La Manif Pour Tous prend acte de l’adoption en 1ère lecture par les sénateurs du projet de loi dit de « bioéthique », qui n’est en réalité ni bio, ni éthique. Si le principe de la PMA sans père n’a pas été remis en cause, le texte a néanmoins été profondément remanié au fil de l’examen du texte en séance publique. C’est évidemment insuffisant car, en l’état, ce projet de loi prive sciemment des enfants de père toute leur vie et ouvre la voie à la marchandisation de l’humain, à travers le commerce de gamètes et la GPA dont les partisans ne se cachent pas pour réclamer sa légalisation ou à défaut, sa reconnaissance à l’état civil.
Les modifications apportées au texte par les sénateurs vont dans le bon sens : suppression de la PMA post-mortem, suppression de la filiation d’intention, suppression de l’autoconservation des ovocytes, suppression de la transcription automatique des GPA réalisées à l’étranger, non remboursement de la PMA sans motif médical, interdiction des chimères…
Ludovine de La Rochère, Présidente de La Manif Pour Tous, qui a assisté à la plupart des débats au Sénat, souligne :
« Notre mobilisation massive dans les rues de Paris le dimanche 19 janvier, puis devant le Sénat tous les soirs où le texte était examiné dans l’hémicycle, a clairement montré la puissance de l’opposition à un texte qui divise la société et qui ne fait que des mécontents. Certains trouvent que la ligne rouge est franchie quand d’autres sont déjà dans la revendication de nouvelles transgressions et dérives anti-éthiques ». « Alors que les sondages indiquent qu’une majorité de Français, et une très large majorité de jeunes, souhaitent le retrait du projet de loi, La Manif Pour Tous appelle le Président de la République et son gouvernement à faire preuve de sagesse et à poser un geste d’apaisement en retirant ce texte. A défaut, si la majorité persiste dans son jusqu’au boutisme pour passer en force, de nouvelles mobilisations populaires, familiales et déterminées auront lieu. Comme toujours, elles se dérouleront dans le calme. Mais le gouvernement aurait tort d’ignorer ce mouvement social et associatif au motif qu’il ne cause précisément aucun trouble à l’ordre public. Le mépris est rarement bon conseiller en politique. Le résultat des élections municipales pourrait bien le confirmer ».
Alliance VITA dénonce le vote transgressif du Sénat :
Ce 4 février 2020, le Sénat a voté en séance plénière le projet de loi bioéthique. Néanmoins, ce texte ne mérite pas d’être appelé bioéthique. Il remet en cause les droits des plus fragiles de notre société, en ignorant des principes fondamentaux d’écologie humaine. Alliance VITA avait pourtant explicité les contradictions et injustices de ce texte :
- Comment affirmer que « nul n’a droit à l’enfant », et à l’article suivant étendre la PMA avec donneur à toute femme sans partenaire masculin, instituant de facto une « PMA sans père » tout en contenant son recours pour les couples homme/femme, uniquement pour des raisons médicales ? Il n’y a plus aucune logique, et les couples confrontés à l’infertilité sont paradoxalement les plus discriminés. Pire, l’instauration d’un plan national infertilité, introduit à l’Assemblée nationale pour la recherche des causes et la prévention de l’infertilité, a été supprimé.
- Comment prétendre à la levée de l’anonymat du don de gamètes et faire dépendre du bon vouloir du donneur la divulgation de son identité quand l’enfant le demandera à sa majorité ? C’est une véritable bombe à retardement au détriment des enfants et une terrible hypocrisie.
- Comment concilier le respect dû au traitement de l’embryon humain avec, à juste titre, l’interdiction de la levée de l’interdit de la création d’embryons transgéniques et chimériques, tout en allongeant la durée de recherche sur l’embryon humain à 21 jours ?
- Enfin, si les sénateurs ont rejeté la mesure ultra eugénique de DPI-A, ils ont réintroduit le DPI-HLA, ou bébé médicament, qui avait été supprimé à juste titre par les députés. Ce refus de supprimer une mesure antérieure signe l’incapacité d’évaluer la loi et de revenir sur des choix particulièrement contraires à l’éthique.
Pour Caroline Roux, déléguée générale adjointe d’Alliance VITA :
« les débats au Sénat ont enfin fait la lumière sur les enjeux de ce projet de loi et sur ses dangers. A plus grande distance du parti présidentiel, de nombreux experts de multiples sensibilités politiques, ont dénoncé les graves entorses à l’éthique du projet de loi. A l’arrivée, les sénateurs ont multiplié les votes contradictoires, prouvant – si c’était encore nécessaire – que le relativisme en matière bioéthique tend à dissoudre l’éthique. A l’arrivée, ce texte est inacceptable en raison des graves injustices qu’il fait peser sur les générations à venir en cédant à l’individualisme et au scientisme. Nous nous battrons pour que le processus parlementaire, qui n’est pas achevé, n’aboutisse pas à ce résultat. Les équipes d’Alliance VITA seront présentes sur tout le territoire national pour poursuivre leur travail d’information, d’alerte et de mobilisation. »