Suite à l'arrêt de la cour de cassation sur la GPA, Jean-Frédéric Poisson déclare à Famille chrétienne :
"La première conséquence immédiate et directe est l’instauration de l’esclavage. En effet, la gestation pour autrui relève ni plus ni moins de cette pratique barbare qui fait de l’homme un instrument au profit d’un autre. Il faut être honnête avec les Français et leur expliquer que la pratique des mères porteuses consiste à louer un ventre pour assouvir le désir – compréhensible – d’un couple d’avoir des enfants.
Quelle mère accepterait de porter un enfant d’un autre pendant 9 mois puis qu’on lui arrache ce lien construit in utero en échange d’argent ? Quel père accepterait que sa fille se fasse payer pour la même pratique ? Que fait-on des préconisations médicales (ne pas fumer, ne pas boire d’alcool, se reposer) envers la femme enceinte si on considère la grossesse comme une marchandise ? Enfin, dit-on bien aux Français que le recours à la GPA coûte des dizaines de milliers d’euros et que cela n’est accessible qu’à une caste aisée ?
Le recours à cette pratique engendre échange d’argent et location du corps de la mère porteuse, elle-même en situation de besoin économique. Mettre à sa disposition un être humain pour assouvir son propre désir contre de l’argent, c’est bien une forme d’esclavage. Les riches se payent le ventre des pauvres. Je condamne ce recul de civilisation et je le combattrai car je l’estime contraire à la dignité de la personne.
La seconde conséquence est la fin de l’état de droit en France. En effet, les personnes recourant aux mères porteuses violent volontairement et objectivement le droit en vigueur. Ainsi, elles s’excluent elles-mêmes de la communauté nationale. De facto, la cour de cassation légitime la violation du droit national. Il y a là un paradoxe notable qui m’indique que la haute juridiction a des visées politiques.
[…] En fondant l’Entente parlementaire, j’avais alerté mes collègues députés puis les Français lors de mes présences aux Manifs pour tous contre cette dérive inscrite au cœur même de la loi Taubira.
En cassant le lien d’ordre public régissant les engagements et obligations du couple envers l’enfant à naître, la majorité socialiste a fait du mariage un espace de consommation et d’individualisme. « On s’aime, on doit se marier », cette expression, fausse au plus haut point, engendre le recours aux mères porteuses. Je le répète avec force, la personne naît de la rencontre entre un spermatozoïde et un ovule. Les premiers éducateurs d’un enfant sont ses géniteurs. La suite logique à la GPA sera désormais les utérus artificiels et l’apogée du scientisme. Le Parti chrétien-démocrate à temps et contretemps continuera à plaider pour un respect de la nature de l’homme dans l’intégralité de ses dimensions et dans l’harmonie de son essence.
[…] Pour battre en brèche cette décision, il est absolument obligatoire d’abroger la loi Taubira. Elle porte en germe toute cette métamorphose des relations interpersonnelles. De relations entre égaux, entre personnes uniques, nous passons à un temps utilitariste où l’homme asservit l’homme, où l’homme est contre l’homme."