Clos samedi par une intervention de José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, le meeting de Rimini, un des plus grands rassemblements de catholiques, a battu encore une fois tous les records. Pendant une semaine, près d’un million de visiteurs ont participé à des débats, des colloques, des expositions, des concerts…
Cette année encore, les politiques italiens de toutes tendances ont défilé par dizaines : Rimini, il faut en être. Chaque jour, une revue de presse est éditée pour la centaine de journalistes présents : 100 pages, rien que pour les articles de presse écrite. Du coup, les grandes entreprises ne se font pas prier pour régler la facture de 10M€ nécessaire à l’organisation de cet événement.
Le meeting de Rimini est organisé par "Communion et Libération" (Comunione e Liberazione), dont l’objectif est d’éduquer à l’apprentissage de la foi chrétienne. Le cardinal Bagnasco, président de la conférence épiscopale italienne, indique, lors de son intervention :
"Ils veulent une Eglise qui reste enfermée dans l’Eglise. C’est notre droit de participer à la vie politique."
Le thème choisi pour cette 29e édition du meeting de Rimini était "Protagonistes ou personne". Benoît XVI leur a envoyé un message. Extrait :
"Ceci nous est enseigné par l’expérience des Saints, d’hommes et de femmes, qui très souvent ont vécu leur fidélité à Dieu de manière discrète et ordinaire. Et parmi eux nous trouvons beaucoup de vrais protagonistes de l’histoire, des personnes pleinement réalisées, des exemples vivants d’espérance et témoins d’un Amour qui ne craignent rien, même pas la mort […]
Saul de Tarse […] servit la cause de l’Évangile avec un dévouement total, en parcourant infatigablement le monde alors connu et a contribué à poser les bases de la culture européenne, formée par le Christianisme. La société et la culture, dans laquelle nous sommes plongés et dont les moyens de communication constituent une puissante caisse de résonance, sont largement dominées par la conviction que la notoriété constitue une composante essentielle de sa réalisation personnelle. Sortir de l’anonymat, réussir à s’imposer à l’attention publique par tous les moyens et prétextes, ceci est le but poursuivi par de nombreuses personnes. Le pouvoir politique ou économique, le prestige atteint dans sa profession, la richesse exposée, la notoriété de ses réalisations, jusqu’à l’ostentation même de ses propres excès… tout ceci est considéré pacifiquement comme le « succès », comme la « réussite » de sa vie. […]
Mais qu’en est-il de ceux qui n’accèdent pas à un tel niveau de vue sociale ? […] Peu importe que le dessein de Dieu prévoit pour nous un rayon de champ d’action ; peu importe que nous vivions entre les murs d’un monastère de clôture ou que nous soyons plongés dans de multiples et différentes activités du monde ;peu importe que nous soyons des pères et des mères de famille ou consacrées ou prêtres. Dieu se sert de nous selon son plan d’Amour, selon la manière qu’Il établit et nous demande que nous favorisions l’action de son Esprit".
Eric
C’est à dire qu’il ne faut pas que les hommes d’églises se polluent l’esprit avec ces questions bassement temporels. Sinon nous n’aurons plus de repères, nulle part.
En revanche les laïcs catholiques se doivent de s’y engager, oui c’est clair.
Pascal G.
Don Giussani, le prêtre milanais fondateur de Communion et Libération, dont le Cardinal Ratzinger célébra les obsèques durant l’agonie de J-P II, parlait toujours de la “positivité du réel”, ou de l'”inexorable positivité de la réalité”. Benoît XVI explicite ces expressions, en soulignant que la réalité de chacun, à chaque époque est “positive”, car elle sert de cadre à l’éclosion de la vocation de chaque catholique, et permet la sainteté et à l’évangélisation.
C’est très catholique, car cela répond au fait que le monde et la société tels qu’ils sont ne sont ni à glorifier inconsidérément, ni à ignorer égoïstement.
Un certain nombre de responsables politiques italiens importants sont membres ou proches de Communion et Libération, mouvement très présent dans le secteur de l’éducation populaire, le social et l’économie, mais sans se cacher ou s’en excuser.
Un exemple pour les catholiques français, s’ils acceptaient de ne pas toujours déléguer le politique et le civique à des “professionnels” qui les ignorent, puisque le monde catholique français a pris l’habitude de révérer la laïcité républicaine comme la forme française de ce qui doit être rendu à César……