Lu dans Minute :
"La socialiste Cécile Helle pensait avoir fait le plus difficile en s’emparant de la mairie d’Avignon, à laquelle Marie- Josée Roig (UMP), qui la détenait depuis 1995, ne se représentait pas. Mais en réalisant plus de 35 % dans la cité des papes et en remportant la mairie du Pontet, ville toute proche de 17000 habitants, le Front national est entré en force dans la communauté d’agglomération du Grand Avignon, à cheval sur le Vaucluse et le Gard. Et il a permis que celleci reste à droite! Joris Hebrard, jeune maire FN du Pontet, et Philippe Lottiaux, chef de file frontiste d’Avignon, à la tête de leur groupe de onze conseillers communautaires, se sont retrouvés dans la confortable position de faiseurs de rois. Sans eux, ni la gauche (27 sièges), ni la droite (32 sièges) ne pouvaient espérer trouver une majorité.
[…] Résultat : dès le premier tour, les onze conseillers FN ont voté comme un seul homme pour Jean-Marc Roubaud, maire UMP de Villeneuve-lez-Avignon et ancien député du Gard, tendance Droite populaire. Et si d’un côté comme de l’autre, on nie tout accord, tout logiquement, Roubaud a été élu président. Ce scénario, tant redouté par les NKM, Juppéet consorts, s’est renouvelé pour l’élection de Joris Hebrard comme deuxième vice-président de cette assemblée. Le jeune maire frontiste a été élu vice-président avec 43 voix, soit les groupes FN et UMP au complet ! […]
Dans le Vaucluse, ou du moins à Avignon, dénoncer l’UMPS n’est plus à l’ordre du jour. Ce qui est le plus étonnant dans cette histoire, c’est que, peut-être pour la première fois depuis plus de dix ans, personne n’a contesté cette élection. Personne n’a appelé à la « vigilance citoyenne ». Pas un de ces habituels résistants ne s’est fendu d’un appel – forcément – solennel à Jean-François Copé pour qu’il sanctionne Jean-Marc Roubaud d’avoir franchi la ligne rouge, d’avoir trahi la République en se faisant élire avec les voix du Front national ! […]"