De Francis Bergeron, Françoise Pichard, cogérants du quotidien :
[…] Le paysage politique change, Présent doit s’adapter à ce nouveau contexte. Présent – vous nous le dites souvent – est un journal de mieux en mieux fait, qui continue à intéresser son public, mais qui arrive souvent dans les boîtes aux lettres avec beaucoup de retard, un quotidien qui, en quelque sorte, raconte une actualité déjà connue de nos lecteurs depuis 24 ou 48 heures, voire plus. Quant à l’équipe du journal, elle constate que, faute de moyens, faute de publicité payante (la première ressource des quotidiens « normaux »), notre visibilité, en kiosque comme sur les réseaux sociaux, est réduite, insuffisante en tout état de cause. Présent s’adresse à des convaincus, des lecteurs qui partagent déjà – et souvent depuis toujours – nos idées. De ce fait, Présent ne participe pas – pas assez – à une conquête des esprits, dans les marges du noyau dur de nos lecteurs. Nous n’avons pas les moyens de nous offrir des campagnes d’affichage en kiosque, de prospection massive. Le quotidien reste en vente quelques heures seulement, avant d’être remplacé par le numéro suivant, et de ce fait nous enregistrons un important volume d’invendus, volume qui s’est accru depuis la crise sanitaire de 2020, les changements d’habitude de lecture, la réduction du nombre de points de vente.
Aussi, depuis plusieurs mois, nous réfléchissions à une évolution de votre journal. Car la situation peut se résumer ainsi : il n’est pas possible de dépenser autant d’énergie pour réaliser un journal quotidien lu par si peu de lecteurs (quelques milliers). Qui plus est, ceux-ci le lisent plusieurs jours après avoir eu connaissance de l’information par la radio, la télévision, les réseaux sociaux. Le papier n’a guère d’avenir en tant que support de l’information « chaude », immédiate. Il doit devenir toujours plus celui de l’analyse, de la réflexion, avec une distance par rapport à l’événement, celui de la photo et du dessin de presse, et aussi celui du terrain, du reportage et des entretiens. C’est le rythme de parution hebdomadaire qui répond le mieux à cette approche. L’équipe de Présent réfléchissait depuis un moment à cette évolution nécessaire. Les bouleversements politiques du 19 juin nous poussent à accélérer ce processus. […]
Biritualiste
Nécessité fait loi, bien qu’étant un abonné numérique, donc avec le privilège de la quotidienneté, je ne regretterai pas cette évolution. Je préfère conserver un présent hebdomadaire plutôt que de voir disparaître le journal.