Vous êtes connue dans le monde politique pour votre courageux combat pour la vie : où en êtes vous de ce combat et quelle place a-t-il pour un ministre du logement et de la ville ?
Vos propos m’étonnent. En fait, je suis étonnée à chaque fois que l’on me dépeint comme une femme courageuse. Je ne le ressens pas ainsi. Tenir ces positions, mener ces combats, ces actions, ce n’est pas l’expression d’une forme de courage, c’est simplement l’exercice d’une responsabilité. Cette responsabilité est celle de chacun d’entre nous dans le choix de vie (chrétiens) qu’il a fait. Nous devons agir, agir en conscience, agir en confiance. Notre vertu de l’Espérance est notre force chrétienne, elle rend le fardeau léger.
En défendant le droit au logement opposable, je construis les conditions qui permettent d’accueillir la vie (…) Je crois que les chrétiens doivent reprendre la parole. Nous devons sortir de la peur et de nos sacristies. Nous pouvons être porteurs de propositions fortes qui bénéficieront à toute la société car nous sommes héritiers d’un trésor : une vision de l’homme qui fonde toute notre réflexion, qui détermine notre action. C’est la richesse que nous apportons à la société (…)Bioéthique, euthanasie, avortement… l’impression est que la vie est plus menacée que jamais dans nos démocraties occidentales : comment voyez-vous l’avenir sur ces questions cruciales et peut-on faire quelque chose pour inverser le mouvement ?
Nous avons des réponses à ces terribles questions. Il nous appartient de savoir les défendre pour ne plus tomber dans les pièges qui nous enferment dans des images rétrogrades. Profondément, je pense que si nous savons communiquer notre espérance et l’amour qui nous anime, nous parviendrons à faire partager nos valeurs.Qu’est-ce qui inspire votre combat politique ? Et que pensez-vous de la doctrine sociale de l’Église, en quoi vous influence-t-elle ?
J’ai toujours fondé mon engagement politique sur la défense du plus fragile. Qu’il soit embryon, en prison ou sans maison, un homme mérite notre attention. Je me battrai pour garder cette cohérence. Il me semble qu’elle provient directement de la doctrine sociale de l’Église qui est basée sur le respect de la personne humaine. Je cherche à être un interprète fidèle de cet héritage bien vivant.Que pensez-vous de la « laïcité positive » développée par Nicolas Sarkozy et de la « réponse » que lui a fait Benoît XVI ?
Je suis profondément heureuse de cette évolution. Je vois cela comme un signe des temps. Qui se souvient encore de nos crispations françaises d’il y a seulement 10 ans sur la laïcité ? Les discours de Nicolas Sarkozy sur ce sujet sont pour moi des monuments et une incitation à agir en chrétien en politique. Les catholiques pratiquants représentent 17 % de l’électorat. Il n’y a plus de majorité à droite et au centre sans nous… il nous reste à prendre la parole !
Nous ne pouvons qu'être d'accord avec ce dernier point : il reste à prendre la parole… Nous espérons tous que Christine Boutin prendra position de manière aussi forte et médiatique pour la révision des lois sur la bioéthique ou sur le statut de beau-parent que sur les prisons et le logement social !
Pascal G.
En reprenant une proposition d’inspiration trotskiste, le droit opposable au logement, C. BOUTIN peut bien appeler les chrétiens à reprendre la parole. Mais si c’est pour réciter le catéchisme social socialiste de la gauche, autant alors rester chez soi et se taire. Même si cela ne permet d’être ministricule de N. SARKOZY. Lequel, pendant que Mme BOUTIN applique les revendications des groupuscules d’extrême gauche, en leur courant vainement après pour leur complaire, fait passer et voter des lois, ou des mesures qui pas à pas, consacre l’effacement des traces de la culture et des moeurs d’origine chrétienne dans la société française.
Mme BOUTIN semble ignorer que ce n’est pas à lEtat de loger les Français, mais à l’Etat de créer fiscalement et économiquement les conditions de l’accès familial au logement, y compris en luttant contre la spéculation foncière et immobilière à laquelle il participe pourtant fortement au travers de la Caisse des Dépôts et Consignations. Et qu’au lieu de financer la construction de logements sociaux il conviendrait de vendre ceux qui existent à leurs occupants au lieu de leur verser l’APL et diverses aides pour qu’ils paient leur loyer à des organismes semi publics, qui sont de véritables fromages pour les élus des 4 grands partis institutionnels.
Les bons sentiments affichés, même à coloration catholique, ne suffisent pas à fonder une politique chrétienne : ils contribuent à faire croire que le système est bon, et qu’une légère couche de peinture socio catho suffira à le transformer.
Mensonge, ignorance, illusion ? Erreur morale grave quoi qu’il en soit.
jean
La chère Christine, elle change d’idées comme d’interviewer !