C’est ce à quoi s’emploie Pierre de Meuse, Docteur en Droit et collaborateur régulier à la revue des français de l’étranger, puis à Identité et à la Nouvelle Revue d’ Histoire, dans son nouvel ouvrage Le dogme de l’antiracisme : origines, développement et conséquences. Dans notre société dite permissive, si l’on en croit le discours généralisé de « défense des valeurs » qui vante la tolérance, il ne devrait pas exister d’opinion qu’il soit interdit de manifester. Or on constate au contraire un durcissement de la répression contre la libre expression de propos contraires à l’idéologie qui sous-tend les sociétés occidentales, baptisés ces derniers temps « discours de haine », aux tout premiers rangs desquels la justification d’« idées racistes ». Cette évolution ne date pas d’hier, elle a commencé à la fin de la deuxième guerre mondiale, et s’est développée dans le courant des années 1970 en accumulant les sanctions et les peines contre les contrevenants. Nous sommes devant une création de l’esprit occidental, avec toutes les influences qu’il a pu recevoir au cours de son histoire ; Il n’est donc pas étonnant qu’un corpus d’idées se soit constitué avec ses tendances, ses permanences, ses postulats et ses avatars successifs. C’est à ces éléments constitutifs et à ses conséquences qu’est consacré cet ouvrage. Il apparaît que ces développements ont eu et auront encore de lourdes conséquences sur les comportements des peuples européens et américains du nord. Il convient donc de faire une critique objective mais prudente, car ce sujet est au coeur de problèmes existentiels pour nos vieilles civilisations.
Parmi les conséquences de l’antiracisme, l’auteur évoque le wokisme, qui n’est pas une si mauvaise nouvelle :
malgré son caractère odieux et iconoclaste, et de par son parti pris et sa violence mêmes, cet avatar de l’antiracisme qu’est le woke apporte sa pierre à sa propre critique. D’une part, il desserre le tabou sur les races, d’autre part, il suscite souvent l’indignation chez des esprits qui s’étaient pourtant soumis docilement au dogme antiraciste. Sur ce sujet, la stratégie des partisans de l’indifférenciation misait sur le silence et la chape de plomb, en évitant systématiquement tout débat. L’irruption de cette surenchère paradoxale ouvre une brèche dans ce bunker de la pensée ; il convient de ne pas déserter cet espace de contradiction et de l’élargir si possible.