Une coalition d’organisations de défense des patients et des personnes handicapées a déposé une plainte fédérale contestant la loi du Delaware sur l’« aide médicale à mourir », le 8 décembre. L’entrée en vigueur du texte était prévue pour le début de l’année 2026. Les plaignants demandent à la cour fédérale du Delaware de déclarer la loi inconstitutionnelle et d’en « bloquer » définitivement l’application.
Promulgué en mai dernier, le texte autorise les patients en phase terminale qui ont six mois ou moins à vivre à se faire prescrire des substances qui « mettront fin à leur vie de manière humaine et digne ». Les plaignants craignent que cette loi « singularise » les résidents handicapés et issus « d’autres communautés vulnérables » et les expose à un risque de mort prématurée, au lieu de leur garantir l’accès aux soins nécessaires.
« Cette loi dévalorise les personnes comme moi », s’indigne Sean Curran qui fait partie des plaignants. Victime d’une grave lésion médullaire il y a plus de trente ans, il est tétraplégique.
« J’ai mené une vie bien remplie malgré mon handicap. Cette loi dit aux personnes comme moi qu’elles devraient avoir droit à une aide au suicide, et non à une prévention du suicide. »
Daniese McMullin-Powell, représentante de Delaware ADAPT, déclare :
« Avec les coupes budgétaires imminentes dans le programme Medicaid, les primes d’assurance élevées et le programme Medicare qui ne fournit pas de services communautaires, on a déjà l’impression que notre système de santé est divisé entre ceux qui ont les moyens et ceux qui n’ont rien ». « Nous ne devons pas aggraver cette fracture en ajoutant un élément qui pousse certains patients au suicide ».
Pour le moment, le ministère de la Santé de l’Etat est en train de rédiger les règlements pour la mise en œuvre du texte. Ils devraient être publiés dans les prochaines semaines.
Source : Gènéthique
