La lettre que Benoît XVI prépare actuellement pour les catholiques de Chine sera prête avant Pâques. Cette lettre abordera en particulier la question cruciale de l’unité de l’Eglise. Depuis plusieurs décennies cohabitent en Chine une Eglise officielle, étroitement contrôlée par l’Association Patriotique, créée par les autorités chinoises en opposition à Rome, et une Eglise non reconnue officiellement et fidèle au pape.
Cependant, il n’y a pas d’opposition nette entre les officiels et les clandestins. Depuis longtemps, au sein des communautés catholiques officiellement reconnues par le gouvernement une évolution est en cours, qui les conduit à rechercher toujours davantage la communion avec le pape et à l’obtenir. La plus grande difficulté pour les catholiques officiels consiste à obéir simultanément à l’Eglise universelle et à la politique séparatiste et anti-pontificale des autorités communistes. Mais cette politique est également en voie d’évolution.
Le 13 février, un membre du bureau politique du PC et président de la conférence politique consultative du peuple chinois a rencontré les dirigeants des Associations Patriotiques des religions officiellement reconnues : catholique, protestante, musulmane, bouddhiste, taoïste. A tous, il a affirmé que "les religions peuvent jouer un rôle positif" dans la construction d"une société harmonieuse", le slogan lancé par le président Hu Jintao. Le père Cervellera fait cette remarque :
"[A]u moins 200 millions de chinois ne se trouvent pas à l’intérieur des structures officielle contrôlées par les Associations Patriotiques. La raison en est claire: personne n’accepte de subir le contrôle des AP en matière de foi. C’est pourquoi le gouvernement, soucieux de préserver l’ordre social, perçoit la nécessité de traiter directement avec les communautés, mêmes clandestines, qu’elles soient catholiques ou protestantes. Il ne faut pas non plus oublier que, selon un document interne du parti communiste, un tiers de ses membres adhèrent à une religion. Puisque le parti leur interdit de participer aux cultes officiels, ils viennent augmenter les effectifs précisément vers les communautés clandestines".
Les Associations Patriotiques sont détestées même par les fidèles qui y adhèrent. Dans ce contexte, les dirigeants du gouvernement chinois voudraient réduire le pouvoir de l’Association Patriotique. Le ministère des affaires étrangères serait même favorable à l’établissement des pleins rapports diplomatiques avec le Vatican.
PHR
Et chez nous, il ya les prêtres insermentés de coeur et les autres.