France2 diffusait dimanche 28 juin les émissions religieuses hebdomadaires, dont celle sur l’islam. C’était le troisième volet d’une série qui était intitulée Musulmans dans la cité, avec la présence du nouveau recteur de la grande mosquée de Paris, M.Hafiz. Celui-ci a, en 2015, créé une association intitulée « La fraternité du barreau de Paris ». L’émission commençait par des extraits d’un colloque qui avait été organisé par cette association, dont une intervention du Père Vivarès, prêtre de la paroisse Saint-Paul-Saint Louis (Paris 4ème), qui était placé à côté du même M.Hafiz :
« J’étais récemment au mariage d’un jeune que j’accompagne depuis plusieurs années. J’étais à la table de ses amis, qui avaient 27/28 ans. Et ils se posaient à table la question de l’éducation religieuses musulmane de leurs enfants, des écoles privées ou pas, du danger d’une forme d’intégrisme dans les écoles privées où ils pourraient aller, de la difficulté de faire les prières lorsqu’on travaille. Je dois dire que, écoutant cela comme prêtre catholique à une table de jeunes gens de 25/30 ans, j’aimerais bien que, dans les mariages chrétiens, j’entende le même genre de choses ».
Cela rappelle tristement une remarque de l’archevêque de Reims, Mgr de Moulins-Beaufort. Ce dernier avait participé en mars 2019 à l’inauguration d’une nouvelle grande mosquée à Reims et avait prononcé une allocution dans laquelle il se félicitait : « Avec moi, les catholiques de Reims se réjouissent que vous puissiez en ce lieu enfin achevé louer le Dieu créateur et miséricordieux », terminologie parfaitement conforme au dogme musulman et évacuant du même coup la présentation d’un Dieu Père. Une petite soumission ne mange pas de pain quand il s’agit du soi-disant dialogue interreligieux avec les musulmans.
Cette participation lui ayant amené quelques commentaires désagréables, Mgr de Moulins-Beaufort avait répondu aux critiques en publiant un communiqué qui se terminait par ces mots :
« Ma seule crainte serait que certains chrétiens manquent de foi au point de ne pas supporter d’être persécutés ou même moqués. J’aimerais que les hommes catholiques inquiets de la présence de l’islam dans notre pays soient aussi assidus à la messe ou à l’adoration eucharistique que les hommes que j’ai vus à la mosquée un jeudi soir à l’heure de la prière ».
Au-delà de la constatation de la séparation structurelle des hommes et des femmes dans l’islam…, voilà encore une sorte de coup de pied de l’âne, au minimum désobligeant pour les chrétiens quant au niveau de leur foi (mais que font donc leurs pasteurs ?). Pourquoi, tant qu’on y est, ne pas louer le tranchant et l’explosivité (exceptionnels, n’est-ce-pas ?) de leurs martyrs ? A-t-on le droit de demander des prêtres qui prêchent la foi catholique et s’abstiennent de comparaisons au sens propre insensées ? Et a-t-on aussi le droit de constater qu’on préfèrerait ne pas être conduit, par pur aveuglement (on a écarté l’hypothèse folle du souhait) de ces pasteurs entre autres, aux conditions d’une persécution future comme le démontrent à l’envi les situations des catholiques dans les pays à majorité musulmane (quand ils y survivent) ?
On préfèrera terminer par la dernière homélie du cardinal Barbarin dans la cathédrale Saint-Jean, ce même 28 juin : « Prions pour que la Parole de Dieu poursuive sa course ».