Emmanuel Garnier, historien du climat, membre senior de l'Institut universitaire de France (université de Caen) et professeur invité à l'université de Cambridge, est interrogé par Le Figaro à propos de la vague de froid :
"Il y a clairement l'idée en France que l'on ne doit pas être affecté par la nature. Nous restons les héritiers de l'idée de progrès qui ne devrait plus permettre que l'on souffre du froid ou du chaud. Cela traduit en même temps une grande vulnérabilité et une grande attente envers l'Etat.
Vous considérez que ce n'est pas à l'État d'intervenir?
Il ne faut pas tout attendre de l'État. On n'admet plus par exemple qu'il neige sur le périphérique parisien! Lors de la tempête de 1999, je me trouvais dans un petit village des Vosges. Dès que le temps s'est calmé, tous les habitants qui avaient une tronçonneuse sont sortis pour déblayer les troncs qui bloquaient les accès. Lorsque les services départementaux publics sont arrivés le lendemain le travail était en partie fait et il n'y avait aucune animosité. Par ailleurs, le maintien d'un réseau dense d'agents de l'Etat comme ceux de l'ONF (office national des forêts) connaissant très bien le terrain a rendu l'action des secours particulièrement efficace pour rétablir les lignes électriques implantées en forêt. Je ne crois pas que cela se passerait de la même manière aujourd'hui. Les crises plus récentes nous ont montré que l'on était de moins en moins tolérants et résilients.
Des Français qui attendent trop de l'Etat?
Ce dernier est également responsable de cette situation. Notre classe politique ne cesse de dire qu'elle prend en main le risque en vertu de l'adage bien connu «dormez en paix bonnes gens…la République veille!». Jadis, on transmettait la mémoire des risques. Jusque dans les années 50, il y avait un peu partout en France des repères de sécheresse, de submersion ou d'inondation. Tout cela a disparu probablement à la faveur de l'exode rural puis de l'urbanisation et de la littoralisation galopantes.
Les autorités locales ou gouvernementales bien souvent refusent de tenir un discours sur le risque. Elles préfèrent assurer qu'elles feront face. Et quand ce n'est pas possible, on opte pour des solutions radicales telles que les zones noires. Pourtant, une prévention bien comprise et durablement assumée aurait été plus rationnelle à la fois sur les plans humain et financier. N'oublions pas que des décisions prises dans l'urgence coûtent généralement fort cher au contribuable. […] On a abandonné la prudence pour l'Etat providence."
jano
Un article de vérités et relatant le bon sens simple. L’hiver il fait froid et l’été il fait chaud!!! Diable!!! ( Les réchauffeurs climatiques ont l’air malin…) Je pense à un vieux proverbe – Noël au balcon, Pâques aux tisons – le ciel décide et l’homme subit.Les anciens avaient donc déjà constaté, que la nature varie certaines années.
Nicole
Pour en rire un peu :
http://ripoublik.com/2012/02/la-rage-des-climato-scetiques-confine-desormais-a-lhysterie/
Papon
Il y a tout de même une raison à celà: des lors que l’Etat ponctionne chaque année plus de la moitié de la richesse nationale, le citoyen est en droit de penser que ses impots ne servent pas seulement aux loisirs de ses princes.
perry
et aussi “à la Chandeleur, l’hiver prend fin ou prend rigueur…” il y a toujours eu des hivers plus rigoureux que les autres (je peux citer 1941,1954,1984…) mais notre mode de vie actuel, s’il a des avantages, nous rend totalement dépendants de sources d’énergie diverses : les enfants ne peuvent plus aller à l’école à pied s’il neige : plus d’école dans la commune , arrêt des transports scolaires, plus moyen de faire des courses : le supermarché est loin,plus de boutiques locales, le chauffage central dépend de l’électricité, et allez donc vous chauffer en allumant un feu de bois au milieu de votre séjour !plus de fourneau pour avoir de l’eau chaude et les briques qui chauffaient nos lits … en fait, ce qui rend le froid pénible, c’est de ne pouvoir agir contre lui parce que tout est censé suivre les prévisions des admuinistrations!