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Pays : Etats-Unis

Cour Suprême : le nouveau choix de Bush plaît aux conservateurs

Après la désignation et le retrait de Harriet Miers, George Bush vient de désigner le juge Samuel Alito pour sièger, sous condition de confirmation par le Sénat, à la Cour Suprême en remplacement de Sandra O’Connor.

Alito devrait recevoir le soutien unanime de la base conservatrice de Bush. Aucun des deux reproches majeurs faits à Harriet Miers ne peut lui être appliqué :

– Miers, qui était avocate d’affaires, n’avait pas d’expérience de juge, Alito a déjà une longue carrière de juge fédéral.

– Les écrits passés de Miers ne montraient aucune réflexion sérieuse en matière de droit constitutionnel, laissant penser qu’elle n’aurait pas la solidité de doctrine nécessaire pour résister aux pressions sociales et médiatiques qui, une fois à la Cour Suprême, la pousseraient vers la gauche. Alito a à son actif de nombreux avis (voir ici) qui dressent le portrait d’un "conservateur judiciaire" – c’est-à-dire non pas d’un activiste conservateur qui se servirait de sa fonction pour faire passer ses idées comme le font les juges activistes de gauche, mais d’un juge soucieux de maintenir les décisions judiciaires dans les justes limites de la Constitution et des lois.

Le juge Alito devrait sans doute faire face à une opposition active des Démocrates lors de sa confirmation par le Sénat. Mais les conservateurs sont ravis : ils sont à nouveau regroupés dans un combat pour leurs principes.

Les enseignements de l’épisode Miers sont doubles :

Pour les conservateurs américains, l’épisode a montré l’importance de distinguer leurs objectifs à long terme des objectifs à plus courte vue des politiciens, Bush inclus. Par leur opposition à Miers, ils ont montré à Bush que leur soutien était conditionnel. Ils gardent à l’esprit qu’ils se doivent d’abord à leurs valeurs, et secondairement au Parti Républicain et à Bush aujourd’hui, à un autre demain. Pour toutes sortes de raisons, les conservateurs français croient plus souvent se devoir à leur "grand homme", et sont prêts à suivre qui un Chirac, qui un Le Pen, qui un Villiers, qui un Sarkozy, où que ces derniers les emmènent.

Bush, quant à lui, a compris que pour sortir des turbulences actuelles que connaît sa présidence, il doit remobiliser sa base, et non chercher vainement à amadouer les Démocrates ou des médias hostiles en se recentrant.

HV

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1 commentaire

  1. Oui enfin en France, quand on est conservateur, on a souvent tendance à suivre jusqu’au bout la droite classique en se disant que de toute manière elle vaut mieux que la gauche… C’est, je crois malheureusement une grande illusion de beaucoup de cathos qui sont d’ailleurs souvent très bien sous tous rapports (défense de la vie, de la famille, doctrine sociale de l’Eglise), mais qui s’illusionnent souvent sur la droite traditionnelle en croyant un peu naïvement qu’elle n’ira pas contre le bien commun (ex Raffarin et la loi sur l’homophobie, Sarko et le CFCM, Nadine Morano et Sarko sur la question gay etc etc.)

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