars 1796 : adresse du général Bonaparte aux soldats de l’armée d’Italie.
“Vous êtes nus, mal nourris : le gouvernement vous doit beaucoup, il ne peut rien vous donner. Votre patience, votre bravoure […] font l’admiration de la France. […] Je vais vous conduire dans les plaines les plus fertiles du monde et vous y trouverez honneur, gloire et richesse”.
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le 27 mars 1808 : Napoléon décrète la réunion au royaume d’Italie des provinces pontificales de l’Adriatique (Urbino, Macerata, Ancône et Camérino).
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le 27 mars 1815 : le Conseil d’État relève Napoléon de sa déchéance.
L’empereur forme un gouvernement avec Carnot à l’Intérieur, Davout à la Guerre, Caulaincourt aux Affaires étrangère et Fouché à la Police.
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le 27 mars 1854 : la France déclare la guerre à la Russie.
La France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à la Russie qui menace l’intégrité de l’empire Ottoman. C’est le début de la guerre de Crimée. Les forces franco-britanniques l’emportent sur la Russie après un an de siège à Sébastopol de septembre 1854 à septembre 1855. La paix est signée à Paris le 30 mars 1856.