De Anne Isabeth dans Présent :
"[…] L’Académie de médecine a rendu public, lundi 19 juin, un rapport dans lequel elle s’est dite favorable à l’auto-conservation d’ovocytes sans raison médicale. Se faisant, elle tend à reconnaître comme un droit, le fait de pouvoir concevoir un enfant quel que soit son âge (même si la limite est aujourd’hui fixée à 45 ans), envers et contre tout à commencer par la nature.
Pour l’instant, la pratique est interdite en France, la congélation ou la vitrification d’ovocytes n’étant permise qu’aux femmes souffrant d’infertilité, ou atteinte d’une maladie qui pourrait les rendre stériles. Pourquoi en modifier les conditions ? La réponse demeure la même, quel que soit le sujet : suivre l’air du temps qui veut que les femmes aient des enfants plus tard, pour raisons professionnelles ou personnelles, et sont donc de plus en plus touchées par des problèmes de stérilité. Ne pouvant le faire en France, de plus en plus de femmes se rendent en Belgique, Italie ou encore en Espagne. Les membres de l’Académie de médecine mettent aussi en balance le fait que les hommes ne rencontrent pas les mêmes contraintes puisqu’une simple ordonnance leur permet de conserver leur sperme. Pourquoi eux et pas elles ?
Cette décision montre aussi que le but de la science n’est plus de soigner des maladies – ou d’éliminer les malades c’est selon – mais de forcer la nature afin d’accéder aux désirs de femmes qui voyant leur horloge biologique tourner désirent la stopper par tous les moyens. Pour l’instant l’Académie de médecine préconise de ne pas tenter de PMA au-delà de 45 ans, mais jusqu’à quand ? On verra un jour les plus de 45 ans se lever, sous peine de discrimination, pour demander d’avoir le droit aussi de procréer quand elles veulent. Où poser la limite ?
Parlons enfin du coût. L’autoconservation d’ovocytes coûterait entre 3 000 et 6 000 euros. Qui assumerait le coût ? Une Sécurité Sociale croulant déjà sous les remboursements ? Financer des vitrifications quand des soins élémentaires ne sont déjà plus financés ? […]"