A l’approche de la coupe du monde de rugby, Raphaël Stainville relève les qualités de ce sport :
"le rugby a évolué depuis un siècle, mais il demeure fondamentalement «un jeu qui interdit le je», selon le mot de Pierre Albaladejo, rugbyman international. Mieux encore, «le rugby, comme l’écrivait Antoine Blondin, est aux antipodes du one-man-show. Il propose un art subtil de la réussite dans l’abnégation et dans l’amitié, où l’homme, réputé inachevé par essence, se complète enfin à travers les autres.» C’est un sport collectif par excellence. […] Au rugby, il s’agit toujours de se sacrifier pour permettre au jeu de se poursuivre. […]
Le rugby, c’est une équipe, une famille, un village, une nation. Il ne serait pas surprenant que bientôt des sociologues et des politologues expliquent son succès de plus en plus retentissant par un attachement à des valeurs galvaudées, à l’heure du délitement des familles et de l’implosion des nations. Le rugby suggère les images du patrimoine et du terroir. Il renvoie à l’histoire des hommes autour de ces champs clos qui sont des lieux de bataille où les seules armes sont le courage, la vaillance et l’abnégation. […]
Si bien qu’un match de rugby ne sera jamais un simple jeu. C’est une leçon de courage […]. Le journaliste et écrivain Gaston Bonheur expliquait ainsi : «J’aime dans le rugby qu’il fasse durer, vaille que vaille, de dimanche en dimanche, la nostalgie d’une chevalerie. […] Le rugby ne sera jamais l’addition d’individualités. Sa force tient dans la cohésion et le sacrifice des ego au service d’un collectif qui prime tout. Le football ne sera jamais qu’un jeu quand le rugby est une histoire."
Et que le XV de France gagne !