Depuis le 18 juillet 2025, le CNGOF propose la suppression de la clause de conscience spécifique au refus de partiquer l’ivg, assortie d’un renforcement de l’obligation d’adressage dans les plus brefs délais vers un soignant pratiquant l’IVG.
Cette clause protégeant l’intégrité morale de nos médecins, serait, selon ses détracteurs, “juridiquement superflue”, puisqu’il existe déjà une clause de conscience générale.
Cette demande ne serait pas plutôt née d’un acharnement militant que d’une réflexion apaisée ?
Le constat est que depuis la légalisation de l’avortement, on s’acharne à déshumaniser l’enfant à naître.
Cet être innocent et sans défense est devenu méprisable, détruisable en toute bonne conscience s’il n’est pas désiré comme on attend son cadeau de noël…
Mais pour certains, cela n’est pas assez…
Le CNGOF affirme que cette clause spéciale protégeant le droit de liberté de conscience des médecins, « stigmatise » l’accès à l’IVG.
Mais si tel est le cas, ne serait-il pas tout aussi aisé d’affirmer que le simple droit de ne pas pratiquer l’acte devient, lui aussi, « stigmatisant » et, en toute logique, de supprimer purement et simplement ce droit ?
Selon le “baromètre IVG” du Planning familial, la clause de conscience spécifique serait un frein culpabilisant ” à ne pas sous-estimer “.
Cette culpabilisation ne stoppe pas l’augmentation des ivg, mais ce qui les exaspère vraiment, c’est qu’un médecin puisse, en conscience, refuser de considérer l’IVG comme un soin.
C’est bien là le cœur du problème : ce que redoutent (et détestent) les militants qui œuvrent pour de telle propositions liberticides, n’est pas tant l’existence de la clause en elle-même, que la possibilité même de refuser l’acte.
La suppression de la clause spécifique apparaît donc comme une première étape pour contester, demain, la clause de conscience générale sensée protéger encore la liberté de conscience des médecins.
On retrouve ici le même mécanisme que dans les lois sur l’aide à mourir : au départ, des garanties très strictes, un cadre présenté comme exceptionnel ; puis, à mesure que les barrières tombent, une banalisation progressive, comme l’ont montré les expériences belge ou québécoise.
Derrière les discours de « compassion » ou de « lutte contre la stigmatisation », il s’agit en réalité d’effacer peu à peu toute limite à des pratiques qui mettent fin à la vie.
D’abord, on a supprimé le délai de réflexion avant l’avortement : tant pis pour celles qui doutent, qui auraient eu besoin d’un temps pour choisir en paix.
Puis, on a allongé le délai pour se faire avorter — mais cela, semble-t-il, ne suffit pas encore.
Au lieu de s’attaquer aux causes réelles qui poussent tant de femmes à avorter — précarité, pressions de l’entourage, manque de soutien — le Collège des gynécologues préfère brandir de grands principes.
La prévention, pourtant essentielle, est reléguée au second plan, car elle est moins spectaculaire que les discours complaisants.
Or prétendre que chaque IVG est le fruit d’un choix libre et éclairé revient à ignorer la souffrance de celles qui n’y recourent que par dépit ou contrainte.
Favoriser toujours plus d’avortements, ce n’est pas « libérer » les femmes : c’est masquer l’absence de véritables alternatives.
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