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France : Politique en France

Comme dans le monde d’Orwell, ils réécrivent le vocabulaire

De Gilles William Goldnadel sur Atlantico :

"Dans son éditorial du 18 mai consacré à la
validation par les Sages de la rue Montpensier du mariage homosexuel,
Yves Thréard citait l'archevêque de Lyon : « C'est une violence faite à
la nation que de changer le sens des mots « papa » et « maman
», selon
la conception que notre civilisation a des parents ». Et l'éditorialiste
du Figaro d'observer : « Existe en effet aujourd'hui, sous l'influence
du politiquement correct de gauche, une tentation de renouer avec un
vieux rêve socialiste : installer un ordre nouveau. Niant l'Histoire et
les identités.
» Mais la négation de l'identité sexuelle, par la
théorie du genre, ne représente que le dernier avatar de l'histoire du
négationnisme post marxiste.

La majorité
gouvernementale vient d'en faire une remarquable démonstration en
décidant le 16 mai, sur proposition de loi du Front de Gauche, de
supprimer le mot « race » de la législation.

Même
Daniele Lochak, ancienne présidente du très à gauche Gisti, a cru devoir
confier sa perplexité au Monde dans un article du rigoureux François
Béguin daté du lendemain : « Ce n'est pas le mot race dans les textes
qui alimente le racisme
». La professeur émérite
de droit public fait justement remarquer, d'une part que le mot devenu
proscrit ne supprimera pas la réalité des groupes ethniques
, d'autre
part, qu’il est utilisé dans l'arsenal judiciaire, français et
international, précisément pour combattre le racisme…

Une
nouvelle fois, seul le recours au traumatisme shoatique permet de
comprendre une telle irrationalité fantasmatique. Comme je l’indiquais
dans ma « Question blanche », il faut se référer au texte du « Courrier
de l'Unesco » rédigé en 1950, qui au lendemain de la seconde guerre
mondiale, proposait d'abandonner le vocable désormais honni au profit
du, paraît-il, plus correct « groupe ethnique », celui-ci prenant en
compte l'élément culturel cher à Lévi-Strauss.

Le
politiquement correct était né. Du traumatisme suprême
. Avec de bonnes
intentions. Dont, selon Sartre, l'enfer serait pavé. Il faudra nous
expliquer, en effet, pourquoi la pourtant très correcte politiquement
Organisation des Nations Unies, dans le cadre de la Convention
Internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination
raciale, a entendu « favoriser la bonne entente entre les races et
édifier une communauté internationale affranchie de toutes les formes de
ségrégation et de discrimination raciale
». Il
faudra également nous expliquer comment, logiquement, on pourrait à la
fois interdire « race » et dire « racisme », réprouver la discrimination
raciale, sans éprouver la race discriminée. […]

Ainsi, la semaine dernière, lors des violences et
délits commis au Trocadéro, la censure ou l'euphémisme étaient de
rigueur
. Alors que les images montraient l'évidence de ce qu’une très
grande partie des émeutiers étaient issus de l'immigration, les
commentateurs les plus prudents (Le Monde) préféraient incriminer « des
ultras du PSG » en colère contre le Qatar, et les plus téméraires « les
banlieues ». […]

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11 commentaires

  1. « Mal nommer les choses, c’est ajouter du malheur au monde. »
    Albert Camus
    Avis à nos censeurs et amateurs de novlangue…

  2. Je ne crois pas que l’expression ‘l’enfer est pavé de bonnes intentions ” vienne de Sartre.

  3. Notre monde étouffe sous le poids des mensonges et de l’hypocrisie, et aime se réfugier dans le non-dit qui, comme tous les psychologues et psychiatres le savent fort bien, est toujours source d’envenimation des conflits. En voilà encore un bel exemple.
    Rayer du langage (et des dictionnaires ?) le mot “race”, c’est vraiment faire du négationnisme, à savoir nier l’existence d’une réalité, qui plus est se voit comme le nez au milieu de la figure.
    Alors, je veux bien utiliser de préférence le terme “groupe ethnique”, si c’est un langage que d’aucuns jugent moins… raciste. C’est comme parler de “gens du voyage”, de “techniciens de surface” ou de “mal-voyants, pour désigner des romanichels, des balayeurs ou des aveugles.
    Mais il n’empêche qu’on parle de la même chose, ici et là ; ce n’est qu’une question de vocable plus ou moins à la mode.
    Les deux expressions en effet renvoient à la même réalité : il y a bien des groupes ethniques… en un mot différentes “races” !

  4. “Lorsque les mots perdent leur sens, les hommes perdent leur liberté”. Confucius

  5. En toute logique, si le mot “race” disparaît, le “racisme” devrait suivre. Il ne sera donc plus possible de poursuivre quelqu’un pour ce crime. Inculpe-t-on les spectrophobes? les exécrateurs du néant? De là à penser qu’il s’agisse d’une bonne nouvelle pour la liberté d’expression…

  6. Comme le dit mameMichu, supprimer le mot race de France, il rest FN !

  7. les pyromanes jouent les pompiers.
    les intentions n’étaient pas bonnes.

  8. Ben ça alors:
    1) si plus de “race”, alors plus de “racisme”, donc plus de subvention pour “SOS racisme”?
    2) Wikipedia va devoir corriger vite fait cette page nauséabonde http://fr.wikipedia.org/wiki/Salers_%28race_bovine%29
    Mais la “Salers race bovine” qui ne peut donc plus être une race de vache constitue-t-elle un “groupe ethnique”?
    Hou la la…
    Et un grand merci à Michette de nous avoir retransmis la superbe trouvaille de M’dameMichu: en supprimant le mot RACE de FRANCE, il reste FN. Fallait la trouver, celle-là!

  9. Pour Sonia: l’expression de cette pensée serait plutôt de Bernard de Clairvaux, Saint Bernard, (1090-1153), le célèbre et saint abbé de Citeaux, fondateur des moines cisterciens

  10. Pas de race, pas de racisme, je connais des associations qui vont en pleurer vu les tomberaux de subsides que ce gouvernement leur octroie.

  11. …on pourra dire…
    NOIR à un NOIR…
    BLANC à un BLANC…
    JAUNE à un JAUNE…
    ROUGE à un PEAU-ROUGE….
    et con à un con…sans être taxé de racisme…
    c’est pas super ça…

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