En 2004, le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, écrivait dans un memorandum destiné aux évêques américains :
"Les catholiques peuvent légitimement avoir des opinions différentes sur la guerre ou la peine de mort, mais en aucun cas sur l’avortement et l’euthanasie".
La question de la peine de mort n'est pas un principe non négociable mais une question prudentielle laissée à l'appréciation du laïcat. Faut-il en conclure que la nouvelle rédaction du catéchisme de l'Eglise catholique empiète sur l'action légitime du temporel ?
Voici cette nouvelle rédaction :
"2267. Pendant longtemps, le recours à la peine de mort de la part de l’autorité légitime, après un procès régulier, fut considéré comme une réponse adaptée a la gravité de certains délits, et un moyen acceptable, bien qu’extrême, pour la sauvegarde du bien commun.
Aujourd’hui on est de plus en plus conscient que la personne ne perd pas sa dignité, même après avoir commis des crimes très graves. En outre, s’est répandue une nouvelle compréhension du sens de sanctions pénales de la part de l’État. On a également mis au point des systèmes de détention plus efficaces pour garantir la sécurité à laquelle les citoyens ont droit, et qui n’enlèvent pas définitivement au coupable la possibilité de se repentir.
C’est pourquoi l’Église enseigne, à la lumière de l’Évangile, que « la peine de mort est une mesure inhumaine qui blesse la dignité personnelle » et elle s’engage de façon déterminée, en vue de son abolition partout dans le monde."
Le Préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi accompagne cette nouvelle rédaction d'une lettre qui insiste sur la continuité avec le magistère. Tel n'est pas l'avis de Guillaume Bernard, interrogé sur Boulevard Voltaire :
C'est aussi l'avis d'Yves Daoudal.
Dans l'entourage du pape François, beaucoup aimeraient aussi changer d'autres paragraphes du catéchisme de l'Eglise catholique et il est quand même étonnant de les voir continuer à agir, malgré des scandales, en toute impunité. En 1986 (déjà !), le cardinal Ratzinger prévenait qu'un nombre toujours croissant de gens, même à l'intérieur de l'Eglise, exercent une très forte pression sur elle pour l'amener à légitimer les actes homosexuels. Vers une prochaine modification du catéchisme ? Ce qui était juste hier peut-il devenir mauvais aujourd'hui ?