Nicolas Sarkozy a annoncé, à la suite des émeutes de Clichy-sous-Bois, que 17 compagnies de CRS et 7 escadrons de gendarmerie mobile seraient affectées en permanence aux quartiers difficiles. Cette mesure date en fait d’il y a une dizaine de jours. Elle amène toutefois à se poser la question de la possible saturation des moyens anti-émeute si plusieurs "quartiers difficiles" s’embrasaient simulanément.
– La ville de Clichy-sous-Bois compte moins de 30.000 habitants. Il est raisonnable de penser qu’elle représente environ 1% des banlieues difficiles en France. Le nombre d’unités engagées dans les événements récents semble être de 3 ou 4 compagnies ou escadrons – les médias évoquent 300 à 400 fonctionnaires. Un embrasement important, mettons de la moitié des banlieues difficiles, à la suite d’un stimulus moins local que le fait divers de Clichy, pourrait rapidement consommer entre 150 et 200 unités.
– Or la gendarmerie mobile compte 123 escadrons, la police 61 compagnies de CRS. Et toutes ces unités ne sont bien sûr pas disponibles simultanément : certaines sont outre-mer, voire en opération à l’étranger. Le scénario d’une saturation de ces moyens n’est donc pas de la science-fiction.
– Certains imaginent que "l’armée" pourra renforcer, au besoin, ces unités avec des bataillons innombrables. Or les unités militaires capables de procéder à des opérations de maintien de l’ordre avec un degré raisonnable de compétence ne serait que de quelques dizaines.