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France : Politique en France

Comme un lapin pris dans les phares d’une voiture, les élus de droite sont paralysés par les projecteurs des médias

Comme un lapin pris dans les phares d’une voiture, les élus de droite sont paralysés par les projecteurs des médias

Intervention d’Emmanuelle Ménard suite au discours de politique générale d’Edouard Philippe, hier à l’Assemblée nationale :

Quel paradoxe ! Quel retournement de situation ! Alors que le chef de l’État faisait de la première place de sa liste aux élections européennes un enjeu crucial, un symbole, une sorte de référendum et qu’il a perdu ce pari – de peu, mais il l’a perdu –, alors donc qu’il vient de subir un échec, le voilà en position de force. Et vous, monsieur le Premier ministre, apparaissez comme le grand vainqueur de ces élections.

Que s’est-il passé ? Par quel miracle ceux qui faisaient de la défaite du Rassemblement national un objectif quasi-civilisationnel et l’issue d’une bataille entre les forces du bien et du mal peuvent-ils aujourd’hui plastronner quand, disons-le, le bilan n’est pas vraiment à la hauteur de ce qu’ils nous avaient vendu ?

Sur ce bilan, je ne m’étendrai pas. Les oppositions de droite et de gauche en ont fait la radiographie pour dresser la liste, la longue liste des promesses non tenues, à commencer par la première : l’apaisement, l’écoute et la réduction des fractures dont vous vous faisiez les chantres. On a vu, ces derniers mois, l’exact contraire : une France jamais autant divisée et jamais autant fracturée.

Vous découvrez la pauvreté quand les gilets jaunes descendent dans la rue.

Vous ouvrez les yeux sur l’écologie quand les Verts cartonnent aux élections. Vous vous apercevez que les élus locaux existent quand ils menacent de faire sécession. Vous avouez une erreur fondamentale de méthode après avoir mis le feu à notre pays.

Peut-être faudra-t-il que les Français descendent une nouvelle fois dans la rue pour que vous preniez conscience qu’on ne joue pas innocemment avec les liens familiaux, le devenir de nos enfants et le sens des lignées ?

Revenons à mon propos initial : si vous semblez avoir gagné, c’est que nous avons perdu. Nous, la droite. Toute la droite. Incapables de nous réunir, de passer outre nos divisions, de taire nos ambitions, de ranger au placard nos ego, nous vous déroulons le tapis rouge, faisant votre jeu contre les intérêts de ceux qui nous font confiance et votent pour nous. J’entends d’ici les mêmes – toujours les mêmes – expliquer qu’il y aurait un fossé entre la droite et ce que j’appelle moi la droite de la droite.

Je vous prends au mot, monsieur le Premier ministre, vous qui appelez au dépassement des postures et des vieux clivages : en fait, terrorisée à la seule idée d’être accusée de rompre les digues et de franchir la ligne rouge, notre bonne vieille droite abandonne peu à peu ses idées et ses valeurs – je vous retourne l’argument de ces valeurs que vous nous lancez sans cesse au visage – pour se jeter dans les bras du macronisme triomphant, ou, disons-le plus brutalement, s’agissant de certains de ses représentants, pour aller à la soupe.

Or, qu’est-ce qui nous sépare réellement, qu’est-ce qui nous empêche de faire front commun contre un pouvoir dont ensemble nous dénonçons les manquements, dont ensemble nous votons certaines propositions quand elles nous semblent aller dans le bon sens ? Prenons par exemple l’épineuse question de l’immigration. De qui la droite classique est-elle la plus proche : d’un gouvernement qui élargit encore un peu plus le regroupement familial, qui dépense toujours plus d’argent pour l’aide médicale d’État, cette sécurité sociale des clandestins, ou de députés qui comme moi, comme vous, tiennent des propos bien en-deçà de ce que réclamait le RPR des années 90, un RPR qui osait alors parler de préférence nationale ?

Pourtant, rien n’y fait : comme un lapin pris dans les phares d’une voiture, vous êtes, mes amis de droite, paralysés par les projecteurs des médias qui traquent le moindre pas fait dans notre direction. C’est vrai : la droite, notre droite, est divisée sur les questions économiques, sur lesquelles elle se montre plus ou moins libérale, ainsi que sur l’Europe, même si c’est de moins en moins évident, et sur d’autres points encore. Rappelez-vous cependant le fossé, le gouffre plutôt qui séparait un Robert Fabre, patron des radicaux de gauche, d’un Georges Marchais, chef du parti communiste du temps de l’Union de la gauche. Et nous sommes assez stupides, assez bêtes pour refuser de faire un bout de chemin ensemble parce qu’en face, on nous explique que nous sommes encore dans les années 30 ? Qui peut sérieusement le penser ?

Alors, la droite va voter, comme moi, contre cette déclaration de politique générale. Et puis après ? On continue à dire la même chose, à se renvoyer les mêmes arguments, extrémistes pour les uns, traîtres pour les autres, tout cela pendant que nos adversaires se frottent les mains ? Je vous le dis, j’en ai assez : assez de ce petit jeu, assez des postures, des effets de manche, des trémolos dans la voix et des grands rappels des heures sombres de notre histoire. Qu’attendez-vous, amis de droite, pour ouvrir les yeux ? Vous valez mieux. Vous incarnez cette France qui ne veut pas continuer à être déconstruite, comme le propose le Gouvernement. Quant à vous, monsieur le Premier ministre, ne vous en déplaise, ce n’est pas parce que l’on n’est pas avec le Président Macron que l’on est contre la France : c’est même tout le contraire.

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2 commentaires

  1. Ce qui les empêche c’est l’acteur de l’ombre qui n’a AUCUNE légitimité mais continue à s’immiscer dans la vie politique, les partis et le gouvernement : L’Église Pathologique Luciférienne, la dénommée franc-maçonnerie.

  2. ceci explique la débandade des électeurs! ,on?

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